Les cinq ans de la guerre syrienne sont l'occasion d'essayer de
comprendre les tenants et aboutissant de cet conflit dont le lourd
tribut s'élève à 400 000 morts.
S'il faut analyser la genèse de la
révolte, on peut remonter aux mesures libérales adoptées par le
gouvernement d'Assad en 2005. Cette politique a eu comme conséquence une
augmentation des inégalités sociales ; l’exclusion sociale et la
dégradation des conditions de vie de la population. Cela a favorisé les
forces réactionnaires, comme les Frères musulmans, qui se sont appuyées
sur le prolétariat, surtout rural. Dans les sept premiers mois, il y eut
plus de morts du côté de la police et de l’armée que dans l’autre camp.
Quand la méthode des manifestations s'est avéré être un échec, ils sont
passés au terrorisme avec des assassinats ciblés de personnes en vue
(dirigeants, hauts fonctionnaires, journalistes), attentats et sabotages
d’infrastructures civiles. Ensuite, on est passé à la troisième phase.
La véritable révolte armée. Il est étonnant que la rébellion se soit
développé à Daraa c’est-à-dire proche de la frontière poreuse avec la
Jordanie. Les attaques se sont concentrées contre Alep qui, par sa
position géographique, rend plus facile le trafic et le ravitaillement
depuis l’étranger. À la contre-offensive de l’armée syrienne, les
rebelles ont réagi de façon barbare, y compris dans les zones où il n’y
avait pas de combattants. L'exemple d'Alep assiégé est parlant. Lors de
la conquête des quartiers de la ville par les troupes islamistes, la
population s'est réfugiée dans les quartiers dirigés par les
gouvernements pour se protéger.
Qui sont donc ces forces
extérieures qui cherche à déstabiliser la Syrie ? On aurait tendance à
dire que l'on a l'embarras du choix. Et ceci est d'autant plus vrai qu', à
l'exception de l’Iran, tous les pays voisins se sont ligués contre elle :
Turquie, Israël, pays du golfe avec ses pétrodollars, ce à quoi il faut
rajouter la pièce maîtresse états-unienne. Leur but est de redessiner la
carte du moyen orient en détruisant tous les états qui sont susceptible
de s'allier au BRICS qui ont cette particularité de vouloir défendre
leur bourgeoisie au détriment des bourgeoisies de l'empire (UE et EU).
En effet, il est vital pour l'empire de maîtriser les canaux pétrolifère
et gazier, et pour ce faire créer des micro-états à leur solde est une
bonne solution. Naturellement, des prétextes l'empire doivent être
trouvés pour pulvériser ces états nationaux. Ce fut le 11 septembre pour
l’Afghanistan, les ADM pour l’Irak, l'attaque de Benghazi pour la
Libye.
En Syrie, le printemps arabe joua ce rôle, quitte à ce que
le mouvement soit soutenu par la branche syrienne d'Al-Qaïda, elle-même
soutenu par la grande démocratie saoudienne et qatari. Sauf que dans ce
cas, et contrairement au cas de Saddam Hussein et des talibans, une
frange importante de la population syrienne soutien Bachar el Assad,
malgré les cas de corruption et d'inégalité. Et devant l'avancée des
islamistes, certains opposants ont mis de côté leur opposition à Bachar
par crainte que l’état islamiste l'emporte. Ceci peut être expliqué par la
laïcité de l'état (chose extrêmement rare dans la région) qui protège
les 17 minorités du pays notamment contre les intégristes religieux.
Les
trois belligérants dans cette guerre : Les pro Assad, al Nostra et
Daesh. Ces deux derniers groupes sont nés d'une scission que seul le
protocole de la terreur différencie. En effet, Daesh ne rechigne jamais à
faire de la publicité lors des décapitations des otages ou lors des
pillages des vestiges, alors qu’Al Nostra le fait hors caméra. C'est
d'ailleurs à cause de cette mauvaise image que les états pétroliers ont
cessé de les financer.
De paix, on ne pourra en parler que lorsque
l'empire ou ses valets trouveront en face un rapport de force qui les
maintiendra en respect. Et visiblement les russes peuvent jouer ce rôle
là.
Les tribulations de l'écolo économe
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