Le ministre de l’environnement ukrainien, Ostap Semerak, avait annoncé
en juillet un plan ambitieux de recours aux énergies renouvelables.
Il
vient de le confirmer en annonçant que des installations solaires et des
centres de fabrication de biogaz seraient construits dans la zone
interdite entourant toujours la centrale explosée de Tchernobyl. En
s’appuyant sur la décision du parlement ukrainien de ré-ouvrir
partiellement certaines parties de la zone contaminée pour y construire
des installations industrielles. Sergueï Savchuk, le directeur de
l’agence d’état pour l’énergie a précisé : « Le développement des énergies renouvelables est désormais une priorité pour notre gouvernement. »
Toujours en guerre larvée avec la Russie sur une partie de ses
territoires orientaux, l'Ukraine s'inquiète, en effet, pour son avenir
énergétique : le gaz russe, soumis aux aléas politiques liés à son prix
et à sa fourniture, peut manquer du jour au lendemain tant que les
relations avec Vladimir Poutine ne se seront pas normalisées ou
améliorées. Les élections législatives « sous contrôle » lui ayant très
récemment fourni une large majorité à la Douma, n’annoncent pas une
évolution favorable des menaces qui pèsent sur le pays. La même
incertitude règne également sur l’approvisionnement en pétrole en
provenance du voisin russe.
Le projet énergétique annoncé devrait représenter un investissement
de plus d’un milliard d’euros. Au terme de la réalisation de ce plan les
énergies renouvelables, essentiellement du solaire, du biogaz national
et des éoliennes, devraient porter la proportion du renouvelable à 11
% au moins de la consommation énergétique de l’Ukraine. Ce qui parait
plausible dans la mesure où l’ensoleillement du pays est supérieur à
celui de l’Allemagne et où les grandes plaines de l’Ukraine sont
largement ventées une grande partie de l’année. D’ailleurs, la petite
Crimée annexée par la Russie possède déjà une puissance solaire de 300
mégawatts.
Mais pour que l’objectif soit atteint dès 2020, comme annoncé, trois problèmes restent à résoudre :
-
Trouver des investisseurs. Même avec la participation de la Banque
européenne pour la reconstruction et le développement, il n’est pas
certain que les entreprises occidentales soient nombreuses à prendre le
risque, compte tenu de la fragilité économique et politique du pays
-
La corruption qui reste endémique en Ukraine risque de provoquer une « évaporation » des subventions et financement demandés.
-
Et enfin, les zones des environs de Tchernobyl où seraient installées
les centrales solaires et les éoliennes sont toujours dangereuses pour
les hommes et les femmes qui y font de longs séjours. Au point que tous
les travailleurs du secteur, notamment ceux qui assurent la surveillance
de la centrale accidentée et ceux qui font vivre la petite ville de
Tchernobyl, ne travaillent jamais plus de quinze jours dans la zone
interdite avant de prendre un repos de quinze jours loin des espaces
irradiés.
Et les femmes ou les hommes touchés par les cancers et d’autres
maladies liées à la pollution radioactive, ne sont, eux, pas
renouvelables…
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire