jeudi 16 juin 2016

Stains : forte moblisation en soutien à la « banderole Barghouti » lundi au tribunal

Europalestine         

La salle du tribunal administratif de Montreuil (Seine-Saint-Denis) était trop petite lundi matin pour accueillir les nombreux citoyens et élus venus assister au ridicule procès intenté par le gouvernement à la mairie de Stains, coupable de réclamer la libération du dirigeant palestinien Marwan Barghouti, emprisonné par Israël depuis près de 15 ans.

Il s’agissait d’une audience dite « au fond », puisqu’il y a quelques mois, statuant en « référé » (terme théoriquement réservé aux situations d’urgence, ce qui ne manque pas de sel, quand on sait que la banderole de soutien à Barghouti était déployée sur le fronton de la mairie depuis 2009), le tribunal avait ordonné le retrait provisoire de l’étendard.
Le lobby israélien en France est bien entendu à la manoeuvre, et il est même allé jusqu’à porter parallèlement plainte, au pénal, contre le maire de Stains Azzedine Taïbi, pour « apologie du terrorisme ». On apprenait, cependant, au début de l’audience devant le tribunal administratif, que cette provocation du mal nommé « Bureau National de Vigilance contre l’Antisémitisme » (BNVCA) venait d’être classée sans suite, ce qui ne met d’ailleurs pas ses auteurs à l’abri de poursuites pour dénonciation calomnieuse.
Sans surprise, le « rapporteur public » (nouvelle appellation du « commissaire du gouvernement » qui en dit long sur l’indépendance de la juridiction administrative en France), ne trouvait rien à redire à la demande du préfet de retrait définitif de la banderole.
Le magistrat a été peu disert sur le premier argument invoqué par le préfet, à savoir le « risque de trouble à l’ordre public » que susciterait la banderole. Et pour cause : celle-ci n’avait jamais suscité de récriminations localement, pas plus que l’élection de Marwan Baghouti comme citoyen d’honneur de la ville depuis 2009, jusqu’à ce que le BNVCA (rejoint à l’audience par une autre officine sioniste, l’association « Avocats sans Frontières » de Goldnadel) passe commande au préfet en 2015.
Du coup, son deuxième argument, déjà filandreux, à savoir le « manque d’intérêt local » présumé de la banderole tombait à l’eau, constata avec ironie le défenseur de la mairie de Stains, M° Roland Weyl, puisqu’aussi bien, la délibération et bonne et due forme ayant fait de Marwan Barghouti un citoyen d’honneur de la ville avant le déploiement de la banderole conférait précisément à celle-ci un intérêt pour la vie citoyenne de la commune.
Enfin, M° Weyl balayait aisément le troisième et dernier « argument » du rapporteur public, relatif à l’obligation de « neutralité » à laquelle seraient tenues les municipalités, en montrant combien une telle notion était subjective, et qu’en réalité, le gouvernement faisait là un procès de nature politique, cherchant à faire taire toute critique des agissements de l’Etat d’Israël.
Mise en délibérée, la décision du Tribunal Administratif de Montreuil sera rendue sous quinzaine.
Azzedine Taïbi fit ensuite, devant le bâtiment, un compte-rendu de l’audience pour tous ceux, plus d’une centaine (habitants de Stains, militants de la solidarité avec la Palestine, élus notamment du PCF) qui n’avaient pu assister aux débats dans la salle.

On ne sait ce que sera la décision des juges, mais une chose est certaine : notre détermination à soutenir les droits du peuple palestinien et à ne pas nous laisser intimider par les menaces gouvernementales est sortie intacte à l’issue de cette matinée.

CAPJPO-EuroPalestine

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