La tentative même de distinguer le génocide de la guerre ordinaire se heurte à cette difficulté que la guerre n’est plus ordinaire, depuis qu’elle a repris à son compte certaines caractéristiques du génocide. (Chistopher Lasch, L’homme assiégé).
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Dans les années 50, en Angleterre, on
commença à adoucir la grande douleur de l’accouchement par le gaz
hilarant. Le protoxyde d’azote. Aujourd’hui, le voilà devenu une drogue
pour les jeunes qui l’utilisent dans les partouzes :
Ainsi, Luc, rencontré par BFMTV, ne peut plus s’en passer le week-end en soirée. « C’est euphorisant, ça entraîne un rire totalement incontrôlé et une distorsion des sons, comme s’il y avait de la réverbération. En deux-trois minutes, on est de retour à l’état normal. Ca permet vraiment juste de rigoler un coup entre amis », explique le jeune homme. (source)
C’est vrai que pour vivre aujourd’hui,
il faut traîner sa bonbonne. Ne serait-ce que la télévision, ce gaz
hilarant, avec ses nouvelles aussi fraîches que la tomate de serre qui
se promène du Mexique au Canada en hiver. Nos gouvernements ont de
grands projets : éradiquer les gras trans. Il me semble que la guerre
serait à éradiquer avant le gras ? Pourquoi ne pas éradiquer quelques
banques ?
Notre manière de vivre, de notre capacité
à détruite la maison-Terre en si peu de temps commence à ressembler à
un suicido-génocide. Mais on se marre et on croit au progrès. On veut la
finalité parfaite du citoyen avec des dirigeants robotisés et
constipés. Dans leurs grands discours, en cachette, ils ont la recette
du redressement total et du rééquilibrage des grandes vagues
déstabilisatrices de nos conditions sociales et de cette chère guerre.
On a trouvé longue celle de cent ans. Les guerres actuelles n’ont
plus de chiffre. Les allumés nous éteignent… On est tous des
mini-chandelles sur le gâteau Terre, mais la fête est pour eux, et le
gâteau…
Nous élisons des bouchés. Et les bouchés engagent des bouchers.
Le bonheur est ici-bas. On a assassiné
dieu dans un roman policier de 20.000 ans. Il a été remplacé par une
trilogie semblable : les pairs, le fisc, et les saints esprits.
L’affiliation des monarques tatoués de X par la simili démocratie
qui finit par ressembler à « une viande qui parle ». On n’a plus de
mots pour définir les « grands » de ce monde, tous emmêlés dans leurs
toiles d’araignées qu’ils nous ont tressées. Un règne d’empêtrés riches,
risibles, qu’on sniffe aux quatre ou cinq ans. Avec ce qu’on leur donne
en taxes, en impôts, ils se mettent au monde eux-mêmes... et sans
douleurs.
C’est le siècle dans le quel, pour guérir
l’humanité de tous les maux, on a trouvé un médicament miracle pour
déconstiper ce monde. C’est ainsi que la formule leur est venue à
l’esprit : « La balle est dans votre camp ».
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