Des milliers d'hectares forestiers ont déjà brûlé en France. Mais aussi
au Portugal et dans le reste de l'Europe; des dizaines de milliers
d'hectares ont disparu aux États-Unis, en Sibérie, au Canada… Toujours
des régions asséchées en raison du changement climatique.
Depuis un bon mois les incendies forestiers se succèdent en France et
partout sur la planète. Ce qui semble apparaître comme une accumulation
de feux accidentels est en général la conséquence des modifications
climatiques qui touchent de nombreux pays industrialisés comme les pays
du Sud où les incendies sont moins médiatisés. Les sécheresses, les
vents inattendus et changeants, les orages, les sols anormalement secs
en profondeur, les arbres en stress hydrique, tout cela contribue à la
catastrophe actuelle.
Dégâts sur les écosystèmes
Il est facile d’accuser les mégots mal éteints, les sempiternels
tessons de bouteille ou les barbecues sauvages alors que nul ne peut
véritablement, en France et ailleurs, expliquer rationnellement pourquoi
les forêts s’enflamment et brûlent, sinon par le réchauffement
climatique. C'est bien ce dernier qui est responsable des milliers
d’hectares brûlés depuis le mois de juin dans le sud de la France – dont
6 000 en moins de 24 heures depuis lundi [1] –, mais aussi des dizaines
de milliers d’hectares au Portugal où les incendies ont repris, des
dizaines de milliers de kilomètres carrés aux États-Unis et en Sibérie…
Le bilan s’alourdit tous les jours, comme dans le Vaucluse où un feu
puissant a déjà dévoré près d’un millier d’hectares sans que les six
Canadair, les hélicoptères et les centaines de pompiers présents au sol
puissent ralentir la progression de l’incendie. Les autorités se
consolent facilement en expliquant que cette zone du parc régional du
Luberon, est pratiquement inhabitée. Ce qui n’est pas le cas dans
l’incendie du Var où une centaine de maisons étaient considérées comme
menacées lundi soir. Les autorités et les élus raisonnent comme si les
dégâts écologiques étaient sans importance. Alors que, partout où la
forêt brûle, les conséquences sur la faune et sur la flore sont
immenses.
Loin des incendies français limités grâce aux pompiers, les 2
millions d’hectares brûlés en 2016 en Sibérie rappellent à quel point
cette immense région, où la température moyenne a augmenté de 4 degrés
en moins de dix ans, est en train de disparaître par le feu. Comme le
montre celui qui achève de dévaster 50 000 hectares le long du lac
Baïkal, tandis qu’une vingtaine d’autres incendies impossibles à
combattre sévissent dans la région depuis une quinzaine de jours, sous
le regard impuissant de pompiers dont les moyens sont dérisoires. Cela
n’est pas le cas de ceux qui combattent la quarantaine de feux qui
parcourent l’Ouest des États-Unis, mais dont les efforts restent
impuissants. Au Canada, malgré les avions et les spécialistes, les
autorités ont dû procéder à l’évacuation de 10 000 personnes devant le
danger de 230 incendies qui s’attaquent à la forêt.
Pas de défrichage autour des maisons
Autre responsable, notamment en Europe et aux États-Unis : la
multiplication anarchique de constructions dans des zones sensibles et
l’absence de défrichage autour des maisons compliquent le travail des
pompiers. Au cours des incendies précédents, dans l’arrière-pays niçois ou
dans les Pyrénées, dans ceux de lundi, les images des catastrophes en
cours ont montré à quel point des villas, souvent neuves, étaient
imbriquées dans la végétation. Des images et surtout des témoignages
attestent d’une part que les permis de construire sont accordés
n’importe comment et, d’autre part, que les propriétaires ne respectent
pas la loi qui prévoit l’obligation de défricher complètement dans un
rayon de 50 mètres autour d’une construction. Piscine comprise…
Partout, y compris en Amérique latine et en Asie des milliers de feux
hors de contrôle détruisent les forêts, attisés par des conditions
climatiques extrêmes.
Paradoxe inquiétant : chacun de ces feux contribue
à charger l’atmosphère en gaz à effet de serre et donc à accroitre le
réchauffement climatique…
[1] Vaucluse, Var, Alpes-Maritimes, Corse, Bouches-du-Rhône…
politis.fr
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