L’essentiel des
gigantesques sommes (entre 1,7 et 3 milliards d’euros) volées au
contribuable français par une bande d’escrocs franco-israéliens a pris
le chemin d’Israël, et l’Etat français n’a guère manifesté à ce jour sa
volonté de les récupérer.
Dans un nouvel
article consacré à cette « mafia du CO2 » dont une partie des membres
sont actuellement jugés à Paris, le correspondant en France du quotidien
Haaretz, Dov Alfon, annonce tout de même que la justice française va
se montrer un peu plus dynamique à l’avenir.
Un premier procès impliquant les membres de la bande présents en
France (les autres sont soit réfugiés en Israël, soit morts des suites
de règlements de comptes internes) vient de se terminer devant le
tribunal correctionnel de Paris. Le procureur a requis à l’encontre du
principal accusé, Arnaud Mimran, une peine de 10 ans de prison et la
confiscation de tous les biens sur lesquels il sera possible de mettre
la main. Selon Haaretz, à peine 30 millions d’euros de transferts de la
fraude hors de France vers Israël auraient à ce stade été identifiés (ce
qui ne veut pas dire récupérés, bien entendu).
Mis en délibéré, le jugement sera rendu le 7 juillet prochain, et on
ne sait évidemment pas si Arnaud Mimran et ses comparses auront, d’ici là,
été eux aussi se mettre à l’abri en Israël, des fois que les juges
français aient la mauvaise idée de suivre les réquisitions du procureur.
Sitôt le jugement du 7 juillet rendu, écrit Dov Alfon, le parquet
financier devra décider de lancer ou pas une « chasse au trésor » qui
s’annonce difficile, même avec de la bonne volonté, en raison des
innombrables complicités dont ont bénéficié les fraudeurs.
Le parquet devrait notamment s’intéresser au rôle joué par la société
Track Performance Ltd, dont les associés sont Arnaud Mimran lui-même et
Meyer Habib, député à l’Assemblée Nationale et l’un des principaux
relais de Benjamin Netanyahou en France.
Cette société a été enregistrée auprès de l’ambassade d’Israël en
France, et ses statuts fondateurs ont été signés dans les locaux de la
représentation diplomatique. Mais parmi les curiosités de Track
Performance Ltd, on remarque la présence supposée, comme actionnaire, de
Anna Dray, ex-épouse de Mimran, et fille du milliardaire Claude Dray,
assassiné dans des conditions mystérieuses.
Ladite Anna Dray est censée résider au Chili, selon les statuts
constitutifs de Track Performance Ltd. Sauf que l’intéressée a
formellement démenti auprès de Haaretz avoir jamais été actionnaire de
la société, avoir jamais mis les pieds au Chili, non plus que dans les
locaux de l’ambassade israélienne en France, ni dans les bureaux du
cabinet d’avocats israéliens –cabinet ayant au demeurant également
Netanyahou et Habib comme clients- où s’est domiciliée la société.
Du côté des médias israéliens, ce sont évidemment les déclarations de
Mimran au procès de Paris, lorsqu’il a affirmé qu’il avait arrosé
largement Netanyahou pendant des années, qui ont retenu l’attention,
d’autant plus que Netanyahou s’est empêtré dans sa communication,
commençant par démentir tout lien avec l’escroc, pour finir par concéder
qu’il avait bien profité de ses largesses.
Habib, lui aussi sur la sellette, reste pour le moment droit dans ses
bottes : « Arnaud Mimran m’a effectivement demandé d’entrer au capital
de la société qu’il voulait créer pour montrer son attachement à
Israël. Mais à ma connaissance, cette société n’a jamais été active,
elle n’a jamais ouvert de compte bancaire, et ne m’a en tout cas jamais
rapporté le moindre shekel », déclare-t-il au journaliste Dov Alfon, pas
franchement convaincu par ces « explications ».
Source : Haaretz.com
CAPJPO-EuroPalestine
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