mercredi 20 juillet 2016

Pax Syriana

hugambrules      

Les cinq ans de la guerre syrienne sont l'occasion d'essayer de comprendre les tenants et aboutissant de cet conflit dont le lourd tribut s'élève à 400 000 morts.

S'il faut analyser la genèse de la révolte, on peut remonter aux mesures libérales adoptées par le gouvernement d'Assad en 2005. Cette politique a eu comme conséquence une augmentation des inégalités sociales ; l’exclusion sociale et la dégradation des conditions de vie de la population. Cela a favorisé les forces réactionnaires, comme les Frères musulmans, qui se sont appuyées sur le prolétariat, surtout rural. Dans les sept premiers mois, il y eut plus de morts du côté de la police et de l’armée que dans l’autre camp. Quand la méthode des manifestations s'est avéré être un échec, ils sont passés au terrorisme avec des assassinats ciblés de personnes en vue (dirigeants, hauts fonctionnaires, journalistes), attentats et sabotages d’infrastructures civiles. Ensuite, on est passé à la troisième phase. La véritable révolte armée. Il est étonnant que la rébellion se soit développé à Daraa c’est-à-dire proche de la frontière poreuse avec la Jordanie. Les attaques se sont concentrées contre Alep qui, par sa position géographique, rend plus facile le trafic et le ravitaillement depuis l’étranger. À la contre-offensive de l’armée syrienne, les rebelles ont réagi de façon barbare, y compris dans les zones où il n’y avait pas de combattants. L'exemple d'Alep assiégé est parlant. Lors de la conquête des quartiers de la ville par les troupes islamistes, la population s'est réfugiée dans les quartiers dirigés par les gouvernements pour se protéger.
Qui sont donc ces forces extérieures qui cherche à déstabiliser la Syrie ? On aurait tendance à dire que l'on a l'embarras du choix. Et ceci est d'autant plus vrai qu', à l'exception de l’Iran, tous les pays voisins se sont ligués contre elle : Turquie, Israël, pays du golfe avec ses pétrodollars, ce à quoi il faut rajouter la pièce maîtresse états-unienne. Leur but est de redessiner la carte du moyen orient en détruisant tous les états qui sont susceptible de s'allier au BRICS qui ont cette particularité de vouloir défendre leur bourgeoisie au détriment des bourgeoisies de l'empire (UE et EU). En effet, il est vital pour l'empire de maîtriser les canaux pétrolifère et gazier, et pour ce faire créer des micro-états à leur solde est une bonne solution. Naturellement, des prétextes l'empire doivent être trouvés pour pulvériser ces états nationaux. Ce fut le 11 septembre pour l’Afghanistan, les ADM pour l’Irak, l'attaque de Benghazi pour la Libye.
En Syrie, le printemps arabe joua ce rôle, quitte à ce que le mouvement soit soutenu par la branche syrienne d'Al-Qaïda, elle-même soutenu par la grande démocratie saoudienne et qatari. Sauf que dans ce cas, et contrairement au cas de Saddam Hussein et des talibans, une frange importante de la population syrienne soutien Bachar el Assad, malgré les cas de corruption et d'inégalité. Et devant l'avancée des islamistes, certains opposants ont mis de côté leur opposition à Bachar par crainte que l’état islamiste l'emporte. Ceci peut être expliqué par la laïcité de l'état (chose extrêmement rare dans la région) qui protège les 17 minorités du pays notamment contre les intégristes religieux.
Les trois belligérants dans cette guerre : Les pro Assad, al Nostra et Daesh. Ces deux derniers groupes sont nés d'une scission que seul le protocole de la terreur différencie. En effet, Daesh ne rechigne jamais à faire de la publicité lors des décapitations des otages ou lors des pillages des vestiges, alors qu’Al Nostra le fait hors caméra. C'est d'ailleurs à cause de cette mauvaise image que les états pétroliers ont cessé de les financer.

De paix, on ne pourra en parler que lorsque l'empire ou ses valets trouveront en face un rapport de force qui les maintiendra en respect. Et visiblement les russes peuvent jouer ce rôle là.

Les tribulations de l'écolo économe

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