Si
j’en lis la presse officielle, le Prince serait confronté au défi
majeur qu’est Bayrou. Belle plaisanterie : le moralisateur ne vaut plus
en rond avec son parti financé par l’argent public européen.
Il dégagera
la première occasion, ce d’autant plus que le Prince, vu le nombre de
ses députés En Marche ! - qui tous ont signé une déclaration d’obéissance - n’a plus besoin de s’embarrasser des machins-choses du MoDem.
En revanche, je constate que Corbyn est un véritable problème.
Le Prince n’a d’avenir que s’il a éradiqué la gauche. Le PS est en lambeaux.
Mais
tout le problème, c’est Corbyn. Un vieux militant, réélu depuis plus de
20 ans dans sa circonscription de la banlieue de Londres, qui sait pas
faire un discours sans défendre les services publics, le rééquilibrage
des richesses par l’impôt, et la solidarité, à commencer par son soutien
à la résistance du peuple palestinien. Bref, la Gauche d’un autre
temps.
Sauf
que chez nos amis britanniques, cette Gauche est vivante, et pleine
d’avenir. Quand il est parvenu à la tête du Labour, toute la bonne
presse a expliqué que c’était un coup d’humeur de la jeunesse. Vu le
soutien affiché à la cause palestinienne, le PS, sioniste dans l’âme,
n’a pas bronché une oreille, restant callé sur le ligne Blair, qui
conduit à El Blanco et Macron.
Corbyn
a fait ensuite l’objet d’attaques insensées des anciens dirigeants du
parti, qui sont allés en justice pour le destituer, et qui ont perdu,
lamentablement.
May,
persuadée de la nullité de Corbyn, avait choisi de provoquer des
élections anticipées, pour conforter sa majorité absolue. Elle a perdu
cette majorité absolue, et doit composer avec un groupe de minoritaire
d’allumés, pour tenter de faire une majorité. C’est dire qu’elle n’a
plus aucune marge de manœuvre pour négocier le Brexit, car aux premières
difficultés – la facture, la remise en cause des droits des
Britanniques expatriés, les études, le déménagement des grandes banques…
– son gouvernement sautera.
Qelle est la réaction de la France, à cette défaite lamentable de May, qui hypothèque le Brexit ?
Rien… en fait, pile l’inverse.
La rencontre du 13 juin rentre May et le Prince a été joyeuse et détendue, avec une
rencontre, un dîner de travail, et un match de football. Rien sur le
fond, donc le Brexit et l’impasse dans laquelle s’enfoncent les
conservateurs britanniques. Le grand sujet a été « la lutte contre le
terrorisme » avec un « plan d’action très concret » de lutte contre la
propagande terroriste en ligne qui va être éradiquée garce à un contrôle
d’Internet. Une question maintes fois traitée, blindée de textes. May
et le Prince n’ont rien abordé de précis, et il n’y a rien à faire de
plus que ficher la paix aux flics pour qu’ils puissent travailler.
En
réalité, pour défendre l’Europe, la seule ligne logique était de dire à
May qu’elle s’était gauffrée, et qu’elle avait plus une légitimité à
zéro pour négocier le Brexit. Mais dire cela – simple constant des faits
– c’est reconnaître la victoire de Corbyn et de sa joyeuse équipe, ce
qui est radicalement impossible.
En
Macronie, il est de priorité nationale de soutenir la Gauche n’existe
plus, ce en assimilant la Gauche et le Parti socialiste, ce qui est une
escroquerie intellectuelle majeure.
Désormais
la tendance de soutenir le Brexit, en priant pour que May parvienne à
rester au pouvoir, et ne laisse surtout la place à Corbyn. Une Gauche
puissante en Grande-Bretagne peut contaminer la France, et c’est un gros
souci pour notre Prince.
Tant pis pour le Brexit, c’est une question secondaire, la seule chose
qui compte est que Corbyn n’accède jamais au pouvoir.
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