samedi 6 mai 2017

"La Nakba israélienne" par Gidéon Levy


Europalestine           

Le journaliste israélien Gideon Levy, qui a souvent reçu des menaces de mort en Israel, persiste et signe : il est l’un des rares Israéliens à montrer publiquement le visage hideux de l’occupation israélienne, et à appeler au boycott d’Israël.  Il écrit à nouveau dans Haaretz.

"Israël doit se draper dans la douleur sur ce qui est arrivé depuis ce terrible été de 1967, quand il a gagné une guerre et a perdu presque tout. C’est une année jubilaire : 50 ans après la plus grande catastrophe juive depuis l’Holocauste, 50 ans après la plus grande catastrophe palestinienne depuis la Nakba. C’est le jubilé de leur deuxième et de notre première Nakba.
Un moment avant le début des célébrations pour marquer le 50e anniversaire de la « libération » des territoires, il faut nous rappeler que ce fut un désastre. Un grand désastre pour les Palestiniens, bien sûr, mais aussi une catastrophe funeste pour les Juifs ici. 2017 devrait être une année d’introspection en Israël, une année de tristesse sans pareil. Mais il est clair qu’elle ne le sera pas. Au lieu de cela, le gouvernement envisage d’en faire une année de célébration, en célébrant l’occupation. Dix millions de shekels (2,74 millions de dollars, 2,57 millions d’€) ont déjà été alloués pour célébrer les 50 ans de suppression d’un autre peuple, 50 ans de pourriture et de destruction interne. (...)
Tout cela a commencé en 1967. Non que 1948 ait été si pur, loin de là, mais 1967 a accéléré, institutionnalisé et légitimé le déclin. Il a donné naissance au mépris permanent pour le monde, à la vantardise et l’intimidation.

En 1967, l’occupation a commencé. Elle s’est métastasée sauvagement vers l’intérieur, des barrages routiers en Cisjordanie aux boîtes de nuit à Tel-Aviv, des camps de réfugiés aux routes et aux queues de supermarchés. La langue d’Israël est devenue le langage de la force, partout. Le succès de la guerre des Six Jours était trop pour lui – certains succès sont comme ça – et c’est après qu’est venue la fanfaronnade : « Tout nous est permis, à nous ».

(Traduit par Fausto Giudice)

CAPJPO-EuroPalestine

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