vendredi 22 juillet 2016

Nous sommes passés à un cheveu du socialisme

La tortue gracile          


Bien que terrée tranquillement à l’abri de mon hortensia –en prévision des fortes chaleurs de l’été – la nouvelle est parvenue jusqu’à moi, ma maîtresse ayant trouvé de bon goût venir déposer un Canard au bord de ma marre : le coiffeur du Président se ferait payer 9 895 euros par mois pour le résultat que chacun sait.

J’ai commencé par penser, avec indulgence, qu’il s’agissait d’un salaire brut (il en va bien ainsi), et que la précaution d’un socialiste conduisait sagement à majorer le salaire net de ses serviteurs de 20%, connaissant les charges accablantes qu’un socialisme de combat fait peser sur le petit peuple.
J’ai encore trouvé d’autres excuses au Président, considérant qu’un socialisme, qui n’en n’a plus que les apparences, pouvait aisément justifier la rentabilité d’un tel investissement, mis à profit de les sauver.
J’ai même pensé qu’il n’était pas illégitime que le mérite soit correctement récompensé, tant il est vrai qu’il doit être plus difficile de couper les cheveux à un chauve qu’à un rasta.
Et puis je me suis ravisé, en songeant qu’une secrétaire comptable en CDD dans la fonction publique, embauchée 10 mois l’an – pour ne pas payer les vacances – gagnait en une année à peu près le même salaire que ces émoluments mensuels, en tremblant comme une feuille morte à l’idée que la Cour des comptes vienne un jour lui chercher querelle – elle dit : « qu’elle vienne nous couper les cheveux en quatre » – pour l’achat d’une agrafeuse imputé au compte de la masse salariale.

La tortue gracile

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