lundi 1 mai 2017

Macron, Le Pen et le « Parti de la trouille » (cf. De Gaulle)

Théophraste         

Les mêmes qui ont reproché à JLM le vice rédhibitoire d’être un candidat « auto-proclamé » le pressent avec fébrilité au lendemain du premier tour d’appeler à voter pour un candidat auto-proclamé à qui cette critique n’est jamais faite.

Les mêmes qui ont accusé JLM d’être un homme seul (donc : égocentrique) oublient que Macron est sorti seul de son ministère, ayant pour seules troupes quelques banquiers discrets et des tas d’euros.
Les mêmes ne veulent pas remarquer que plus de 400 000 citoyens se sont inscrits sur une liste de soutien à JLM et lui enjoignent de faire voter pour un homme soutenu par une coalition sans principe, sans cohérence, allant du MEDEF à Madelin, en passant par Hue, Valls, El Khomri, Hollande, bref, tout ceux dont les Français ont assez dit qu’ils n’en voulaient pas.
Les mêmes qui ont reproché à JLM d’être un gourou, un dictateur à la Chavez, lui reprochent de ne pas donner d’ordre.
Les mêmes qui ont promu Marine Le Pen comme mâchoire utile pour un vote forcé découvrent (les médias sont admirables dans ce rôle depuis quelques jours) que le FN est ce qu’en disait JLM quand il alla affronter (sous leurs quolibets et leurs croche-pieds) Marine Le Pen à Hénin-Beaumont il y a 5 ans.
Les mêmes qui trouvaient bien des défauts à Macron et oubliaient (pas vrai, Hollande ?) de nous alerter sur MLP, s’avisent (JLM éliminé par elle) qu’elle est la peste brune et que Macron est tout propre, tout neuf.
Les mêmes qui se sont acharnés contre JLM pendant la campagne électorale (pas vrai, Hollande, pas vrai, Hamon ?) en épargnant Marine Le Pen supplient JLM de soutenir Macron contre elle.
Les mêmes qui ont mis le feu à la plaine comptent sur JLM, ses soutiens, ses électeurs pour éteindre l’incendie afin de pouvoir, eux et leurs pareils, installer leurs bureaux dans des palais intacts de la République distribués par le banquier.
Les mêmes ont peur pour leur carrière plus que pour la France. À voir ces mêmes, pour qui JLM était l’adversaire principal, on comprend que le mot « chienlit » est une contraction de trois mots (1).
Les mêmes nous disent déjà qu’être dégoûtés du règne des coquins et des copains, des traîtres à leur parole et à leur programme, des toutous de Merkel, des serviteurs de l’OTAN, cela signifie voter pour le FN.
Mais ils savent bien, ils en conviennent entre eux, que Marine Le Pen est leur créature, que JLM était l’antidote pour les présidentielles. Ils n’en ont pas voulu, comme ils n’en voudront pas pour les législatives, ce troisième tour qu’ils ont commencé à préparer avec les mêmes discours, le même ennemi.
Ecoutez bien, nouveaux Docteurs Mabuse, maîtres de l’hypnose, écoutez bien, modernes géniteurs de Frankenstein : ceux qui ne voteront pas pour Marine Le Pen le 7 mai, ceux qui ont essayé de la réduire quand vous les entraviez de vos filets rhétoriques, ceux-là n’auront jamais à vous redire qu’ils n’ont pas voté pour elle le 7 mai, que le vote MLP se fait en glissant dans l’urne un bulletin à son nom, qu’elle ne serait pas là si vous n’aviez eu pour cible principale depuis des années son pire ennemi.

Macron sera élu le 7 mai, par la banque, les médias, les gogos et votre nouveau fonds de commerce : le frileux troupeau des chienlits (1).
Nul n’aura à rougir de se tenir à l’écart de ça.

Théophraste R. ( « C’est celui qui le dit qui l’est. »).

(1) Chienlit : Vx, pop. Celui, celle qui défèque au lit. P. ext., vieilli, fam. Celui, celle qui laisse passer par derrière un morceau de chemise malpropre.

Le Grand Soir

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