La municipalité parisienne propose depuis l'an dernier des « permis de
végétaliser », assortis d'une aide matérielle, aux habitants et
associations souhaitant planter fleurs ou légumes dans l'espace public.
Une opération déjà couronnée de succès.
En ce printemps, la capitale a vu fleurir un peu partout les
conséquences des « permis de végétaliser » inventés par la municipalité :
au pied des arbres de Paris, dans de grands bacs en bois, ou dans des
jardinières suspendues aux lampadaires ou aux poteaux de signalisation,
fleurs, légumes et autres minicultures urbaines se sont multipliés.
Comme si elles exprimaient le besoin de nature et de culture en réaction
au béton et au bitume. Avec des jardins de poche où les radis voisinent
avec les choux, les œillets, les glaïeuls, les capucines ou les
tomates.
Le « permis de végétaliser » s’obtient en demandant à la mairie une autorisation de cultiver sur le site Paris.fr.
Il faut environ un mois pour obtenir un feu vert et un papier officiel,
qui donne le droit à un kit de jardinage, à des graines, à des conseils
et à un peu de terre à épandre au pied des arbres ; ou à un ou
plusieurs grands bacs de plantation installés sur les trottoirs et dans
lesquels il est possible de planter des arbustes. Autour des arbres, la
mairie installe ensuite une protection légère en bois évitant que les
passants, les motos ou les vélos piétinent les plantations.
En général, ces jardiniers du bitume veillent jalousement sur leur
culture, dont ils sont très fiers. Les particuliers, commerçants ou
associations locales qui reçoivent le permis ont simplement quelques
obligations : ne pas utiliser de pesticides, choisir des plantes ou
légumes locaux et installer des espèces mellifères utiles aux abeilles,
de plus en plus nombreuses dans la capitale grâce à l’interdiction du
recours aux insecticides dans tous les parcs et jardins de Paris.
Déjà 2 000 minijardins
Lancée l’année dernière, l’opération a connu cette année un
développement rapide puisque 2 000 initiatives ont été enregistrées et
mises en œuvre. Dans 70 % des cas, elles sont dues à des particuliers.
Les 30 % restant sont des associations ou des commerçants. Dans deux
tiers des installations, légumes et de fleurs ont été plantés au pied
des arbres. Dans 23 % d'autres cas, d’immenses jardinières ont été
installées sur les trottoirs suffisamment larges pour que la circulation
des piétons ne soit pas gênée. Enfin, des murs ont été végétalisés,
pour 7 % des plantations.
Responsable et inventeur de cette opération, Pénélope Komités,
adjointe à la maire de Paris, a constaté que la majorité des demandes et
des réalisations se trouvent dans les arrondissements de l’est de la
capitale, l’opération n’ayant à l’évidence pas passionné les quartiers
les plus riches. Elle ajoute que si des vols, des arrachages et des
destructions ont marqué les débuts de l'opération, « ces
dégradations ont rapidement cessé comme si le respect de ce qui est
agréable et beau avait rapidement pris le dessus. Pour nous c’est un
succès qui améliore les relations et la convivialité dans de nombreuses
rues de la capitale ».
D'autres villes de France, comme Bordeaux, Marseille, Lyon ou Lille,
ont repris cette idée et demandé l’autorisation de reprendre le nom de
l’opération. Celle-ci, comme dans la capitale, ne peut concerner que les
espaces publics.
politis.fr
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