Pour
atteindre la présidence de la République, il fallait passer par le 173
rue Saint-Honoré (75008 Paris), siège du Canard enchaîné où étaient
entreposés, dans une galerie obscure, des trésors de la République sous
forme de lourdes indemnités destinées aux attachés parlementaires.
Lorsque François Fillon, qui l’avait traversée à l’abri des regards, en
sortit et s’approcha du Palais de l’Elysée, situé au nᵒ 55, rue du
Faubourg-Saint-Honoré (75008 Paris), le palmipède suggéra qu’on les fît
danser en public.
Jamais on ne dansa plus pesamment et avec moins
de grâce. Fillon avait la tête baissée, les reins courbés, les mains
collées à ses côtés. « Quel fripon ! » disait tout bas
l’électorat (1). Il ne peut former des pas avec agilité, la tête haute,
le regard assuré, les bras étendus, le corps droit, le jarret ferme.
Car, dans le temps qu’il avait été seul dans la galerie, il avait rempli ses poches et pouvait à peine marcher.
Il souffrit beaucoup en s’en retournant, penaud, en son modeste château
de Sablé où l’attendaient son attachée parlementaire et confiturière,
ses enfants avocats, ses chevaux et la rustre domesticité locale, cupide
et indolente qui prétendait, entre autres folies mélenchonesques, être
remboursée de ses médicaments et bénéficier d’une retraite rémunérée au
plus tard quelques mois avant de mourir.
Théophraste R. (d’après « Zadig ou la destinée », Voltaire).
Note : (1) Sauf le chanteur Renaud qui, sa lucidité revenue grâce au sevrage, s’écria :« Ah ! l’honnête homme ! le brave homme ! ».
Le Grand Soir
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