jeudi 22 juin 2017

À l’avenir, trois personnes sur quatre dans le monde sont menacées de mourir de chaud

Moran Kérinec       

Alors que la canicule règne en France, une étude américano-britannique révèle que trois individus sur quatre dans le monde serait menacé de mourir de chaud d’ici la fin du siècle si les émission de gaz à effet de serre continuent à croître.

Une étude publiée dans la revue Nature Climate Change lundi 19 juin indique qu’un individu sur trois dans le monde serait potentiellement mis en danger de mort par le réchauffement climatique. L’équipe de chercheurs américano-britanniques à l’origine de cette étude a documenté les cas de mortalités associés à des vagues de chaleur entre les années 1980 et 2014. Parmi ces périodes de fortes chaleurs, celle de Chicago en juillet 1995 qui a fait plus de 700 morts, la canicule de l’été 2003 qui a causé le décès de 70.000 personnes en Europe dont 20.000 en France, et l’été 2010 qui a causé la mort de 55 000 personnes en Russie. Au total, les 18 chercheurs ont identifié 783 cas différents de mortalités par chaleur au travers de 164 villes dispersées dans 36 pays.
Une fois ces données répertoriées, les scientifiques les ont croisées avec les paramètres climatiques enregistrés aux cours de ces différentes périodes : vitesse du vent, taux d’humidité, température de l’air, etc... Les chercheurs en sont venus à la conclusion que le facteur principal capable de dégrader les capacités humaines de thermorégulation provient du rapport entre la température et l’humidité. Au-delà d’un certain seuil, les conditions climatiques deviendraient mortelles pour l’homme.
Grâce aux données collectées, l’équipe de chercheurs a déterminé qu’en 2000 environ 30,6 % des zones habitées par l’homme sur l’ensemble de la planète ont subi au moins 20 jours dans ces conditions fatales. Leurs recherches suggèrent que les zones tropicales et humides seront à l’avenir disproportionnellement exposées à davantage de jours aux températures potentiellement mortelles. La situation s’aggravera progressivement avec le vieillissement de la population, qui deviendra plus sensible aux fortes chaleurs, et l’accroissement des zones urbaines, véritables îlots de chaleurs.
Si les émissions de gaz à effet de serre se poursuivent au même rythme, l’étude projette que d’ici la fin du siècle, trois individus sur quatre seront concernés. “Une menace exponentielle pour la vie humaine due aux vagues de chaleur semble aujourd’hui inévitable, mais sera sévèrement aggravée si les gaz à effet de serre ne sont pas considérablement réduit”, explique l’étude.

Les chercheurs soulignent les lacunes de leurs recherches, faute de ressources suffisamment documentées sur certaines régions tropicales du tiers-monde. Ils expriment également leur prudence du fait de la brièveté de la période étudiée : seulement trois décennies en raison du manque de documentation.

Image :  Phys.org

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