Celles et ceux qui se sont infligés le visionnage du "documentaire"
diffusé par Arte mercredi soir ont été consternés par l’épaisseur de
plus en plus énorme de la ficelle utilisée par Israel pour discréditer
tous ceux qui dénoncent sa politique.
"Plus c’est gros, plus ça passe" :
tel est le concept, mais il montre en réalité la fragilité d’un régime
qui n’a plus que la menace, les pressions, et les coups bas, face à un
mépris grandissant pour ses méthodes coloniales barbares. Trois
historiens réagissent à ce tissu d’énormités.
“Les Nouveaux Visages de l’antisémitisme”, qu’Arte a fini par
diffuser sous la pression et les menaces du lobby israélien, et dont le
premier objectif est de détourner l’attention des vraies victimes que
sont les Palestiniens, a inspiré les commentaires suivants :
- "Une grossièreté intellectuelle et morale intenable : Johann Chapoutot, professeur d’Histoire contemporaine à la Sorbonne. Dernier ouvrage paru : La révolution culturelle nazie, Gallimard, 2017.
"La thèse d’ensemble est d’une grossièreté intellectuelle et morale
intenable : en gros, une première Shoah a été perpétrée par des
Allemands intoxiqués à l’antisémitisme depuis le Golgotha , et une
seconde se prépare chez des Arabes/Musulmans (?) qui ont sucé la haine
des Juifs avec le lait maternel et prophétique."
"Le procédé "relève de la manipulation intellectuelle"
- "Un terrible gâchis" , estime Samuel Ghiles-Meilhac, docteur en sociologie, chargé de cours à Sciences-Po Paris et post-doctorant à l’Institut d’histoire du temps présent.
Il estime notamment que les accusations de négationnisme contre
l’organisation israélienne B’Tselem et d’antisémitisme contre le rappeur
français Médine, "relèvent de la diffamation".
"Dans la même démarche irresponsable, le mouvement Nuit debout
est décrit, à partir d’un témoignage anonyme invérifiable, comme
l’antichambre d’un antisémitisme anticapitaliste.
"On voit ici comment le conspirationnisme épouse la société de
l’image, au bénéfice de segments idéologiques autres que
l’antisémitisme. Deux procédés typiques de la pensée conspirationniste
sont en permanence utilisés : l’amalgame et la confusion entre la partie
et le tout."
- "Un film qui ne repose sur aucune donnée historique ou sociologique" : Nicolas Lebourg, spécialiste des extrêmes droites, qui a aussi travaillé sur les camps d’internement. Chercheur associé au CEPEL, CNRS-Université de Montpellier, et research fellow IERES, Université George Washington, conclut :
"L’antisémitisme, l’antijudaïsme et la critique de la politique israélienne sont traités comme un seul objet".
"Nous passons, décrit-il, du président palestinien à un dignitaire
nazi, traversons la Seconde guerre mondiale uniquement à travers le
personnage du Grand Mufti, les 900 000 hommes de la Waffen SS sont
réduits aux volontaires musulmans bosniaques, et, après avoir ainsi
réduit le nazisme au Grand Mufti, c’est l’Organisation de Libération de
la Palestine qui est réduite à son cas…"
"On est là dans une représentation coloniale typique en
même temps que dans ce processus de confusion entre parties et totalité
des phénomènes."
Il note également les mensonges, car "selon les données
policières, les agressions antisémites ne relèvent pas d’abord de jeunes
afro-maghrébins antisionistes, contrairement à ce film qui "fait un
patchwork en allant du Gang des barbares au massacre du Bataclan.", et
"ne lève aucun ’tabou’ comme il l’affirme : les thèses présentées ici
sont diffusées en France depuis 1999. Il ne repose sur aucune donnée
historique ou sociologique. "
N’empêche tous les mensonges, tous les milliards, toutes les
compromissions des chaînes de TV, ne réussissent pas à camoufler la
vérité. Au point qu’un nombre croissant de Juifs américains ne veulent
plus entendre parler d’Israël et appellent au boycott de cet Etat :
Jews for Justice : Sur leur banderole, la formule ironique : " Boycotter les produits israéliens, c’est casher"
CAPJPO-EuroPalestine
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