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Il flotte en cette saison comme les relents d’une nuit diffuse du 4
aout et comme un haut le coeur de trop de privilèges et de mauvaises
manières institutionnalisées.
Durant ces années de bombance pour quelques uns et de gode ceinture
pour tous les autres, il ne suffisait même plus de se goinfrer en toute
discrétion, de jouir de ses privilèges entre nantis, mais encore,
fallait il se décomplexer de l’outrance en culpabilisant les autres.
Bref, pour ces malappris pourtant si bien élevés, ne pas se contenter
du beurre et de l’argent du beurre mais encore, en toute arrogance,
mépriser la crémière.
Cerise sur le magot.
Les petits contremaîtres de l’oligarchie et du népotisme prirent donc
l’habitude de mettre les pieds sur la table, de se débraguetter en
public et de tenir avec une certaine jubilation des propos infâmes
qu’ils se contentaient jusqu’alors de murmurer dans les fumoirs entre
deux cigares et trois rires gras après la messe.
Ca passait à peu près venant d’un malotru de Neuilly, étant entendu
qu’il était un voyou, ça devint soudain plus problématique avec le
représentant de la « vraie France ». Et c’est ainsi que par un
implacable retour de bâton, les incantations moralisatrices d’un certain
Châtelain de la Sarthe, par exemple, prennent aujourd’hui une saveur
savoureuse et assez redoutable.
Petit florilège :
- On peut refuser un emploi quand il s’offre à vous, on ne
peut pas en même temps demander à la collectivité de payer son niveau de
vie.
- Mon projet perturbe les castes bien établies. Tous ceux
qui, au fond, profitent du système. Tous ceux qui veulent conserver leur
pré carré.
- Au sommet de l’Etat, l’intégrité du Président et de ses
ministres doit être irréprochable car il n’y a pas d’autorité sans
exemplarité.
- Beaucoup de Français ont l'impression de travailler pour ceux qui ne travaillent pas.
- Augmentation du smic - c’est trop facile d’être généreux avec l’argent des autres, au détriment de l’emploi des autres.
- Injustice sociale entre ceux qui travaillent dur et ceux qui ne travaillent pas et reçoivent de l'argent public.
- Je remettrai la (ma ?) famille au coeur de toutes les politiques publiques
- Le "sang et les larmes", c'est maintenant. Mon programme sera enrichi, mais il ne sera pas amendé.
- Une justice rapide et ferme est une nécessite absolue que vous réclamez. L'impunité zéro doit être la règle !
C’est ainsi que se démasque le tartuffe, à cette façon d’insister sur
sa probité, à clamer haut et fort son intégrité, à réclamer du
sacrifice pour tous au bénéfice de ses amis. C’est ainsi oui que la
morale toujours s’évertue au vice.
Bon appétit messieurs, O ministres intègres…pressez vous de saucer,
le banquet est fini. Et certains, dans cette naïveté confondante qui
pourrait faire rire si elle n’était glaçante, de s’en indigner :
- Il y a deux poids deux mesures, les puissants ne sont plus protégés - (François Vigier, porte parole de F Fillon).
- Cette intrusion de la justice dans le domaine politique pose un véritable problème institutionnel (François Goulard).
- Il faut augmenter le salaire des politiciens parce qu'ils sont... habitués au luxe. (Sophie de Menthon).
O quel cri du coeur mes amis, que soudain cet aveu ! Quel cruel
traumatisme en effet que d’ôter les privilèges aux privilégiés et de ne
plus cajoler les riches ayant pris l’habitude de l’être tout autant que
de bâtonner les pauvres puisque telle était leur nature.
Les vaches restant bien gardées.
Et soudain, la énième tête de tomber, non pas dans la sciure, mais
dans la honte et le grotesque, d’un ridicule qui ne tue hélas plus.
Oui vint un temps soudain où la foule exigea, de faire ravaler les multiples saloperies éructées dans la surenchère - de l’assistanat cancer de la société au malade à responsabiliser ; de régurgiter leur vomi.
En même temps le système anti système du système ne se faisait pas
trop de mouron. Il pouvait se permettre d’en lâcher un, de l’ériger en
punching ball, tandis que dans sa manche, un mignon de rechange, un
Macron de chez Révolution corporate, plus lisse plus présentable, ou un
Hamon de circonstance, de gauche juste ce qu’il faut, machine à
siphonner de l’ insoumis pour mieux le dénoyauter.
Enième ruse de la machine à changer les masques pour ne rien changer de la triste figure.
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