L’UNRWA, agence des Nations Unies pour les réfugiés palestiniens, a
demandé aux dirigeants palestiniens de modifier leurs manuels scolaires
de façon à supprimer toute référence aux colonies, aux maisons démolies
par Israel, aux soldats, aux checkpoints... et même au Mur d’annexion !
(sic) Et rien n’a été demandé, bien entendu, aux dirigeants israéliens,
alors que leurs manuels scolaires occultent carrément l’existence de la
ligne verte, et de toute la Palestine !
La presse a en effet révélé la nature des consignes données par
l’UNRWA à ses enseignants, chargés de 50 000 élèves dans 96
établissements en Cisjordanie, ainsi que de 240 000 jeunes dans la seule
bande de Gaza.
L’UNRWA demande la suppression de 3 % des contenus des manuels d’histoire palestiniens, correspondant à toutes
les "références explicites au conflit, aux colonies, aux soldats
israéliens, aux violences qu’ils exercent sur les Palestiniens".
"Ce souci va même jusqu’à rejeter une allusion au mur de séparation.
Un passage faisant référence aux ambulances palestiniennes, confrontées
à des risques et des obstacles en raison de l’occupation, est aussi
refusé. A la place d’une photo montrant un char et une barrière bloquant
des ambulances, l’UNRWA propose de discuter avec les élèves de la
question suivante : « L’aide humanitaire doit-elle être entravée ? »,
rapporte Le Monde.
"De la même façon, indique-t-on de même source, l’Office relève le
« problème de neutralité » causé par l’image d’une maison détruite par
les Israéliens. Les cartes géographiques posent aussi un souci, dès lors
qu’elles mentionnent par exemple la « Palestine historique », sans les
noms des villes israéliennes, ou bien évoquent Jérusalem comme capitale
palestinienne, alors que le statut de la cité ne doit être déterminé,
selon l’ONU, qu’au terme des négociations de paix.
Tout ceci, au nom de la "neutralité" ! Il est clair, que l’UNRWA dont
les USA sont le principal donateur, s’alignent ainsi sur les demandes
d’Israel et des Etats-Unis.
Mais personne, pas plus le Monde, que les autres, n’évoque en
abordant cette polémique, le contenu des manuels scolaires israéliens.
Pourtant les études édifiantes à ce sujet ne manquent pas. Du Pr.
Bruce Wexler, professeur à l’université de Yale (USA) qui a effectué
l’étude comparative des manuels scolaires israéliens et palestiniens, à
l’Israélienne Nurit Peled*, de l’Université hébraïque de Jérusalem.
Les deux dénoncent comme un mensonge les accusations récurrentes
d’Israel concernant les manuels palestiniens censés diffuser la haine
des juifs.
"C’est un mensonge. Non seulement, il n’y a rien de tel et ils s’en
prennent davantage aux Européens, car ce sont eux qui ont commencé le
colonialisme, et notamment aux Britanniques dont le mandat a permis
l’appropriation de leur terre, mais on ne leur permet même pas d’écrire
au sujet de leur propre nation, de leur propre Nakba, de leur propre
culture", note Nurit Peled.
Cette dernière s’est donné la peine de faire toute une étude sur ce
sujet, qui met en cause bien plus de 3% des contenus israéliens
étudiés ! Intitulée « La Palestine dans les livres israéliens :
idéologie et propagande dans l’éducation », elle porte sur six manuels
édités par Israel après les accords d’Oslo.
Pas de Ligne Verte, aucune mention des villes et villages
palestiniens, que ce soit en Israel ou dans les territoires occupés.
Interdiction du terme "colonie".
Et Israël répand largement l’idée que les Palestiniens passent leur
temps à bourrer de haine antisémite le crâne de leurs enfants, et à
faire croire que les manuels scolaires palestiniens appellent à « jeter
les Juifs à la mer ».
Le thème a été utilisé y compris pendant le « processus de paix »
d’Oslo, alors que l’Autorité Palestinienne se donnait la peine de
produire de nouveaux manuels scolaires abordant la perspective de deux
Etats voisins palestinien et israélien. Mais le récit est considéré
comme antisémite puisqu’« il exprime du mépris pour les colonies et
l’occupation israélienne » .
L’éducation à la tolérance vue par les Israéliens
"Toute l’éducation des enfants israéliens est faite pour susciter la
haine, le mépris et la peur des Arabes. À commencer par l’exploitation de
quelques unes des horreurs contenues dans la Bible, qui sont mises en
valeur, à l’intérieur même du système éducatif israélien actuel, et pas
seulement de son secteur officiellement religieux", écrit Nurit Peled.
Extraits : « Quant aux villes de ces peuples que Yahweh, ton Dieu, te
donne en propriété, tu n’y laisseras la vie à rien de ce qui respire,
car tu dois les vouer à l’expiration » (Deuteronome, chapitre 20,
versets 16-17), « Tuez donc tout mâle parmi les petits enfants… »
(commandements de Moïse, Nombres, chapitre 31, versets 13-18).
Dans la littérature enfantine, la xénophobie sévit également. En
1992, Adir Cohen, professeur de sciences de l’éducation à l’université
d’Haïfa, publiait une étude sur 1.700 contes pour enfants de 9 à 12 ans,
produits sur 20 ans, dont plus d’un tiers mettent en scène des
protagonistes arabes (“National Stereotypes in Hebrew Children’s
Literature »). Il en ressort que la figure de l’ « Arabe » est
« bizarre », « petit », « coléreux », « ne vient pas de notre pays »,
« mauvais », « boit », « il a un visage menaçant », « une cicatrice »,
« il est sale ». Pour 75 % des enfants interrogés par cet universitaire,
l’Arabe est un « kidnappeur d’enfants », un « assassin », un
« terroriste ». « Il se dégage de 90% des questionnaires une franche
négation du droit des Palestiniens à leur terre, le rejet total d’une
coexistence pacifique et d’une collaboration entre juifs et arabes, les
enfants expliquant q « que Les Palestiniens veulent nous tuer… nous
expulser… envahir nos villes… nous jeter à la mer. »
Quant à la Nakba, le ministère israélien de “l’Education” a fait
saisir et détruire en 2009 des manuels scolaires israéliens où était
évoquée, pour la première fois, la tragédie du peuple palestinien en
1948. Ceci en quelques lignes dans des livres destinés aux seuls élèves
de 1ère et Terminales de la minorité arabe .
Par ailleurs, il faut savoir que des dizaines de milliers de livres
palestiniens ont été détruits après l’instauration d’Israël, comme
représentant une « menace pour la sécurité d’Israel »*
Les autorités israéliennes ont récupéré des milliers de livres arabes
à Jérusalem, Jaffa, Haïfa, Safed, dans les maisons des Palestiniens
expulsés lors de la Nakba, afin de « judaïser le pays » et couper ses
habitants arabes de leur nation et de leur culture, selon une thèse de
doctorat présentée par un chercheur de l’université Ben-Gourion. Selon
les documents qu’il a en sa possession, Israël a détruit 27 000 livres
en 1958, prétendant qu’ils étaient inutiles et qu’ils menaçaient l’Etat.
Les autorités ont vendu ces livres, la plupart étant des manuels
scolaires, à une fabrique de papier, précise-t-il.
Sources :
http://www.lemonde.fr/proche-orient/article/2017/04/22/l-onu-accusee-de-censure-par-les-palestiniens_5115506_3218.html
http://www.ynetnews.com/articles/0,7340,L-3841252,00.html
http://www.europalestine.com/spip.php?article9905
CAPJPO-EuroPalestine
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