Il y a
deux façons de traiter l’information : celle des domestiques qu’on
jette comme des kleneex et celle des journalistes qui sauront ce qui
leur en coûte sans pérorer pendant 15 ans au JT de 20 heures.
Un chouette mensonge de Pujadas qui n’a pas ému le CSA
Le
lundi 8 octobre 2012, revenant sur ce qu’avait dit David Pujadas la
veille, le journal télévisé de 20 h de France 2, faisait son mea culpa :
« Contrairement a ce qui a été dit hier sur cette chaine, le taux de
pauvreté au Venezuela n’est pas de 80%. Il était de 49% quand Chavez
est arrivé au pouvoir et il est maintenant de 29%. De même contrairement
à ce qui a été dit, il n’y a pas qu’une seule ligne de chemin de fer
pour les voyageurs au Venezuela. Il y a plusieurs lignes qui relient les
grandes villes ».
Entre l’information inventée et son
rectificatif, avait eu lieu la réélection du président Hugo Chavez, le
dimanche 7 octobre 2012.
Le scrutin clos, le mensonge n’avait plus
d’utilité. De plus, il était si gros, que France 2 ne pouvait pas le
laisser vivre la longue vie des mensonges journalistiques dont la
particularité est de surgir, ça et là, à l’improviste, comme une taupe
dans le jardin.
La vérité était tout autre
Car
la situation au Venezuela était tout autre : depuis l’arrivée de Chavez
au pouvoir (1998), le taux de mortalité infantile avait été divisé par
deux, l’analphabétisme éradiqué, le nombre de professeurs des écoles
avait été multiplié par cinq (de 65 000 à 350 000). A ce moment là, le
pays détenait le coefficient de Gini (qui mesure les inégalités) le plus
performant d’Amérique latine. Dans son rapport de janvier 2012, la
Commission économique pour l’Amérique latine et les Caraïbes (CEPALC, un
organisme de l’ONU) établissait que le Venezuela est le pays
sud-américain - avec l’Equateur - qui, entre 1996 et 2010, avait le plus
réduit le taux de pauvreté. Enfin l’institut américain de sondages
Gallup classait le pays d’Hugo Chavez, 6e nation « la plus heureuse du monde ».
La main de l’Elysée ?
Mais
retenons bien ceci : si David Pujadas, fidèle perroquet des maîtres du
CAC 40, est aujourd’hui brutalement évincé du JT de France 2 qu’il
présentait depuis 2001 avec une audience croissante, ce n’est pas pour
cette faute (vénielle aux yeux de la caste journalistique). Ni pour bien
d’autres dont on ferait un livre. Les esprits mal intentionnés (et
complotistes !) susurreront que, quelques jours à peine après l’élection
de Macron à la présidence de la République, le limogeage de ce bon
serviteur était nécessaire pour la promotion d’une amie à qui Brigitte
Macron faisait ostensiblement la bise : Anne-Sophie Lapix, épouse
d’Arthur Sadoun (photo), directeur de Publicis-Groupe. Ou pour une
éventuelle insolence ancienne que l’Elysée n’aurait pas digérée. Bref,
ironie du sort, Pujadas a été fichu à la porte comme un de ces vulgaires
pue-la sueur qu’il savait si bien cuisiner.
Si
Pujadas ne dit rien sur le pourquoi de son limogeage imprévu, c’est
qu’une impertinence pourrait le priver d’un autre emploi bien rémunéré.
« Donne un cheval à l’homme qui a dit la vérité, il en aura besoin pour s’enfuir » (Proverbe arabe)
Pendant
toute la campagne électorale (et, en fait, sans répit depuis des
années), Jean-Luc Mélenchon a payé de ne pas rejoindre la meute des
enfumeurs, les médiacrates, perroquets des oligarchies vénézuéliennes.
Y
a-t-il eu une seule émission de radio de télé où les journalistes,
Pujadas en tête, ne lui ont pas lancé au visage Chavez, Maduro l’Alba ?
Y
en a-t-il eu une seule où les journalistes ont pareillement attaqué les
hommes politiques qui se sont compromis avec l’Arabie Saoudite ?
Ont-ils
une seule fois demandé des comptes à ceux qui ont accepté des chèques,
des voyages offerts par le Qatar, dictature théocratique misogyne ? Nous
avons publié des noms.
https://www.legrandsoir.info/Le-Qatar-j-espere-qu-on-n-a-oublie-personne.html
https://www.legrandsoir.info/quand-plantu-recoit-une-dotation-d-une-di...
https://www.legrandsoir.info/quand-plantu-recoit-une-dotation-d-une-di...
Juan
Branco, avocat de Julian Assange et candidat de la FI dans le 93, a
affirmé dans un débat télévisé que certains téléphonent à l’ambassade du
Qatar pour recevoir une montre ou un billet d’avion. Des noms ! Des
noms !
Le 8 juin 2017,
séquence émotion dans le dernier JT de Pujadas. Ses complices des coups
tordus (Nathalie Saint-Cricq et François Lenglet) étaient là, ainsi
que son équipe, applaudissant l’homme à qui leur travail dans l’ombre a
permis pendant plus de 15 ans d’empocher chaque mois dans les 18 000
euros, soit le salaire annuel des trublions à qui il demande de
s’excuser de leur révolte.
Applaudir Pujadas, voter Macron, ô, travailleurs de France, qu’êtes vous devenus ?
Et lire absolument l’excellent article publié par ACRIMED http://www.acrimed.org/Supplique-pour-etre-interroge-par-David-Pujadas
Le Grand Soir
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