samedi 22 avril 2017

Lettre au Seignor Fillon et son joker de dernière minute

Daniel Vanhove         

« C’est l’or, Monseignor… il est l’or… », les « affaires » dans lesquelles vous êtes impliqué ont déjà fait couler beaucoup d’encre… et à juste titre !

Néanmoins, avant l’imminence de ces élections présidentielles entachées par votre présence, j’y ajouterai encore quelques lignes, même si je sais pertinemment qu’elles ne changeront rien à rien.
L’obstination dont vous aurez fait preuve, loin de vous disculper et d’apparaître plausible aux yeux des électeurs, n’a fait que produire l’effet inverse au fil des mois. En effet, il faut rappeler que l’argent que vous vous êtes impunément octroyé est bien de l’argent public. Et il n’est pas besoin d’attendre les conclusions d’une quelconque enquête ou la décision d’un tribunal pour vous indiquer que cet argent indu a donc été détourné. Vos manigances n’ont eues pour but qu’un enrichissement personnel avec de l’argent de l’Etat c’est-à-dire, de l’argent appartenant aux citoyens, dont il eût fallu faire autre usage qu’à tomber sur l’un de vos nombreux comptes en banque vous permettant de poursuivre votre vie de châtelain !
Non content d’avoir volé l’Etat de ces sommes considérables pendant des années, vous avez décidé de vous enfermer dans des explications qui ne font qu’illustrer à quel point vous avez l’esprit retors et uniquement animé par l’appât du gain. Vous êtes, comme d’autres de votre espèce, un calculateur dont la seule obsession est de vous enrichir par l’entremise d’une machine étatique dont vous connaissez parfaitement les rouages pour y traîner depuis tant d’années, abusant de la naïveté des citoyens.
Nonobstant le fait que vous serez probablement reconnu coupable de ces pratiques limites – que vous avez reconnues et pour lesquelles vous vous êtes d’ailleurs excusé – je veux vous dire qu’en fait, si notre « démocratie » fonctionnait sur des bases saines, il faudrait que vous remboursiez les sommes détournées à votre profit. Et puisqu’il s’agit d’une faute grave dès lors qu’elle est commise par un représentant de l’Etat censé être d’une probité irréprochable et par-là même un exemple pour les citoyens du pays, il conviendrait non seulement de les rembourser, mais que vous soyez puni pour cette faute par de lourdes amendes, voire même un emprisonnement et évidemment, une inéligibilité à vie.
En bon chrétien que vous êtes, l’information de vos pratiques douteuses aurait dû vous inviter à la plus grande discrétion, à l’humilité, au repentir et à votre retrait immédiat de la course à l’élection présidentielle. En lieu et place vous vous êtes présenté comme victime d’un acharnement fantasmé, telle une vierge effarouchée. Une telle attitude est pitoyable, et vous ne vous en rendez même plus compte ! Ce renversement des faits afin de vous présenter comme victime alors que vous êtes coupable illustre à quel point votre raison est contaminée, aveuglée par le lucre.
Non, Monseignor, vous n’avez pas la moralité dont vous vous réclamez, et n’êtes en rien un exemple pour la population dont vous prétendez devenir le représentant le plus éminent, enfermé dans ce jeu victimaire d’un détestable microcosme qui a définitivement perdu tout contact avec le quotidien du citoyen ordinaire. Vous n’imaginez même pas l’ombre d’un instant, ce que votre collective « Folie des Grandeurs » provoque comme dégâts, ajoutée aux pratiques d’un personnel politique de plus en plus détesté, au point qu’à peine 10 % de la population le trouve encore crédible !
Cerise sur le gâteau : l’appui vidéo de l’autre délinquant en col blanc qui a tant sali l’image de la France lors de son passage à l’Elysée, vient confirmer que vous êtes bien une bande organisée de mafieux qui n’avez plus la moindre retenue, le moindre scrupule. Penser pouvoir encore gratter quelques misérables voix par l’entremise d’un personnage politique impliqué dans tant d’affaires sordides ne vous aidera pas, que du contraire. Et je me réjouis que vous n’ayez même plus la lucidité de vous rendre compte que ce sinistre joker signe votre forfaiture. C’est dire à quel point vous êtes gangréné jusqu’à la moelle !
Je terminerai ces quelques mots, en formulant mon souhait : « Il est l’or, Monseignor, il est l’or… » que vous soyez battu lors de ce scrutin et soyez bientôt condamné pour vos mensonges répétés ainsi que pour ces détournements d’argent public. Et que, dans la foulée, vous soyez même déchu de vos droits civiques que vous ne méritez plus !

Il vous restera alors à arpenter dans tous les sens, les couloirs sombres de votre conscience si tant est que vous en trouviez encore le chemin et ne l’ayez définitivement perdue en cours de route, à courir et vous agiter de toutes les façons après cet argent qui vous a, semble-t-il, brûlé le cerveau et le cœur !

Daniel Vanhove - 20.04.17 -

Le Grand Soir

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