dimanche 6 août 2017

Football : ça sent la merde

Jean Ortiz

Peut-on parler de sport lorsque l’on brasse des sommes sans limites, lorsque l’argent corrompt, humilie, prostitue, écrase, les valeurs originelles du sport : le partage, le dépassement de soi, l’amitié entre les peuples, la solidarité...

La « clause libératoire », le « flair-play financier », les « sponsors », les « produits dérivés », les « droits télés », les mirobolants profits des « paris en ligne » (périls en ligne), le « marché des transferts », « les classements » des « joueurs les plus chers » (le joueur devient une marque, une marchandise), les « mieux payés » (des années de SMIC), le « classement des clubs les plus riches »...
La langue n’est plus celle du sport... Et s’il n’y avait que la langue... !
Où sont les voix discordantes ? La quasi totalité des journalistes, des commentateurs, des « spécialistes », des footeux et autres mercenaires, « sautent comme des cabris ». Neymar au PSG !!!!! Neymar, l’astre solaire !! « C’est bon pour l’image de la France !! » Un pays qui compte sur un hyperdoué du ballon rond pour rayonner dans le monde est un pays malade... Avant, il y a encore une vingtaine d’années, la France incarnait le pays de la révolution française, des Lumières...
Elle est devenue le marché financier du Qatar (entre autres) ; le Qatar, un pays où la femme est reine, où l’argent des riches est roi, un pays clean, dont les amitiés, dit-on, avec des réseaux suspectés de soutien au terrorisme, narguent la « communauté internationale ». Et les Qataris se marrent... Ils dominent le marché sportif. Le Qatar : cela les fait rêver. Les Qataris investissent dans « le sport » comme d’autres dans la bombe... Ils achètent, comme instruments de propagande, des clubs, des immeubles, des télés, organisent de grandes épreuves... Des millions d’ados, de gamins, portent des maillots « Qatar Airways », « Emirates »... La coupe du monde de foot de 2022 a échu au Qatar en toute transparence... Miracle des miracles.
Cet argent a un goût de gaz, de pétrole, de scelles et de sang. Peut-on parler de sport lorsque l’on brasse des sommes sans limites, lorsque l’argent corrompt, humilie, prostitue, écrase, les valeurs originelles du sport : le partage, le dépassement de soi, l’amitié entre les peuples, la solidarité...
Les conséquences du « transfert du siècle » sont d’ores et déjà néfastes pour nos jeunes : le sport devient synonyme de compétition à mort, et « que le plus riche gagne ! », synonyme d’enrichissement, de réussite sociale... « Devenez milliardaires ! » 
 
Au même moment, combien de petits clubs de villages, de quartiers, crèvent, combien de bénévoles n’ont même plus les moyens de leur bénévolat, combien de services publics aimeraient disposer de telles sommes pour répondre aux vrais besoins ?
Quelque chose est pourri au royaume du damné mark (presque du Shakespeare).
 

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