Le cerveau du Shadok moyen ne comporte en tout et pour tout que 4
cases (et encore chez bon nombre, il en manque). Ainsi Le Shadok ne peut
stocker que 4 informations à la fois et ne peut donc posséder plus de 4
mots de vocabulaire : GA BU ZO MEU.
Cela implique nécessairement qu’un concept désigne beaucoup de choses
et que beaucoup de choses se résument en un concept. Mais parler de
« concept » chez les Shadoks est quand même un rien abusif.
Bref, ne possédant que 4 cases, chaque nouvelle acquisition du Shadok
chasse automatiquement un acquis plus ancien. Si, par exemple, le
Shadok apprend à faire du vélo, il perd forcément l’un des quatre mots
qu’il maîtrise. S’il retrouve ce mot, immédiatement il lâche le guidon
et se prend un râteau mémorable. (mais en fait non, il ne s’en souvient
pas).
Le cerveau du macroniste lambda fonctionne sur ce même modèle et ne peut stocker lui-même que 4 éléments de langage que voici :
- Jeune, moderne et beau (syndrome Paris-Match)
- Devenir milliardaire pour s’acheter des costards ou se les faire offrir (syndrome Fillon)
- Ni de droite ni de gauche ni du centre (syndrome partout et nulle part mais de droite)
- Tu fais le jeu du front national (syndrome votutile)
C’est ainsi que, si un macroniste apprend un élément de géographie, et par exemple que la Guyane est une région française se situant sur le continent sud américain et pas une île,
effet collatéral, il perd immédiatement un des quatre éléments de
langage constitué laborieusement après moult études d’algorithmes.
Par conséquent, tout macroniste évite de se surcharger inutilement le ciboulot.
Penser Macroniste est assez confortable puisque toute la rhétorique
tient en 4 arguments simples. Encore faut il être assez vigilant pour ne
pas acquérir d’informations nouvelles afin de conserver les 4 de base.
L’élément de langage numéro 4 est assez pratique, puisque quelque
soit le vote de conviction de l’ interlocuteur, sa démonstration
intellectuelle, ses objections, s’il ne vote pas Macron dés le premier
tour (le fait de voter Macron au deuxième tour ne se discutant même
pas), se déclenche par réflexe de la part du politique, du journaliste,
du micron trottoir, un inévitable : tu fais le jeu du front national - qui te met hors-jeu illico et te cloue le bec définitivement.
Tu peux toujours rétorquer que visiblement depuis le temps que tu
votes utile, ça n’a guère d’impact sur la progression du FN et que c’est
bien probablement la politique menée depuis plus de 10 ans, la dette, la compétitivité, la criiiiiiiise, l’Europe austère, l’Europe anti-sociale, l’Europe du dumping…,
qui semble nourrir le jeu du Front National… Mais ça ne compte pas
puisque ça n’entre pas dans le cadre autorisé des quatre arguments
d’armes de destruction massive rhétorique.
Cette méthode imparable de la performance dialectique en quelques
prédicats est tellement probante que les macronistes et leur champion ne
risquent pas de conserver quelque élément de géographie superfétatoire.
D’ailleurs à ceux qui affirmeraient péremptoirement que la Guyane n’est pas une île, il leur serait opposé immédiatement, qu’ils font le jeu du front national.
et toc !!!
rue-affre
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