Lancé sur le marché comme une savonnette, le bébé Cadum de la finance
s’installera à l’Elysée le 7 mai.
Certes, Macron est vainqueur, mais il
a emporté la mise au terme d’une campagne qui a pulvérisé les records
de médiocrité et de partialité. Adoubé par le capital transnational, le
morveux de chez Rothschild a gagné un match truqué. Si Macron a gagné
dimanche, c’est parce que neuf milliardaires contrôlent la presse
française, que Macron est leur candidat et que ces rapaces décident à
notre place.
Durant la campagne, la fabrique du consentement a
tourné à plein régime, elle a fait la “journée des trois 8” ! Des
cajoleries de Bourdin aux mensonges du “Monde” en passant par la
servilité des hétaïres sur le retour de Bfm/Tv, la caste journalistique a
justifié ses émoluments en passant consciencieusement la serpillière
pour le commis de l’oligarchie. Propulsé au firmament cathodique, le
jeune banquier rompu au marketing a vendu son rêve de pacotille,
proposant aux gogos, par exemple, de faire de la France une “start-up
nation” où chaque Français pourrait monter sa “start-up”.
Ce
prestidigitateur se fait passer pour un candidat “progressiste”, alors
qu’il s’accommode de 85 milliards d’évasion fiscale tout en voulant
sabrer le régime d’assurance-chômage pour faire des économies. Cet
illusionniste de première bourre a même réussi à faire croire aux
employés que grâce à sa potion magique ils deviendraient cadres et aux
cadres qu’ils deviendraient patrons. Macron le sait. Quand on est un
freluquet né avec une cuillère en argent dans la bouche, on ne mord pas
la main qui vous nourrit.
Cet apôtre de l’ubérisation de
l’économie et du détricotage du code du travail, cet apologiste du
marché sans frontières et de la mondialisation capitaliste a gagné de
justesse, le 23 avril, en se qualifiant pour le second tour. Mais s’il
l’a emporté sur ses concurrents, c’est parce qu’il y avait promotion sur
les ventilateurs ! Macron, c’est un courant d’air. Adepte de la pensée
magique, il sermonne comme un télévangéliste, fait des moulinets avec
les bras et promet des lendemains qui chantent. Macron, c’est un
symptôme, celui de la dépolitisation et de la déculturation d’une
société laminée par le rouleau compresseur libéral, évidée par cette
calamité qu’est l’euro et déstructurée par l’individualisme made in USA.
Jouant
de sa belle gueule, le gigolo de la caste a investi l’espace médiatique
pour y déverser sa bouillie pour les chats. Il a recyclé les vielles
lunes libérales, et les médias lui ont servi la soupe en même temps qu’à
un Front national ravi de jouer les épouvantails. N’oublions pas. Le
repoussoir lepéniste, c’est le faire-valoir de Macron. Le second tour de
l’élection présidentielle, le 7 mai, sera une coproduction Macron/Le
Pen destinée à expédier le premier à l’Elysée en étouffant toute
alternative sérieuse. Et le pire, c’est que cette supercherie a été
orchestrée et exécutée aux yeux de tous, comme si c’était dans l’ordre
des choses.
Le Don Juan des classes moyennes boboïsées, cependant,
n’aura pas la tâche facile. Car on l’attend au tournant ! À supposer
qu’il obtienne une majorité de bric et de broc aux élections
législatives, il va se heurter à une opposition à trois têtes qui ne lui
fera pas de cadeaux. Le FN, bien sûr, à qui un tel président garantit
une rente tribunicienne. La droite, qui va refaire ses forces après le
retrait de Fillon. Mais aussi, et surtout, une gauche qui a changé de
visage.
Quand le rimmel va dégouliner, la vacuité du programme finira
par se voir. Le mariage de la carpe et du lapin va rapidement lasser les
gourmets. Séducteur asexué, ce mouflet qui hurle pour jouer au dur
risque de subir rapidement la panne fatidique.
Le Grand Soir
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