Dans une précédente édition, nous faisions un compte rendu du procès
qui s’est déroulé à la 6° chambre du TGI de Toulouse.
« Merlin
l’emmerdeur » alias Patrick Mignard, à moins que ce ne soit le
contraire, rédige un conte sur son blog défenseur du monde paysan. Il
précise bien que toute ressemblance avec des personnes…. serait
fortuite. Cette légende décrit les agissements d’un despote, légende
dans laquelle s’entremêlent ogres, sorcières et princesses quelque peu
caricaturés. Monsieur Henri Rouaix, maire de Plagne, se reconnaissant
dans ce conte comme le despote peu fréquentable, porte plainte contre
« Merlin l’emmerdeur » pour allégation diffamatoire.
Après délibéré de quelques semaines, Patrick Mignard a été relaxé.
Comme à son accoutumée dans d’autres procès en cours, Henri Rouaix
n’accepte pas le jugement de première instance qui lui est défavorable
et fait appel de la décision. Les attendus des juges vont, bien entendu,
à l’encontre de ce que pouvait espérer le maire de Plagne.
D’abord, le Juge donne acte à Patrick Mignard, « qu’en choisissant le
mode du conte, en employant ainsi ses contraintes reconnues, soit
l’utilisation de l’imparfait, la désignation des personnages sous une
appellation dotée de sens, la description de leur personnalité par
l’emploi de traits rapides, parfois cinglants, en situant son action en
des temps anciens et refusant toute ressemblance avec des personnes
vivantes ou décédées, permettant ainsi de croire en la révolution de
tels faits, il a simplement choisi la voix de la fiction et de la satire
pour raconter l’histoire. »
Chose plus importante
« S’il reconnaît que Henri Rouaix a pu s’identifier à l’Ogre,
personnage principal, force est de souligner cependant que, sans intérêt
particulier dans la commune de Plagne, le prévenu paraît ainsi doté
d’un regard extérieur, témoin de certaines situations qualifiées de
délicates compte tenu de son passé professionnel et que, par des mots
simples faisant écho aux contes traditionnels classiques et régionaux, il a révélé une plume acerbe mais non diffamatoire. »
Ces dernier mots sont très lourds de sens et sonnent comme un
véritable désaveu pour le maire de Plagne. Il est reconnu implicitement
que si Patrick Mignard a, certes, une plume acerbe ce que personne ne
conteste, même pas lui, il ne diffame cependant pas Henri Rouaix.
Autrement dit, les propos écrits et les faits portés à la connaissance
des lecteurs sont considérés comme justes et vrais et que ce ne sont pas
de fausses accusations.
Henri Rouaix ne se doutait certainement pas qu’en déposant plainte
pour allégation mensongère aux frais du contribuable, il offrirait une
tribune à la partie adverse qui pourrait ainsi dénoncer ses agissements
dont on vient de dire qu’ils étaient pour le moins contestables. Le
talent de Maitre Pascal Nakache, très impliqué par ailleurs dans la
ligue des droits de l’homme, a fait le reste.
petiterepublique.com
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