J’attendais ce moment avec une
certaine impatience. Il fallait d’abord que JLM approche d’une
estimation d’intentions de vote autour de 20 % pour commencer à faire
frémir les marchés et les tenants du libéralisme. Nous y voilà !
Et
c’est parti, non pas comme en 14, mais comme en 81 ! Souvenons-nous des
"terribles catastrophes" qui allaient s’abattre sur la France si
Mitterrand était élu : L’armée rouge défilerait, triomphante, sur les
Champs-Elysées, la France subirait le joug de l’URSS, les villages
seraient transformés en kolkhozes, l’économie "collectivisée" serait en
faillite (ah ! ce mot "collectivisme" que les journaleux et politiques
de l’époque prononçaient en faisant claquer chaque syllabe pour effrayer
les pauvres gens : KoLLLEK Tivisme !), les usines allaient fermer une à
une, les capitaux et "l’élite" de la France fuiraient le pays et le
laisseraient exsangue (quel féroce mépris de classe se manifestait
alors !), et j’en passe et des meilleures : je me souviens d’un "grand
patron", dont je tairai le nom par pudeur, qui tremblait véritablement
de peur parce qu’il en était persuadé, devant l’invasion prochaine des
bolcheviks. Lui, le bon patron paternaliste, toujours sapé très chic,
costume, chemise et cravate de soie et chaussures Berluti, haranguait
ses milliers de salariés, revêtu pour l’occasion d’un imper à la Colombo
et coiffé d’une casquette d’ouvrier, en les suppliant de ne pas voter
Mitterrand, alors qu’il avait tant fait pour SES ouvriers. Incroyable
mais vrai. C’était pathétique !
Oui, c’est reparti ! Le cortège
funèbre que Mélenchon traîne derrière lui et "qu’il cache aux français",
va tout dévaster sur son passage. Les banquiers prédisent un
"cataclysme", pas moins. Déjà de "gros portefeuilles ont quitté
l’Hexagone". Se dessine un scénario à la Vénézuélienne, les "grands
acteurs internationaux" vont fuir le territoire. JLM va nous entraîner
dans une dette publique abyssale, tandis que l’augmentation du smic de
16% est une catastrophe économique. Plus rien ne pourra être produit en
France. Le "Chavez français" va faire de la France "une dictature
populaire" ! Rien que ça ! Comme autrefois l’URSS, le néo-libéralisme a
pris pour cible les pays d’Amérique Latine qui se sont libérés du joug
étasunien.
À l’évidence, ils n’y croient pas vraiment eux-mêmes.
Voyez comme ils ont su redresser la barre en leur faveur dès 1983. Mais
les très riches, ceux qui se sont gavés jusqu’à en vomir, en volant sans
vergogne le peuple de France, ne savent pas encore sur quel pied danser
avec cet OVNI de Mélenchon, aussi ont-ils décidé de ne pas courir de
risque en sortant la Grosse Bertha pour tenter de contenir son
irrésistible remontée... Tout y passera, les plus gros mensonges comme
les pires calomnies, les épithètes les plus choquants, pour que le vote
Mélenchon résonne aux oreilles des français comme une tragédie annoncée.
Les médias serviles, à longueur de colonnes, crachent déjà sur le
candidat, tirent à boulets rouges sur son programme, tournent en
dérision ses discours et le personnage. Ils se révèlent tels qu’ils
sont, des ennemis de classe acharnés, haineux, irréductibles qu’il ne
faudrait surtout pas sous-estimer sous peine d’en payer le prix fort...
Vous
avez deviné aussi que la seule cible était le candidat de ce qu’ils
appellent "l’Extrême-Gauche", Mélenchon. Macron et Le Pen, pourtant
crédités de scores supérieurs à 20 %, ne sont nullement visés. Les
multinationales ont donc trois fers au feu : Fillon, Macron et Le Pen.
Et si les deux premiers venaient à être éliminés par JLM, n’oublions
jamais que les riches qui n’ont ni patrie, ni orgueil, et que leur seul
parti est celui de l’Argent, préféreront toujours l’Extrême-Droite qui
ne touchera jamais à leurs profits, à la vraie Gauche, celle qu’ils
affublent du mot "Extrême" pour la stigmatiser et la distinguer de celle
avec laquelle ils s’accommodent fort bien, la gauche véreuse,
traîtresse, la "Gôche caviar". Rappelons-nous, dans la bouche des
seigneurs de l’industrie d’alors, le sinistre "Plutôt Hitler que le
Front Populaire !"
Comme l’Histoire nous l’a appris à nos dépens,
gagner n’est qu’une première étape, la seconde sera incessante et
éprouvante, elle consistera à se mobiliser et se battre durement, avec
opiniâtreté, sur le terrain, pour imposer les choix du programme
gagnant, en ne laissant aucune chance aux revanchards de reprendre une
parcelle de pouvoir. Fidel a dit : "Nous avons battu l’infâme dictature
de Batista, il nous reste le plus dur : faire vivre pour toujours, les
principes intangibles de notre Révolution contre l’Empire, et nous ne
pourrons le faire que dans l’union et l’unité !"
Prenons notre destin en main, sans peur et sans faiblesse !
Michel Taupin Via Le Grand Soir
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