Malgré les menaces et les hurlements des dirigeants israéliens, l’UNESCO
a décidé vendredi d’inscrire la Vielle Ville d’Hébron-al Khalil
(Cisjordanie occupée), comprenant le célèbre site de la Mosquée
d’Ibrahim/Caveau des Patriarches, sur la liste du patrimoine mondial de
l’humanité.
Qui plus est, les délégués de cette agences des Nations-Unies, réunis
depuis plusieurs jours à Cracovie, ont inscrit le site sur la liste des
monuments culturels en péril, en raison des innombrables actes de
vandalisme et de violences causés les colons et l’armée d’occupation qui
protègent ces derniers. Ce statut implique que l’UNESCO devra procéder à
des inspections annuelles, pourvu que l’occupant israélien lui permette
l’accès aux lieux, ce qui est tout sauf acquis.
Le paradoxe de cette situation, c’est que les dirigeants israéliens
n’ont rien a priori rien contre l’inscription du Caveau des Patriarches
–censé abriter les tombes d’Abraham et quelques autres personnages
bibliques- sur une liste du patrimoine culturel à préserver, à condition
que ce soit au titre … d’Israël !
C’est d’ailleurs ce que Netanyahou a fait il y a quelques années en
inscrivant le site sur la liste du patrimoine national israélien.
En somme, dès lors qu’un site a une relation avec la religion juive
(et tant pis pour sa relation avec les autres religions, christianisme
et islam, qui se reconnaissent dans le même récit biblique), Netanyahou
et sa clique lui collent l’étiquette « Israël » dessus. Ce que les
dirigeants sionistes ne se gênent pas de faire, en organisant des
collectes de fonds pour l’armée israélienne à l’intérieur de synagogues
un peu partout dans le monde, tant pis (ou, de leur point de vue, tant
mieux) pour l’antisémitisme que cela génère.
Au passage, Israël n’est pas gêné par l’octroi du label UNESCO pour
différents sites sans relation avec le judaïsme : grottes
préhistoriques, temple de la secte bah’aï, forteresse ottomane, par
exemple. En somme, « tout ce qui est juif est à moi, et ce qui ne l’est
pas peut l’être aussi ».
Mais pas question pour autant que des sites puissent recevoir
l’estampille « Palestine », et Israël s’est opposé avec férocité –sans
succès, au final- à l’inscription, au titre de la Palestine, de deux
autres sites des territoires occupés, n’ayant au demeurant pas de lien
avec l’islam : l’Eglise de la Nativité à Bethléem, ainsi que les
cultures ancestrales en terrasses de l’olivier et de la vigne à Battir.
D’où la rage des dirigeants israéliens avant et encore plus après le
vote de Cracovie, et le déferlement d’accusations d’antisémitisme contre
toutes celles et ceux qui y ont concouru.
« Hébron est une ville située au cœur de la Palestine, qui abrite un
site d’une valeur inestimable pour le patrimoine mondial, vénéré par des
milliards d’êtres humains appartenant aux trois religions monothéistes.
Le Vieille Ville d’Hébron et ses lieux saints sont en péril, du fait des
agissements illégaux de la puissance occupante, qui a instauré un
régime de discrimination ethnique et religieuse » a répliqué le
gouvernement palestinien.
CAPJPO-EuroPalestine
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