dimanche 17 juillet 2016

Hollande, comme un cheveu dans la soupe

Olivier Cabanel                 

Le canard s’est déchaîné dans son dernier numéro sur la coiffure présidentielle, laquelle, par merlan interposé, coute au pays bon an, mal an, à un poil près, 10 000 euros chaque mois, et les citoyens, sans vouloir couper les cheveux en 4, ne peuvent que s’étonner de cette lourde facture.

Et comment ne pas les comprendre ? Ils avaient choisi un président socialiste, et leurs cheveux se sont dressés sur leur tête quand ils ont découvert qu’il avait viré largement libéral.
Il y avait de quoi largement les mettre de mauvais poil, d’autant que ce président ne faisait finalement que reprendre le flambeau de la politique de son prédécesseur.
De plus, il avait choisi un ministre du budget qui prétendait que les français avaient un poil dans la main, et qui, de plus, ne savait pas trop si il était de gauche ou de droite !
Pour rajouter à la confusion et surtout à la déception des français, il avait aussi choisi comme 1er ministre, un homme assez éloigné des valeurs socialistes, et surtout plutôt violent, comme les français ont pu le découvrir au fil du temps.
Ces deux ministres sont aussi porteurs d’une loi, appelée loi Khomri, du nom d’une pauvre femme, manifestement manipulée, pour porter le chapeau à leur place, qui met à mal la défense des travailleurs.
De quoi s’arracher les cheveux !
Revenons d’ailleurs à ces cheveux présidentiels...
Il faut dire que les quelques cheveux qui lui servent encore de parure en ont vu de toutes les couleurs depuis son investiture...
La pluie s’invite régulièrement, quelle que soit la saison, et n’hésite pas à l’arroser copieusement, et vu la pollution ambiante, pas sûr que ces pluies lui soient bénéfiques.
Et puis, « après la pluie, le beau temps  » dit le proverbe...mais pas pour les cheveux du président qui ont eu a faire, plus souvent qu’à son tour, à des coups de vents à décoiffer un cocu.
La pluie, le vent, mais pas seulement, car ce président normal est aussi un amoureux qui se cachait sous un lourd casque de motard pour se rendre à de discrets rendez-vous, ce qui n’est pas une bonne nouvelle pour les quelques cheveux rescapés de son crâne, lesquels devaient manquer un peu d’oxygène.
Il lui faut aussi, pour garder les faveurs de sa bien-aimée, faire de temps à autre une coloration, même si pour certaines, les cheveux blancs sont jugés séduisants.
Or les soucis qui se multiplient pour le chef de l’état et son gouvernement ont eu, sur sa fringante chevelure, ou du moins pour ce qu’il en reste, des effets des plus négatifs.
 Et pour couronner le tout, ses doctes cheveux ont subi l’assaut de la farine, pas de quoi améliorer la situation, et sans vouloir jouer à rebrousse poil, il faut reconnaitre qu’il était temps de réparer les outrages subis.
Il n’a pour l’instant, à l’instar d’Emmanuel Macron, pas fait l’objet de jet d’œufs, (lien) alors que ces mêmes œufs sont, parait-il, bénéfiques au point que certains shampoings les préconisent.
Alors rien de plus logique que les citoyens ne cessent de lui tanner le cuir, lui reprochant cette vilaine facture, alors qu’ils constatent que leurs bourses restent désespérément vides, qu’ils seront bientôt à poil, même si l’élu présidentiel continue d’affirmer, contre toute attente, déniant une triste réalité, que « ça va mieux »... ce qui semble un peu tiré par les cheveux.
Pourtant, ces mêmes citoyens ne devraient-ils pas le remercier de ces efforts colossaux qu’il fait pour, à défaut de redresser le pays, redresser son poil chevelu afin de tenter de donner une bonne image de notre beau pays ?
Peut être qu’en 2017, coiffé sur le poteau, il affirmera qu’il s’en est fallu d’un cheveu pour que cela réussisse, mais pour l’instant force est de constater que, malgré de légers frémissements, l’heure n’est pas à la fête : un pays « qui va mieux », avec 3,6 millions de chômeurs, (lien) une dette qui dépasse tout entendement, (lien) un gouvernement dépassé par les évènements, qui matraque, par flics interposés, des manifestants non violents qui tentent seulement de se faire entendre, qui commande des rapports, mais qui n’en tient pas compte : 30 milliards prochainement gaspillés pour le Lyon-Turin, contre l’avis de la Cour des Comptes, (lien) un inutile aéroport à Nantes, (lien) un enfouissement de déchets nucléaires à Bure, un manifestant tué par un gendarme à Sivens alors que la justice a finalement déclaré le projet inutile, (lien) une calanque souillée avec la bénédiction tacite du ministère de l’environnement, (lien) des projets TGV lancés, alors que les rapports les ont jugés inutiles et pas rentables, heureusement parfois annulés par le Conseil d’Etat, (lien), des centrales nucléaires vétustes, dont l’une devait être fermée ce qui ne semble plus à l’ordre du jour....lien
En 2017, il est possible que seuls 3 pelés et 2 tondus se rendront aux urnes, possible aussi que les candidats nous serviront un programme tiré par les cheveux...que le lendemain de l’élection nous aurons mal aux cheveux...d’autant que l’élu arrivera peut-être comme un cheveu sur la soupe, rendant le potage immangeable.
Mais qu’importe... l’essentiel étant que le cheveu présidentiel soit souple et luisant...il semble bien que la seule préoccupation présidentielle, outre le soin apporté à sa coiffure, soit de faire jouer deux de ses principaux ministres l’un contre l’autre, espérant ainsi se débarrasser des deux à la fois.
Nos footballeurs n’ont peut être pas gagné la coupe d’Europe, mais nous avons notre revanche, le président a gagné la Coupe de France.
Le président normal qu’il se voulait être, avec la volonté affichée de nous « décoiffer », de nous surprendre, de rompre avec ses prédécesseurs, s’est finalement conduit comme les autres...

Comme dit mon vieil ami africain ainsi que Louis XVI... : « Quand la tête est coupée, on ne pleure pas les cheveux ».

agoravox.fr

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