La véritable indépendance consiste à dépendre de qui on veut. ( Frédéric Dard )
Le monde est poqué, comme on dit au
Québec. Un monde qui a « mangé une raclée ». Le monde est un boxeur qui
sort en sang de l’arène. Mais on ira jusqu’au 10e round.
Celui de la fin de ce monde de souffreteux sans vision. La route 66 de
Kerouac, maintenant, c’est le nombril. Go ! Go ! Go !
Le Pokémon Go a sans doute un succès
foudroyant, puisqu’il permet d’insérer l’irréel dans le réel de la vie
de cette planète. Courir des bibittes invisibles à l’œil nu en vendant
un appareil emmêlant réel et irréel.
Quand j’étais semi-ado, on allait chasser
le lièvre en forêt avec des collets de laitons. On les tuait et on les
mangeait. C’est pas que nous étions barbares, c’est que nous étions
pauvres en hiver. À -10 degrés, il ne pousse rien pendant presque 8
mois.
Ma fille est venue à la maison et nous a
fait un cours de Pokémon Go 101. Elle dit que c’est un jeu à la mode qui
passera. Dans quelques mois, je parie qu’on trouvera un jeu Monopoly en
mimant le Pokémon Go : les gens se promèneront avec un appareil Le
Poquépique, dans lequel on trouvera de l’argent virtuel partout. Si
j’avais le temps, je l’inventerais. Je connais un concepteur de jeu qui
s’en lécherait le conte en banque. L’industrie de l’irréel est en format
Big, pendant qu’à l’autre bout du monde des gens crèvent de faim. Mais
qui s’en soucie? Le plus énorme Pokémon Go de ce monde consiste à
dévaliser les pays en y trouvant des pépites de richesse, en bâtissant
des barrages électriques : pour ce, il faut courir les sites réels et se
débarrasser de ses habitants. Les « sauvages » nuisent au développement
et au progrès.
Il reste maintes choses en ce monde pour devenir riche stupide intelligent : l’argent invisible, la course à l’argent invisible, les youtubeurs à succès, les jeux. Ainsi, chez Instagram,
la petite fille pourra vous montrer comment vous maquiller en 15
minutes alors qu’il lui a pris trois heures pour le faire. On peut
tricher. C’est permis. Il n’y a ni Dieu, ni Satan, rien qu’un monde
frelaté, bouillonnant et supposément sans danger. Pourtant, comme le
disait Jésus, Roger :
« Les semeurs de choux et de carottes n’ont pas la gloire qu’ils
méritent. » Et il ajouta : « C’est fatiguant d’être cultivé, car ceux
qui cultivent n’ont plus la cote ».
Ainsi parlait Zara Trousta.
Rappelez-vous de la destruction créatrice : le
maréchal ferrant a disparu lors de l’apparition de la voiture. Mais il
est né plusieurs métiers. Aujourd’hui, se trouve une destruction
créatrice 2 : les métiers de l’invisible, en lutte en eux, créent
d’autres métiers de l’invisible. Le problème est que si le planteur de
riz, de pommes de terre, de navets d’Hollywood
etc., cessait de les alimenter, ils passeraient une période
maigre-mannequin, puis ils s’effondreraient devant leur caméra
auto-nombriliste. On les verrait fondre comme neige au soleil. ( Les
clichés sont parfois utiles).
Heureusement ! (sic). On a les États qui
fabriquent et vendent des armes et les politiciens –avec leur
attirail-Attila d’équipiers enreligiosés (sic) qui jouent aux échecs (
c’est le cas de le dire) avec le petit argent des peuples. On n’a rien
inventé. C’est le jeu le plus réel et le plus traître depuis le début de
l’humanité. À côté de cela, manger du lièvre, ou couper le cou d’un coq
et le déplumer avant de le manger, n’a vraiment rien de barbare.
Le plus barbare des barbares invente
maintenant des jeux qui décapitent bien des têtes en dévalisant la
réflexion pour le profit et le contrôle. Mais je veux revenir à la
destruction créatrice qui a fait disparaître les voleurs de coffres de
banques : puisqu’il n’y a plus de coffres ni d’argent dans les banques,
cela a donné un nouveau métier : le banquier. Il s’est
paradisiaquefisqué… C’est un personnage de Pokémon. Yes !
Les banques : C’est maintenant si bien
organisé qu’on a de la difficulté à trouver une caissière. Il faut un
mot de passe pour avoir VOTRE argent. Avant, au moins, on pouvait se
réchauffer d’un clin d’œil à la plus jeune, ou simplement d’un sourire
tendre. Non, un mot de passe.Il faut un mot de passe. Et le plus
compliqué possible: ouaisMont$ ? Dire qu’avant il fallait simplement dire
avec une voix aimable et soupirante : - Bonjour Joëlle !
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