Devant le refus des autorités préfectorales, de remplir leur rôle fixé par la loi dans l’accueil des étrangers, les migrants nombreux à Nice en provenance de la vallée de la Roya, se virent proposer par la plate-forme d’accueil des demandeurs d’asile d’aller se faire enregistrer à Marseille.
Accompagnés
de bénévoles, dont Cédric Herrou, en lieu et place d’agents de
l’État absent, ils prirent donc
nombreux le train en gare de Nice, pour Marseille.
Au
nombre de 128, il furent tous stoppés à Cannes et parqués au
sol comme des malfaiteurs, au fond d’un quai de la gare SNCF, pendant plus de
quatre heures, par de nombreuses forces de police, sous le regard indigné des voyageurs. Des bus,
vers lesquels ils étaient dirigés au compte goutte par les policiers, les attendaient devant la gare
pour les reconduire vers l’Italie, tandis que Cédric Herrou était
mis scandaleusement en garde à vue au commissariat central de
Cannes pour 48 heures. Dans un communiqué, la
LDH a dénoncé ce déni de justice qui sera suivi d’une mise en
examen.
Deux
représentants de la LDH se rendirent aussitôt et restèrent sur
les lieux durant les deux premières heures et
tentèrent de convaincre le commissaire dirigeant cet imposant
groupe de policiers de
respecter la loi. S’ensuivit un dialogue surréaliste, extraits
:
- «
Il y a des mineurs isolés qui doivent être traités
séparément, vous le savez bien, conduits vers un foyer de l’aide sociale à l’enfance
(ASE) pour y être soignés, abrités, formés, protégés, … »
- «
Quand ils sont entourés d’adultes ils ne sont plus isolés !
» Logique
sémantique contre réalité de la loi. Ne sommes-nous pas devant une libre
et inquiétante interprétation de l’ordre républicain ?
- «
Vous êtes en dehors de la loi »
- «
Je fais ce qu’on me dit de faire ! »
- «
Vous êtes donc un hors-la-loi » Silence
! « et cela ne gêne pas le policier républicain que vous devriez vouloir être d’être traité de
hors-la-loi »
- «
Si ce n’était que de moi, on les mettrait tous dans des
avions, pour les envoyer à Djibouti »
Pourquoi
Djibouti ?
Plus
tard une patrouille militaire vint compléter le dispositif.
À l’un
de ses collègues : « Vous n’êtes pas gêné de faire appel à l’armée pour
le maintien de l’ordre, alors que seul l’État de siège vous le permet ? » Re-silence
La
LDH invite les citoyens à mesurer les dérives de la police
d’État,
sous les ordres duquel elle agit, dans le sort infligé à ceux des citoyens
de notre République qui palliant les défaillances de ce même État se trouvent,
réprimés, malmenés, poursuivis en justice et surtout dans le
traitement imposé à des êtres humains,
ayant fui guerres, massacres, misère, dans une errance
traumatisante, ayant échappé à la mort
et qui croyant avoir trouvé enfin le salut se trouvent traités
comme du bétail...
... dans « la patrie des
droits de l’Homme ».
Le
27 juillet 2017
LDH . Comité régional
Provence-Alpes-Côte d'Azur
LDH . Section
Cannes-Grasse
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire