Voici quelques nouvelles de Macronie, nos curieux voisins.
À Manchester, des salopards illuminés ont fait un massacre d’innocents
avec une soi-disante revendication par Daech. Réaction de très bon
niveau de nos amis britanniques : depuis le siège du gouvernement, May
dénonce ce crime, et précise ne rien avoir à dire car la police enquête (ce qui dépasse notre brave Collomb) ;
les deux partis politiques, d’un commun accord, décident de suspendre
la campagne ; et, à Manchester, les supporteurs du foot préparent avec
leur enthousiasme légendaire le match contre l’Ajax d’Amsterdam, manière
de dire que ce ne sont pas trois cinglés qui vont dérégler la société
britannique : « On ne va pas s’arrêter de vivre, car c’est ce que
les terroristes veulent ».
En Macronie, c’est un peu différent.
Le prince de l’Elysée veut d’abord mettre en place une task-force
anti-Daech. Kézaco ? « C'est une cellule qui sera directement reliée à
l'Élysée qui comporterait une cinquantaine d'hommes ». Ce qui existe
déjà, avec le Conseil de défense et de sécurité nationale créé par décret du 24 décembre 2009. Alors, cette nouvelle task-force ?
C’est nul, sauf si c’est pour restructurer le renseignement et le
placer sous une direction unique… Mais là, il faut bosser, et ce n’est
pas demain la veille.
Ensuite, dans son immense bonté, le prince a décidé d’une prolongation de l'état d'urgence, et d’une nouvelle loi.
- Comme Sarko et Hollande : un évènement, une loi ?
- Oui, une vraie filiation.
En plus, le truc est complètement vicieux : l’état d’urgence est prolongé jusqu’au 1er
novembre, et d’ici là va être votée une loi… qui reprendra les points
forts de la législation sur l’état d’urgence. Écoutons Nathalie Perez,
du ministère de l'Intérieur : « L'état d'urgence, qui devait être levé
le 15 juillet prochain, sera prolongé jusqu'au 1er novembre, le temps de
trouver une alternative. Emmanuel Macron demande à son gouvernement de
plancher sur une loi qui garantirait la sécurité des Français avec, par
exemple, le maintien des facilités administratives en matière d'écoutes
téléphoniques, de perquisitions ou encore d'assignations à résidence ».
Les libertés en Macronie, ce sera l’état d’urgence permanent.
Heureusement que le mec était rempart contre Le Pen pour la sauvegarde
de nos libertés publiques ! Parce qu’il faut bien comprendre comment
fonctionne l’état d’urgence.
Que
l’on agisse contre les bandits, c’est la moindre des choses, et
vis-à-vis des vicelards, il faut être malin. Donc, dès que la police a
des indices, elle ouvre une enquête et la personne est convoquée devant
la justice.
Avec
l’état d’urgence, on change de logique : il n’est pas nécessaire
d’avoir de preuves,… car s’il y a des preuves, il faut saisir le
procureur de la République. Non. Grâce à la loi votée par le PS, il suffit que le préfet ait « des raisons de penser » qu’une personne a peut-être des liens avec des personnes impliquées dans le terrorisme. L’ONU a condamné ces pratiques abusives. On arrive à ce type de dialogue :
- Mais pourquoi prenez-vous ces mesures contre moi ?
- Parce que nous avons des raisons de penser que c’est nécessaire.
- Ai-je commis des infractions ?
-
Non, pas du tout, nous ne vous reprochons rien, sinon vous seriez
poursuivi devant le procureur de la République. Mais nous avons des
raisons de penser que nous devons agir ainsi.
- Est-ce que je trouble l’ordre public ?
- Non, pas du tout, vous ne gênez personne. Mais nous avons des raisons de penser que nous devons agir ainsi.
- Quelles sont vos preuves alors ?
-
Nous n’avons pas de preuves, faute de quoi nous aurions ouvert une
enquête, en vous transférant devant le procureur de la République.
- Mais alors vous agissez sur la base de quoi ?
- Nous avons des raisons de penser que c’est bien de faire ainsi.
- Ce sont des atteintes importantes à mes droits :
perquisitions, assignations à résidence, interdictions
professionnelles, interdictions associative, gels de fond... C’est
illégal vu qu’il n’y a pas de griefs contre moi !
- Non ce n’est pas illégal, car la loi prévoit que nous pouvons faire ainsi quand nous avons des raisons de penser que…
- Mais c’est une loi à la con.
-
C’est la loi. Nous rodons le système, et allons l’élargir petit à
petit. Voyez-vous mon cher ami, respecter la loi ne vous protège plus.
Vous devez adhérer à la pensée du prince, et vous conduire en fonction.
Et oui, un avenir pas joyeux pour nos voisins de Macronie. Sous la haute pensée du prince de l’Élysée, ils se sont mis en marche pour entrer dans l’ère du soupçon. Il faut que leur comportement, même parfaitement légal, ne donne pas à la police des raisons de penser que…
- Ce n’est plus le régime des libertés mais celui du soupçon...
- Oui, mais c’est pour faire rempart à Le Pen.
- Dans ce cas, pas de problème. Je suis rassuré.
- Et n’oublie pas de voter pour En Marche !, brave citoyen, car ton abstention pourrait me donner des raisons de penser que…
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