Voter
Juppé à la primaire, c’est se faire tordre le bras, et avec
consentement… Un truc de dingue ! Et pourtant, je le crois nécessaire.
Le vote Juppé à la primaire – pas à la présidentielle – est le seul
moyen de nous débarrasser de cette fausse gauche, qui tue l’idée de
gauche.
Soyons
réalistes : depuis des années, la gauche n’a plus rien à dire au peuple
français. Mitterrand après sa réélection de 1988 s’est mis en roue
libre vu ses problèmes de santé et ses tracas de famille, et
depuis personne pour dire : « voilà ce que doit être demain le projet
politique de la gauche en France ». Pas un seul. C’est tout le problème,
qu’on paie cash aujourd’hui.
Le
seul truc a été d’attendre la victoire de la droite, pour capitaliser
sur le mécontentement né de ses excès, et se refaire une santé. C’est
dire si cette gauche-là adore Sarko.
Comme
Chirac n’était pas trop mauvais, il a ramené en avril 2012 la gauche à
son juste niveau : en troisième position, derrière le Front national (ce
qui – infinie suffisance – n’empêche par le looser en chef Jospin de
siéger au Conseil constitutionnel, ou il nous professe – pro-fesse ? –
le bien et le mal).
En
toutes circonstances, il faut faire attention à ne pas être injuste, et
c’est le cas actuellement à l’égard de Hollande. Je suis ulcéré de voir
tous ces petits maquereaux de la gauche vomir sur Hollande, alors que
la bérézina politique à laquelle nous assistons est leur responsabilité
collective. Ils n’ont rien à dire au peuple, et sont dans l’incapacité
de créer l’adhésion du peuple autour d’un projet. Incapacité totale.
Hollande
est une bouse casquée ? Mais dire cela fait avancer en quoi la question
fondamentale, la seule qui compte : qu’est-ce que la gauche peut en
2017 offrir à la France ?
Nafissatou Diallo
a été la victime de DSK, et Hollande a été le grand bénéficiaire. Oki.
Mais où en était la gauche en 2012 pour confier son destin à un DSK ?
DSK avec comme premier soutien Martine Aubry qui, par les temps qui
courent, ferme son sifflet parce que Hollande a accepté que le député
Bernard Roman soit nommé président de l'Autorité de régulation des
activités ferroviaires et routières (Arafer), ce libère une
circonscription imperdable pour Bruno Lamy, lequel est programmé pour
prendre la succession de Martine à la maire de Lille… Un jeu de
nullards, qui repose uniquement sur la manipulation du corps électoral :
« Tu ne m’aimes pas, mais tu dois voter pour moi parce que je suis
moins pire que l’autre ».
S’il
est élu, que fera Juppé ? Rien. Il va nous faire du Chirac à peine
amélioré. Il va affirmer son autorité, en laissant entendre sa
candidature en 2022, faute de quoi il serait vite marginalisé, et il va
se contenter de blinder les piliers politiques, législatifs et sociaux
de la société française. Sur plus d’un sujet, il sera plus à gauche que
Hollande et Valls. Mais au total, il gouvernera de manière pro et
honnête. Un drame pour la gauche institutionnelle qui rêve des excès de
Sarko pour se refaire une santé.
Car
nous sommes bien d’accord : il y a un monde entre la gauche et la
gauche institutionnelle. La gauche, c’est la solidarité, nationale et
internationale, le ferment de la vie sociale. Tôt ou tard, c’est cette
solidarité qui vaincra, car c’est la seule manière de vivre en société.
À ce jour, l’enjeu pour les électeurs de gauche est d’éradiquer ce puant
PS, moralisateur, colonialiste, et caution du système. Il faut le ruiner
en lui mettant Juppé dans ses pattes.
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