De toutes les raisons de voter Mélenchon plutôt que X ou Y je te présente ma préférée.
Lorsque Margaret Thatcher meurt, on se
remémore illico toutes ces chansons qui disaient « J’irai danser sur la
tombe de Miss Thatcher ». En apprenant la nouvelle, et malgré la pluie,
les gens sortent faire la fête dans les rues et sur les places. La
bière, le vin ou le champagne coulent à flots. Mais aussi le lait. Le
lait ! Un liquide fort inhabituel dans les réjouissances.
« J’aimerais bien laisser dans l’histoire une trace aussi forte que
celle de madame Thatcher » a dit François Fillon. Et Macron a chanté la
même chanson sur un autre air.
Funérailles officielles de Margaret Thatcher. A-t-on vu ailleurs un
tel charivari au passage d’un cercueil ? L’image la plus frappante, ce
sont les bouteilles de lait tendues à bout de bras, ce sont les gens
buvant du lait à la bouteille au passage du cercueil.
Thatcher avait supprimé la distribution de lait dans les écoles.
Parmi toutes les abominations de sa politique, les millions de chômeurs,
les millions de pauvres, la pénurie de logements, les mineurs licenciés
par dizaines de milliers, les morts en Irlande, les entreprises
publiques bradées aux copains, les jeunes émigrant à l’étranger,
l’effarant développement des banques alimentaires, parmi toute cette
dévastation, le symbole le plus puissant, le plus poignant, le plus
marquant, c’était la bouteille de lait qu’elle avait volé aux enfants !
Dans les pages de L’Avenir en commun (le programme porté par
Jean-Luc Mélenchon) j’ai picoré dans ce qui est essentiel à mes yeux.
Vient en tout premier la gratuité de ce qui est nécessaire à un être
humain pour vivre.
La cantine scolaire gratuite pour tous les gosses. Une mesure
humaine. Qui se passe de commentaires. Crois-tu qu’un gosse puisse
apprendre le ventre vide ?
« Ça coûte ! » pleurnichent les grincheux. Ben oui, ça coûte. Et
alors ? Va-t-on punir un gosse — tu ne mangeras pas ! — parce que ses
parents ont fait ceci ou ne sont pas cela ? On ne va pas soupeser
richesse et pauvreté ou chipoter sur les convictions religieuses des
parents ou exclure les non-conformes qui sont dans des établissements
spécialisés, non, la cantine doit être gratuite dans toutes les écoles. Comme les livres et les cahiers et les sorties et les activités péri-scolaires.
Faut pas connaître l’angoisse des fins de mois, faut pas connaître
l’angoisse des privations permanentes, pour chipoter sur le soulagement
que sera la cantine scolaire gratuite. Et l’école sera enfin vraiment
gratuite après plus d’un siècle de mensonge officiel. Gratuite pour
tous.
La gratuité, c’est l’égalité. Au lieu de dire : on vous le donne par
charité parce que vous êtes pauvres, on redit que la sécurité sociale
est une conquête sociale. Nous sommes tous solidaires et vous avez cette
sécurité, comme nous tous, parce que nous faisons tous partie de la
même communauté humaine.
La gratuité c’est la dignité. On abolit le sentiment de mendier.
Beaucoup, qui pourraient bénéficier d’une aide, n’en font pas la demande
parce qu’ils ont honte de demander ou qu’ils n’en peuvent plus d’être
fliqués.
Frères humains qui AVEC nous vivez.
« Vous, affamés d’hier, ombres maigres et dures / Mon chant est un
ruisseau, mon chant est une mûre. » Jean Ferrat chante un poème d’Henri
Gougaud. ICI
Le Yéti
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