Après
deux quinquennats aussi éreintants qu’inquiétants, Macron arrive avec
sa bouille de premier de classe pour dire qu’il aime tout le monde, et
ça marche forcément parce que cela répond à la réalité de la société
française : droite contre gauche, ça veut dire quoi ?
Et puis, le type à
toutes les qualités : il est plein aux as, et donc pas besoin de
magouiller les comptes (de campagne) comme Sarko, et il est amoureux
affiché de sa femme, ce qui éloigne du feuilleton « Ségolène, Valérie et
Julie ».
Tout le problème est qu’il s’agit de diriger l’État.
Or, je rappelle ses déclarations au JDD :
« La dimension christique, je ne la renie pas ; je ne la revendique
pas. Je ne cherche pas à être un prédicateur christique » (Ouf !). Et il
poursuit : « La politique, c’est mystique. C’est tout mon combat. C’est
une erreur de penser que le programme est le cœur d’une campagne ».
Question : tu ne te prends pas le chou, mon chouchou ?
Réponse :
« Comment se construit le pouvoir charismatique ? C’est un mélange de
choses sensibles et de choses intellectuelles. J’ai toujours assumé la
dimension de verticalité, de transcendance, mais en même temps elle doit
s’ancrer dans de l’immanence complète, de la matérialité. Je ne crois
pas à la transcendance éthérée. Il faut tresser les deux, l’intelligence
et la spiritualité. Sinon l’intelligence est toujours malheureuse.
Sinon les gens n’éprouvent de sensations que vers les passions tristes,
le ressentiment, la jalousie, etc. Il faut donner une intensité aux
passions heureuses ».
Alors là, chères amies, chers amis, attention : on entre dans un autre monde ! Voter pour un président christique ?
Et après tous ces mois d’esbroufe médiatique, quel est le bilan ?
Aucun parti, car En Marche
n’est qu’un conglomérat de braves gens qui adhèrent sans payer, une
structure molle, toute dévolue au chef, et manipulée par de petits
malins qui guettent l’aubaine. Un parti sans congrès, sans programme,
sans structure fédérale, sans équipe dirigeante, sans équipe locale…
Aucun
programme. Que valent les programmes électoraux, on peut en parler,
mais ce n’est pas parce que Sarko et Hollande ont discrédité la
politique qu’on va rejeter la politique. Elle a un grand avenir en
France, et elle se restructurera par l’idéologie, c’est-à-dire la
volonté de dessiner un avenir collectif.
Aucune
équipe. À deux mois de la présidentielle, il est impossible de savoir
avec qui ce mystique christique veut gouverner le pays. Pas un nom, pas
un réseau, pas de staff de responsables… À part sa délicieuse épouse et
l’inénarrable Gégé de Lyon… Quelle misère !
Attention,
cette dérive télévangéliste est une catastrophe totale. Il ne s’agit
pas de diriger la mairie de votre bled, mais la cinquième puissance
économique du monde.
Macron
aurait pu voir des régiments entiers du PS le rejoindre après la
victoire du minoritaire Hamon, mais il est tellement dans la suffisance,
qu’il n’a rien récupéré de solide. Le mec est cuit. Il imagine toujours
pouvoir donner des investitures aux législatives, mais il va se
fracasser sur cette question.
Finalement, il aura juste été un apéritif de la campagne. Être une cahouette, un destin…
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