dimanche 30 octobre 2016

Pourquoi Juppé est le cauchemar de la Gauche (institutionnelle)

parti-socialiste-affiche-hollande.jpgGilles Devers            

Voter Juppé à la primaire, c’est se faire tordre le bras, et avec consentement… Un truc de dingue ! Et pourtant, je le crois nécessaire. Le vote Juppé à la primaire – pas à la présidentielle – est le seul moyen de nous débarrasser de cette fausse gauche, qui tue l’idée de gauche. 

Soyons réalistes : depuis des années, la gauche n’a plus rien à dire au peuple français. Mitterrand après sa réélection de 1988 s’est mis en roue libre vu ses problèmes de santé et ses tracas de famille, et depuis personne pour dire : « voilà ce que doit être demain le projet politique de la gauche en France ». Pas un seul. C’est tout le problème, qu’on paie cash aujourd’hui.
Le seul truc a été d’attendre la victoire de la droite, pour capitaliser sur le mécontentement né de ses excès, et se refaire une santé. C’est dire si cette gauche-là adore Sarko.
Comme Chirac n’était pas trop mauvais, il a ramené en avril 2012 la gauche à son juste niveau : en troisième position, derrière le Front national (ce qui – infinie suffisance – n’empêche par le looser en chef Jospin de siéger au Conseil constitutionnel, ou il nous professe – pro-fesse ? – le bien et le mal). 
En toutes circonstances, il faut faire attention à ne pas être injuste, et c’est le cas actuellement à l’égard de Hollande. Je suis ulcéré de voir tous ces petits maquereaux de la gauche vomir sur Hollande, alors que la bérézina politique à laquelle nous assistons est leur responsabilité collective. Ils n’ont rien à dire au peuple, et sont dans l’incapacité de créer l’adhésion du peuple autour d’un projet. Incapacité totale.
Hollande est une bouse casquée ? Mais dire cela fait avancer en quoi la question fondamentale, la seule qui compte : qu’est-ce que la gauche peut en 2017 offrir à la France ? 
Nafissatou Diallo a été la victime de DSK, et Hollande a été le grand bénéficiaire. Oki. Mais où en était la gauche en 2012 pour confier son destin à un DSK ? DSK avec comme premier soutien Martine Aubry qui, par les temps qui courent, ferme son sifflet parce que Hollande a accepté que le député Bernard Roman soit nommé président de l'Autorité de régulation des activités ferroviaires et routières (Arafer), ce libère une circonscription imperdable pour Bruno Lamy, lequel est programmé pour prendre la succession de Martine à la maire de Lille… Un jeu de nullards, qui repose uniquement sur la manipulation du corps électoral : « Tu ne m’aimes pas, mais tu dois voter pour moi parce que je suis moins pire que l’autre ».
S’il est élu, que fera Juppé ? Rien. Il va nous faire du Chirac à peine amélioré. Il va affirmer son autorité, en laissant entendre sa candidature en 2022, faute de quoi il serait vite marginalisé, et il va se contenter de blinder les piliers politiques, législatifs et sociaux de la société française. Sur plus d’un sujet, il sera plus à gauche que Hollande et Valls. Mais au total, il gouvernera de manière pro et honnête. Un drame pour la gauche institutionnelle qui rêve des excès de Sarko pour se refaire une santé.
Car nous sommes bien d’accord : il y a un monde entre la gauche et la gauche institutionnelle. La gauche, c’est la solidarité, nationale et internationale, le ferment de la vie sociale. Tôt ou tard, c’est cette solidarité qui vaincra, car c’est la seule manière de vivre en société. 

À ce jour, l’enjeu pour les électeurs de gauche est d’éradiquer ce puant PS, moralisateur, colonialiste, et caution du système. Il faut le ruiner en lui mettant Juppé dans ses pattes.


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