vendredi 3 février 2017

De l’assistant à l’assisté

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Il flotte en cette saison comme les relents d’une nuit diffuse du 4 aout et comme un haut le coeur de trop de privilèges et de mauvaises manières institutionnalisées.

Durant ces années de bombance pour quelques uns et de gode ceinture pour tous les autres, il ne suffisait même plus de se goinfrer en toute discrétion, de jouir de ses privilèges entre nantis, mais encore, fallait il se décomplexer de l’outrance en culpabilisant les autres.
Bref, pour ces malappris pourtant si bien élevés, ne pas se contenter du beurre et de l’argent du beurre mais encore, en toute arrogance, mépriser la crémière.
Cerise sur le magot.
Les petits contremaîtres de l’oligarchie et du népotisme prirent donc l’habitude de mettre les pieds sur la table, de se débraguetter en public et de tenir avec une certaine jubilation des propos infâmes qu’ils se contentaient jusqu’alors de murmurer dans les fumoirs entre deux cigares et trois rires gras après la messe.
Ca passait à peu près venant d’un malotru de Neuilly, étant entendu qu’il était un voyou, ça devint soudain plus problématique avec le représentant de la « vraie France ». Et c’est ainsi que par un implacable retour de bâton, les incantations moralisatrices d’un certain Châtelain de la Sarthe, par exemple, prennent aujourd’hui une saveur savoureuse et assez redoutable.
Petit florilège :
- On peut refuser un emploi quand il s’offre à vous, on ne peut pas en même temps demander à la collectivité de payer son niveau de vie.
- Mon projet perturbe les castes bien établies. Tous ceux qui, au fond, profitent du système. Tous ceux qui veulent conserver leur pré carré.
- Au sommet de l’Etat, l’intégrité du Président et de ses ministres doit être irréprochable car il n’y a pas d’autorité sans exemplarité.
- Beaucoup de Français ont l'impression de travailler pour ceux qui ne travaillent pas.
- Augmentation du smic - c’est trop facile d’être généreux avec l’argent des autres, au détriment de l’emploi des autres.
- Injustice sociale entre ceux qui travaillent dur et ceux qui ne travaillent pas et reçoivent de l'argent public.
- Je remettrai la (ma ?) famille au coeur de toutes les politiques publiques
- Le "sang et les larmes", c'est maintenant. Mon programme sera enrichi, mais il ne sera pas amendé. 
- Une justice rapide et ferme est une nécessite absolue que vous réclamez. L'impunité zéro doit être la règle !
C’est ainsi que se démasque le tartuffe, à cette façon d’insister sur sa probité, à clamer haut et fort son intégrité, à réclamer du sacrifice pour tous au bénéfice de ses amis. C’est ainsi oui que la morale toujours s’évertue au vice.
Bon appétit messieurs, O ministres intègres…pressez vous de saucer, le banquet est fini. Et certains, dans cette naïveté confondante qui pourrait faire rire si elle n’était glaçante, de s’en indigner :
- Il y a deux poids deux mesures, les puissants ne sont plus protégés - (François Vigier, porte parole de F Fillon).
- Cette intrusion de la justice dans le domaine politique pose un véritable problème institutionnel (François Goulard).
- Il faut augmenter le salaire des politiciens parce qu'ils sont... habitués au luxe. (Sophie de Menthon).
O quel cri du coeur mes amis, que soudain cet aveu ! Quel cruel traumatisme en effet que d’ôter les privilèges aux privilégiés et de ne plus cajoler les riches ayant pris l’habitude de l’être tout autant que de bâtonner les pauvres puisque telle était leur nature.
Les vaches restant bien gardées.C3nnjGKWEAQz6iR.jpg
Et soudain, la énième tête de tomber, non pas dans la sciure, mais dans la honte et le grotesque, d’un ridicule qui ne tue hélas plus.
CvXZV4MWEAElncf.jpgOui vint un temps soudain où la foule exigea, de faire ravaler les multiples saloperies éructées dans la surenchère - de l’assistanat cancer de la société au malade à responsabiliser ; de régurgiter leur vomi.
En même temps le système anti système du système ne se faisait pas trop de mouron. Il pouvait se permettre d’en lâcher un, de l’ériger en punching ball, tandis que dans sa manche, un mignon de rechange, un Macron de chez Révolution corporate, plus lisse plus présentable, ou un Hamon de circonstance, de gauche juste ce qu’il faut, machine à siphonner de l’ insoumis pour mieux le dénoyauter.

Enième ruse de la machine à changer les masques pour ne rien changer de la triste figure.

rue-affre

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