jeudi 23 mars 2017

Rejeter les attaques visant à étouffer toute critique de la politique israélienne

AFPS           

La censure par le nouveau secrétaire général de l’ONU Antonio Guterres du rapport de la commission régionale des Nations-Unies pour l’Asie de l’Ouest (ESCWA ) "Les pratiques israéliennes envers le peuple palestinien et la question de l’Apartheid" éclaire crûment les interférences des Etats-Unis et d’Israël dans les affaires onusiennes et le silence approbateur des pays de l’UE dont la France.

Rédigé par deux professeurs américains de droit international Richard Falk et Virginia Tilley, il concluait de l’examen des faits, avec des preuves irréfutables jamais mises en cause par les censeurs, qu’« Israël est coupable de politique et de pratiques constitutives du crime d’apartheid ». Cette censure et son retrait du site de l’ESCWA ont entrainé la démission de Rima Khalaf, la secrétaire exécutive de la commission qui a déclaré refuser de couvrir la dissimulation d’un crime.
Et voilà qu’on apprend que la commission des libertés au Parlement européen est saisie d’une proposition visant à caractériser l’antisémitisme en fonction de la référence à Israël. Exemples d’antisémitisme : « Les manifestations [de haine des Juifs] peuvent inclure le fait de viser l’Etat d’Israël, conçu comme une collectivité juive » … ou « Accuser des citoyens juifs d’être plus loyaux à Israël (…) qu’aux intérêts de leur propre pays » … ou encore « Nier au peuple juif son droit à l’auto-détermination, par exemple en déclarant que l’existence d’un Etat d’Israël est une entreprise raciste »... Caractérisations imprécises qui ouvrent grande la voie à toutes sortes de dérives et d’amalgames. Rien de plus pernicieux qu’établir de tels signes d’équivalence entre critique politique d’un Etat et manifestations de racisme. La concomitance de ces tentatives, à l’ONU comme au Parlement européen, pour étouffer toute critique de la politique israélienne est grave. Nous y voyons, comme dans les menaces dont nous sommes l’objet de la part de groupuscules ultras, de nouvelles manifestations de cet « état d’ingérence » si caractéristique de l’action des actuels dirigeants israéliens.

Il y a là un enjeu important pour l’exercice même de nos libertés et la cohésion de notre société. Il est de la responsabilité des organisations citoyennes et de tous les démocrates de s’opposer avec force à de telles manipulations. Et de rappeler tout particulièrement qu’on ne joue pas avec la lutte contre l’antisémitisme, ni avec la liberté d’expression.

Le Bureau national de l'AFPS

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