Malgré le front anti-éolien, lancé par des adorateurs de
l’atome, l’éolien continue à marquer des points, et se place en bonne
place parmi les énergies propres, même si les méga-installations ne font
pas l’unanimité.
Mais qui est derrière le lobby anti-éolien ?
Une enquête minutieuse réalisée en Belgique démontre à l’évidence les liens qui existent entre les promoteurs du nucléaire et les adversaires de l’éolien.
En effet, si l’on prend comme exemple l’association belge anti éolien « vent de raison », son président Patrice Doultremont, a travaillé dans le nucléaire, muni qu’il était du titre de « Docteur en physique nucléaire ».
Il a travaillé à ses débuts pour le belgo nucléaire, et il sera
détaché par la suite aux Etats-unis dans le cadre du programme de
recherche commun à l’Euratom et à la commission de l’énergie atomique américaine. lien
En France, il faut remonter au groupe Empain-Schneider, et à l’ex-président Valéry Giscard, pour découvrir qu’il a été largement impliqué dans le développement de l’énergie nucléaire...et dans la critique de l’éolien.
En effet, c’est en 1952 que Giscard épousa Anne-Aymone Schneider, la petite fille du Baron Charles Schneider et c’est son groupe qui, à travers sa filiale Framatome-Creusot-Loire, laquelle détient le brevet des réacteurs PWR, qui sera développée pour le parc des centrales nucléaires françaises, lorsque Giscard sera devenu président. lien
Et comme par hasard, c’est ce même VGE qui monte au créneau contre les éoliennes dont il juge l’essor « irresponsable ».
Évoquant un « gaspillage inacceptable des fonds publics, un discours officiel trompeur et un businesse souvent douteux », il veut « préserver les paysages de France, nos campagnes, et bientôt notre littoral menacé aussi ». lien
Critiquant ces 12 500 éoliennes prévues lors du Grenelle de l’environnement, on pourrait quand même s’étonner qu’il n’ait jamais été ému par les 200 000 pylônes à très haute tension qui, avec leurs 100 000 kilomètres de lignes THT, (lien) défigurent depuis longtemps notre belle campagne d’autant que ces THT
dégagent un gaz dangereux pour l’humain, l’ozone atmosphérique, et une
énergie magnétique qui serait, d’après de nombreuses études
épidémiologiques, vectrices de leucémies et de cancers.
Catherine Gouhier, qui a coordonné pour le CRIIREM
(centre de recherche et d’information indépendante sur les rayonnements
électromagnétiques) une enquête citoyenne sur le sujet, juge la
réglementation actuelle (éloignement de 100 mètres) trop optimiste recommandant de s’éloigner d’au moins 300 mètres de l’emprise de ces lignes. lien
Mais revenons à nos éoliennes.
Au moment ou le nucléaire connait quelques retentissants échecs, que ce soit avec Tchernobyl et Fukushima, ou avec les EPR, puisque les chantiers accumulent les retards, et les déboires financiers, provoquant à terme un prix du KW/H nucléaire élevé, les éoliennes battent des records proposant des prix de production électrique plus que compétitifs.
Les experts conviennent aujourd’hui que le coût de l’électricité nucléaire produite par les EPR sera désormais plus élevé que celui des énergies propres. lien
Un exemple pratique du succès des éoliennes : l’énergéticien Vattenfall a remporté le 13 septembre 2016 deux projets de parcs offshore au Danemark dans le cadre de l’appel d’offre « near shore »avec un tarif de 0,475 kr/kWh soit 64€/MWh. ce projet d’une capacité installée de 350 MW seront répartis sur 2 sites en Mer du Nord, et se situe en eaux peu profonde, à quelques kilomètres de la cote.
Ce projet disqualifie totalement l’argument selon lequel le nucléaire
est une énergie bon marché, d’autant que si les éoliennes terrestres
sont conçues pour fonctionner 4000 heures par an, en mer, c’est encore plus.
Ceux qui sont hostiles aux éoliennes ont parfois de bons arguments,
mais aussi des irrecevables, évoquant sans raison qu’elles sont des « hachoirs à oiseaux ».
L’image est forte, et pourtant totalement fausse, car des enquêtes ont été menées sur le sujet, et pour 10 000 oiseaux tués accidentellement, de 0,4 à 1,2 oiseau seulement le sont par éolienne, alors qu’une enquête américaine a prouvé que les lignes haute tension tuent par an entre 130 et 174 millions d’oiseaux par an. lien
Par contre l’argument de l’intermittence de l’énergie éolienne est pour l’instant justifié.
Pour l’instant...
C’est sans compter sur une invention récente dont on attend impatiemment le développement.
Il s’agit du volant de stockage.
Ce procédé appelé VOSS, développé par l’entreprise ENERGIESTRO va en effet permettre le stockage énergétique par « volant en béton », solution ultra économique qui permettra d’utiliser les énergies propres de façon massive. lien
Avec un coût inférieur à 0,02 €/kWh, ce procédé a été lauréat du concours d’innovation en 2014.
Dans cette courte vidéo, le concepteur de cette innovation, André Gennesseaux, explique clairement son invention, laquelle a été récompensé par le prix EDF Pulse 2015.
Le principe est assez simple, le jour une partie de l’électricité
produite entraine un moteur qui met une masse en rotation, et la nuit,
cette masse tournante entraîne un alternateur qui produit à son tour du
courant.
Un autre argument hostile aux éoliennes porte sur leur gigantisme, et
la question est intéressante, d’autant qu’il est possible aujourd’hui,
de choisir de petites éoliennes, lesquelles ont l’avantage d’économiser
l’énergie puisque celle-ci est consommée sur place.
L’innovation nous vient des Indes, où la start-up « avant-garde innovations », a conçu une éolienne à prix très bas, moins chère qu’un i-Phone, laquelle peut produire jusqu’à 5 kWh d’électricité par jour. lien
Ce sont 2 frères, Arun et Anoop George, originaires de Kerala qui sont à l’origine de cette performance, puisqu’elle ne coute que 665 €, et elle sera disponible dans le courant de l’année. Bonne nouvelle pour l’Inde, et pas seulement, puisque le pays est le 6ème plus grand consommateur d’énergie dans le monde. lien
« Small is beautifull » disait l’économiste britannique Ernst Friedrich Schumacher, certains sont encore allés plus loin, puisqu’ils ont mis au point une éolienne portable pour recharger votre iPhone.
Cette invention est due à Tjeerd Veenhovent, et il lui est venu à l’idée d’utiliser un ventilateur d’ordinateur pour l’intégrer à son portable, lequel se recharge en 6 heures, cette innovation étant prévue pour un déplacement en vélo. lien
Du coté du nucléaire, on ne peut pas vraiment dire que « ça va bien » !
En effet, 46 générateurs de vapeur de 18 réacteurs nucléaires fournis par Areva à EDF menacent la sécurité du pays en raison d’une concentration dangereusement élevée de carbone dans le métal. 2 des 4 réacteurs de la centrale nucléaire du Tricastin sont concernés, et ont du être arrêtés.
Le cours en bourse d’EDF continue de chuter, l’entreprise étant endettée à plus de 84%, alors que l’agence de notation de Standard & Poor abaisse la note à long terme d’EDF estimant que les risques liés au projet de construction d’EPR à Hinkley Point sont élevés.
À Gravelines, le réacteur n°5 est à l’arrêt, à Fessenheim, la date de redémarrage du réacteur n°2 a été repoussée, à Paluel, la remise en état du réacteur n°2 a été repoussé aux calendes grecques, à Bugey, un défaut d’étanchéité de l’enceinte de confinement du réacteur n°5 empêche son redémarrage, alors qu’il est arrêté depuis aout 2015...lien
Qui peut encore croire que le nucléaire ait encore un avenir ?
C’est en tout cas ce qu’affirme l’analyste Mycle Schneider, qui dans les pages de « Capital » fait le constat cruel : « il
n’y a pas d’avenir industriel pour l’EPR parce qu’il n’y a pas de
marché pour ce type de machine. Trop grande, trop chère, et surtout trop
lente à mettre en route. Le secteur énergétique est en pleine
révolution. C’est le chamboulement de la logique de l’intégration
verticale avec les grandes unités de production, le transport du courant
sur des centaines de kilomètres et la distribution au consommateur
final. La logique de l’avenir est basée sur l’intégration horizontale,
comme l’Internet, avec des millions de producteurs décentralisés. En
Australie, par exemple, il y a déjà 2 millions de générateurs
d’électricité solaire, des flux d’électricité multidirectionnels, et des
nœuds de connexion intermédiaires. Dans ce nouveau décor, l’EPR fait, à
mes yeux, figure de dinosaure. Surtout qu’il est hors de prix : les
estimations de coût ont été multipliées par quatre depuis la décision de
2005 de le construire à Flamanville ». lien
Tout ça ne semble pas trop émouvoir le président français qui continue de miser sur le nucléaire...
Comme dit mon vieil ami africain : « celui qui rame dans le sens du courant fait rire les crocodiles ».
agoravox.fr
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