Mea culpa : j’avais cru qu’ils se
préparaient à sacrifier aux exigences vestimentaires du vieux monde
poussiéreux. C’est le contraire qui advint et je viens de supprimer,
piteux, mon billet déplacé : c’est finalement sans cravate (et sans
respecter les longueurs de robes prescrites) que les 17 élus Insoumis
ont pénétré dans l’Assemblée nationale.
Le geste est bien plus significatif qu’il n’y paraît.
Dire que le port obligatoire du costume-cravate de rigueur est un
détail secondaire, c’est comme considérer que le bizutage est une
aimable tradition d’accueil : les œufs pourris, les nouilles à la tomate
et les excréments ingurgités dans un cas, la cravate étriquée, le
costume de croque-mort et la robe stricte au-dessous du genou dans
l’autre.
Si ces détails étaient si secondaires, demandez-vous pourquoi le camp
d’en face tente de vous les imposer aussi obstinément. Regardez
d’ailleurs comme les mêmes font si grand cas du port du voile par les
femmes.
Jean-Luc Mélenchon (qui n’a rien contre le port de la cravate en elle-même) :
« Nous ne supportons pas qu’on nous indique de quelle manière il serait bienséant de se vêtir. Il y a eu dans cette Assemblée des sans-culotte, il y a dorénavant des sans cravate. » Vidéo 1'10" ICI
Dont acte. L’insoumission se vérifie jusque dans les moindres
détails. Ou alors, vous terminez comme un François de Rugy (à côté de
Rufin sur la photo) passé en costume-cravate de rigueur par toutes les
couleurs de la palette politique, juste pour parvenir aux fins d’un
vulgaire plan de carrière.
Pierrick Tillet
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