jeudi 23 février 2017

Macron : Si tout va bien, on devrait bientôt s’en débarrasser

cacahuetes-arachide.jpgGilles Devers  

Après deux quinquennats aussi éreintants qu’inquiétants, Macron arrive avec sa bouille de premier de classe pour dire qu’il aime tout le monde, et ça marche forcément parce que cela répond à la réalité de la société française : droite contre gauche, ça veut dire quoi ?

Et puis, le type à toutes les qualités : il est plein aux as, et donc pas besoin de magouiller les comptes (de campagne) comme Sarko, et il est amoureux affiché de sa femme, ce qui éloigne du feuilleton « Ségolène, Valérie et Julie ».
Tout le problème est qu’il s’agit de diriger l’État.
Or, je rappelle ses déclarations au JDD : « La dimension christique, je ne la renie pas ; je ne la revendique pas. Je ne cherche pas à être un prédicateur christique » (Ouf !). Et il poursuit : « La politique, c’est mystique. C’est tout mon combat. C’est une erreur de penser que le programme est le cœur d’une campagne ».
Question : tu ne te prends pas le chou, mon chouchou ?
Réponse : « Comment se construit le pouvoir charismatique ? C’est un mélange de choses sensibles et de choses intellectuelles. J’ai toujours assumé la dimension de verticalité, de transcendance, mais en même temps elle doit s’ancrer dans de l’immanence complète, de la matérialité. Je ne crois pas à la transcendance éthérée. Il faut tresser les deux, l’intelligence et la spiritualité. Sinon l’intelligence est toujours malheureuse. Sinon les gens n’éprouvent de sensations que vers les passions tristes, le ressentiment, la jalousie, etc. Il faut donner une intensité aux passions heureuses ».
Alors là, chères amies, chers amis, attention : on entre dans un autre monde ! Voter pour un président christique ?
Et après tous ces mois d’esbroufe médiatique, quel est le bilan ?
Aucun parti, car En Marche n’est qu’un conglomérat de braves gens qui adhèrent sans payer, une structure molle, toute dévolue au chef, et manipulée par de petits malins qui guettent l’aubaine. Un parti sans congrès, sans programme, sans structure fédérale, sans équipe dirigeante, sans équipe locale…
Aucun programme. Que valent les programmes électoraux, on peut en parler, mais ce n’est pas parce que Sarko et Hollande ont discrédité la politique qu’on va rejeter la politique. Elle a un grand avenir en France, et elle se restructurera par l’idéologie, c’est-à-dire la volonté de dessiner un avenir collectif.
Aucune équipe. À deux mois de la présidentielle, il est impossible de savoir avec qui ce mystique christique veut gouverner le pays. Pas un nom, pas un réseau, pas de staff de responsables… À part sa délicieuse épouse et l’inénarrable Gégé de Lyon… Quelle misère !
Attention, cette dérive télévangéliste est une catastrophe totale. Il ne s’agit pas de diriger la mairie de votre bled, mais la cinquième puissance économique du monde.
Macron aurait pu voir des régiments entiers du PS le rejoindre après la victoire du minoritaire Hamon, mais il est tellement dans la suffisance, qu’il n’a rien récupéré de solide. Le mec est cuit. Il imagine toujours pouvoir donner des investitures aux législatives, mais il va se fracasser sur cette question.

Finalement, il aura juste été un apéritif de la campagne. Être une cahouette, un destin…

Aucun commentaire: