Les feux en zone forestière sont de plus en plus nombreux partout dans
le monde. En cause ? Le changement climatique, à la fois responsables
d'une multiplication des épisodes orageux et d'une plus grande
inflammabilité de ces espaces.
De récents incendies de forêt ont récemment ravagé le centre du
Portugal, la Grèce, l’Indonésie, la Chine ou le parc national de Doñana
dans le sud de l’Espagne. Ils rappellent une réalité inquiétante qui a
également concerné le Canada l’année dernière : la foudre provoque de
plus en plus de départs de feu, réduisant la proportion des origines
humaines des feux. Notamment dans des régions touchées à la fois par des
vagues de chaleur et un dessèchement climatique. Cette évolution
constatée par les services de lutte contre les incendies est confortée
par l’étude qui vient de paraître dans le journal Nature Climate Change.
Ce rapport, qui porte sur une quarantaine d’années d’enquête et
d’observations, établit que les feux forestiers provoqués par la foudre
ont augmenté de 2 à 5 % par an au cours des quatre dernières décennies.
Un accroissement lié, entre autres, à la multiplication du nombre des
orages, dont le réchauffement climatique est responsable. Ce travail
porte essentiellement sur les régions boréales mais il concerne aussi
les autres massifs forestiers et les toundras, qui peuvent être victimes
d’orages entraînant des incendies de longues durées. Ces derniers
peuvent resurgir n’importe où dans un paysage après une combustion
souterraine invisible. La tourbe du permafrost dégelé et séché favorise
en effet la progression souterraine du feu.
L'influence du réchauffement
Les origines des feux ainsi que leur ampleur sont donc directement
liées aux changements climatiques puisque la foudre frappe plus souvent
et sur des espaces de plus en plus inflammables. S’y ajoute, aussi bien
au Portugal qu’au Canada ou en Russie, la multiplication de ce que les
météorologues nomment des « orages secs ». C'est-à-dire des orages
produisant peu de pluie ou bien dont les gouttes s’évaporent avant de
parvenir au sol. C’est ce qui s’est produit récemment au Portugal et
dans l’Hérault en juillet 2001.
Les incendies, en France, en Amazonie, en Chine, en Laponie ou dans
le nord de l’Europe sont de plus en plus fréquemment provoqués par ce
type de phénomènes et leur fréquence augmentera encore dans les
prochaines années si le réchauffement qui transforme les écosystèmes
forestiers et les sols se poursuit. D’autant plus qu’il entraîne
également une transformation de la petite couverture végétale devenant
de plus en plus facile à enflammer.
Le problème, constaté et mesuré par les spécialistes, c’est que la
multiplication des incendies participe au réchauffement climatique. Avec
un dégagement du gaz carbonique et une augmentation de l’effet de serra
par des nuages de poussières en haute altitude dont l’opacité accroît
l’augmentation de la chaleur de l’atmosphère.
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