Ce vendredi (23/9), Nahoum Barnea,
l’éditorialiste de Yedioth Aharonot,
décrit ainsi la situation en Cisjordanie
:
« Mardi dernier, au matin Tsahal a
mis en place un barrage dans le village
Bani Naïm, au sud est d’Hébron. La
décision n’a pas été prise sur la base
de renseignements mais à la suite de
l’analyse des derniers événements. Deux
jeunes du village en sont sortis il y a
quelques jours pour commettre des
attentats. Ils ne sont pas revenus. L’un
d’entre eux a été tué, la seconde est
sérieusement blessée. Logiquement un
troisième devait venir. Et,
effectivement. Il est arrivé. Lorsque
les soldats, au barrage, lui ont crié de
stopper, il a sorti un couteau en
l’agitant. Les militaires ont ouvert le
feu pour le blesser. Il est mort.
Ils ne meurent pas pour devenir les martyrs de la Palestine, de l’Islam, ou pour tuer des juifs. Ce sont les martyrs du désespoir.Ils veulent mourir et les soldats sont l’instrument de leur suicide, au contraire de la précédente vague de terrorisme où les militaires étaient leur cible. Braha Ramadan Awahissi, une gamine de douze ans s’est présentée mercredi dernier à un barrage. Portant un sac qui ne contenait ni arme ni couteau, elle n’a pas obéi aux soldats qui lui criaient de s’arrêter. Ils ont ouvert le feu. Aux enquêteurs, elle a expliqué « Mon père gagne un salaire de misère à la municipalité de Kalkilya. Ma mère est au chômage. Je voulais mourir » Elle s’en tire avec une blessure au genou. »
Barnea poursuit : « […] Après cinquante ans d’occupation, chaque jeune palestinien a un problème personnel. La mort d’un proche ou son emprisonnement. L’humiliation aux barrages. La pression imposée par le Shin Beth, par Tsahal ou par les services de sécurité palestiniens. Les familles désunies etc. Etc. Les problèmes sont les mêmes mais la solution est différente pour ces adolescents. C’est, être martyr. »
Ils ne meurent pas pour devenir les martyrs de la Palestine, de l’Islam, ou pour tuer des juifs. Ce sont les martyrs du désespoir.Ils veulent mourir et les soldats sont l’instrument de leur suicide, au contraire de la précédente vague de terrorisme où les militaires étaient leur cible. Braha Ramadan Awahissi, une gamine de douze ans s’est présentée mercredi dernier à un barrage. Portant un sac qui ne contenait ni arme ni couteau, elle n’a pas obéi aux soldats qui lui criaient de s’arrêter. Ils ont ouvert le feu. Aux enquêteurs, elle a expliqué « Mon père gagne un salaire de misère à la municipalité de Kalkilya. Ma mère est au chômage. Je voulais mourir » Elle s’en tire avec une blessure au genou. »
Barnea poursuit : « […] Après cinquante ans d’occupation, chaque jeune palestinien a un problème personnel. La mort d’un proche ou son emprisonnement. L’humiliation aux barrages. La pression imposée par le Shin Beth, par Tsahal ou par les services de sécurité palestiniens. Les familles désunies etc. Etc. Les problèmes sont les mêmes mais la solution est différente pour ces adolescents. C’est, être martyr. »
La fiction de la paix
La Cisjordanie attend le prochain
embrasement. Ce serait l’Intifada du
désespoir. Les diplomates européens et
américains en poste en Cisjordanie
savent parfaitement que la probabilité
d’un accord israélo-palestinien sur la
solution à deux États – la Palestine
indépendante avec Jérusalem-Est pour
capitale, aux côtés d’Israël- est quasi
nul. La question n’est pas de savoir si
l’Autorité autonome va s’effondrer, mais
quand et comment. Pour ces raisons :
Économiques. Un budget au déficit
croissant avec des donateurs de moins en
moins enclins à mettre la main au
portefeuille pour ce qui est le
financement du statu quo de l’occupation
israélienne. Sociales : un nouveau «
printemps » de la jeunesse palestinienne
contre ses dirigeants.
Temporiser
Mais, l’entériner, et publier l’acte de
décès du processus de paix aurait des
conséquences immédiates pour la région.
La remise en cause des traités de paix
entre Israël, la Jordanie et l’Égypte,
ainsi que les accords avec l’Union
européenne. Sans compter la situation
sur le terrain, car Israël devrait alors
réoccuper les villes autonomes.Ce serait
mettre de l'huile sur le feu de Daesh.
Dans ces conditions, la communauté
internationale préfère temporiser.
Barack Obama exprime son inquiétude face
à la poursuite de la colonisation
israélienne, et promet de poursuivre ses
efforts vers la reprise de négociations.
La diplomatie française n’abandonne pas
son initiative de conférence
internationale. Mieux vaut maintenir
vaille que vaille la fiction d’une paix
possible. Mais, pour combien de temps ?
Source : Le blog de Charles Enderlin http://geopolis.francetvinfo.fr/charles-enderlin/...
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