La Licra a obtenu le retrait d'un candidat aux législatives, accusé de tweets à « connotation antisémite ».
Un Président agile, moderne bien qu’attaché au classicisme de la Ve
République, et jeune – ah ce qu’il est jeune ! Le grand récit
médiatico-national s’est ébroué depuis l’élection d’Emmanuel Macron,
fabriquant un aimable catéchisme pour les ouailles en manque de contes
pour enfant. Cependant, le nouveau locataire de l’Élysée ne cultive pas
la « cool attitude » à tout prix. Chacun l’a vu remonter les Champs,
fier comme Artaban, dans un camion militaire Acmat, signifiant ainsi
qu’il ne plaisanterait pas avec son rôle de chef des armées. On a moins
remarqué que son mouvement En marche ! (EM), si ouvert, si accueillant,
était prompt à l’excommunication sur simple dénonciation. Ce fut le cas
de Mohamed Saou, référent d’EM dans le Val-d’Oise, mis en réserve après
avoir été accusé, sans fondement, de complaisance envers les islamistes
par des ultras de la laïcité.
C’est au tour de Christian Gérin, initialement investi pour la République en marche dans la 5e
circonscription de Charente-Maritime, mais suspendu dès le 12 mai. Ce
faisant, le mouvement du Président s’est soumis sans barguigner aux desiderata de la Licra, celle-ci désignant d’anciens tweets du candidat dont « la connotation antisémite », selon elle, « est explicite ». « Explicite » ? Qu’on en juge. « #DinerDuCrif #laicite #Republique #Macron #Hamon #fFillon #Hollande. À quand la séparation du Crif et de l’État ? » ; « Une seule solution : BDS ! » ; «
1/ Valls est viscéralement sioniste, raciste et islamophobe. 2/ A-t-il
le droit de demander si les Roms veulent s’intégrer ? Oui ». Ou encore ce tweet reprenant l’intitulé d’un communiqué de France Palestine : « Après la tuerie de Nice, il faut s’opposer à la récupération indécente par Israël et ses soutiens. »
La Licra précise avoir saisi sa commission juridique « afin d’examiner l’éventualité de signaler ces publications au parquet. »
Ce sont là des prises de position politiques avec lesquelles on peut
être en accord ou pas, mais dénuées d’antisémitisme. Quand la Licra
instille un soupçon infâme, En marche ! le reprend avec la plus grande
servilité, appliquant dans ses rangs une forme de police de la pensée.
Les prétendants à la députation n’ont qu’à bien se tenir et répéter
comme un mantra la parole du maître sur le sujet (le 9 avril, sur Radio
J) : « Reconnaître l’État de Palestine ne sert à rien. »
À lire aussi : En marche ! mais pas d’« emmerdes »...
politis.fr
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