Une poignée d’experts auto-proclamés vient d’adresser une lettre à M. Macron dont le titre-oxymore prêterait à rire s’il ne s’agissait d’une affaire sérieuse. “M. le Président, maintenir Assad, c’est soutenir le terrorisme”,
déclament ces soi-disant intellectuels dans les colonnes de
“Libération”, propriété du milliardaire franco-israélien Patrick Drahi.
On croit rêver ! Au moment où l’armée syrienne, soumise aux
bombardements américano-sionistes, mène un combat acharné contre Daech,
ces charlatans osent dire que l’Etat syrien fait le jeu du terrorisme.
Sans scrupule, ils crachent sur la Syrie souveraine, pays courageux qui
paie un lourd tribut à la lutte contre les djihadistes made in CIA.
Combien,
parmi ces embusqués, serait capable d’aller se battre contre les
terroristes qui viennent encore d’ensanglanter les rues de Damas ?
Aucun, bien sûr. Car ce terrorisme, le même que celui qui tue des
innocents à Paris, à Bagdad ou à Bamako, ils sont les premiers à le
cautionner. Ils ressortent le vieil argument selon lequel les
Occidentaux, en refusant de bombarder Damas, auraient laissé prospérer
le djihadisme. Ce refus, disent-ils, “ne laisse d’autre alternative à
ceux qui s’opposent au régime que l’exil, la mort ou le rapprochement
avec les groupes les plus radicaux”. C’est clair, non ? Il n’y
aurait pas d’autre alternative que de rejoindre les coupeurs de tête !
D’ailleurs, ce n’est pas un hasard si, parmi les signataires de cette
lettre figure François Burgat, qui est l’un des rares, dans la bande, à
intervenir régulièrement sur la tragédie syrienne.
François Burgat, ça ne vous dit rien ? C’est ce chercheur au CNRS qui déclarait le 9 août 2016, sur RFI : « Je
pense que l’un des grands défis des Occidentaux, c’est d’être capables
de mettre le curseur sur des forces politiques que l’on va considérer
comme fréquentables, ou dont on va accepter qu’elles font partie de ce
lot de forces politiques parmi lesquelles les Syriennes et les Syriens
choisiront, le jour venu. Et je pense que oui, l’ex-Front al-Nosra
devrait faire partie des forces politiques considérées comme
fréquentables ».
Curieux, tout de même, qu’un texte où l’on
accuse le président syrien de favoriser le terrorisme soit signé par un
“chercheur” qui prône la coopération des puissances occidentales avec la
branche syrienne d’Al-Qaida. Il faudrait savoir ! Si vous recommandez
l’alliance avec les terroristes, M. Burgat, pourquoi reprochez-vous à
M. Assad de favoriser le terrorisme ? En réalité, vous savez
pertinemment que l’armée syrienne, avec ses alliés, est la seule à
combattre les terroristes. Mais comme vous expliquez depuis 30 ans que
le monde arabe doit se convertir à l’islamisme, vous avez vu dans la
guerre de Syrie l’accomplissement de votre rêve. Depuis 30 ans, vous
vous faites l’apologiste de la charia pour les autres, et maintenant
vous jouez à l’attaché de presse pour Al-Qaida. Je crois qu’un enfant de
cinq ans vous mettrait le nez dans votre caca.
Mais M. Burgat et
ses amis n’en démordent pas. Se gargarisant avec la “démocratie” et les
“droits-de-l’homme”, ces grouillots du néo-colonialisme exigent du
président français qu’il sanctionne un peuple coupable de soutenir son
gouvernement. S’il vous plaît, M. le Président, pour soutenir cette
révolution-bidon, bombardez Damas ! Reprenant les poncifs de la
propagande occidentale, ces perroquets de la CIA accusent le
gouvernement syrien des crimes les plus invraisemblables. N’ayant peur
de rien, ils voient en M. Bachar Al-Assad un “ennemi de l’humanité”.
Ils lui attribuent sans rire "90%” des violences de cette guerre qui
sévit depuis 2011" et ressassent ad nauseam une accusation de “massacre chimique” dont Seymour Hersh vient de montrer à nouveau le caractère grotesque (Lire “La ligne rouge de Trump”, traduit par Viktor Dedaj pour Le Grand Soir).
Mais
ces pantins de l’impérialisme ne lisent pas les articles d’un grand
journaliste qui dénonça avec talent les crimes US au Vietnam. Les
communiqués de la Maison-Blanche leur tiennent lieu de nourriture
intellectuelle. Comme leurs maîtres, ils croient qu’il y a des bons et
des méchants, et qu’il faut punir les seconds en jetant des bombes. Ils
parlent au nom du peuple syrien, mais ils ne l’ont jamais vu, ils ne le
connaissent pas. Petites frappes universitaires qui se prennent pour des
lumières, plumitifs à deux balles des “think tanks” d’Outre-Atlantique,
soi-disant défenseurs d’une cause palestinienne qui sert surtout à
remplir leur compte en banque, opposants syriens “off-shore” rémunérés
en dollars pour roupiller dans les hôtels de Doha, ces “charlatans de la
révolution syrienne” font désormais partie du paysage.
Comme de
vieilles momies qu’on alignerait le long des routes, ils vont continuer à
jalonner le chemin de la victoire, chèrement acquise, de la nation
arabe syrienne.
En complément : Scott RITTER : « Les accusations de Trump se fondent sur un mensonge »
Le Grand Soir
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire