Malgré les actions meurtrières menées par quelques milliers de nervis
fascisant à la solde des grands propriétaires et de la bourgeoisie
nantie, avec le soutien actif des États-Unis, les élections pour la mise
en place d’une Assemblée Constituante se sont bien déroulées au
Venezuela. Avec un fort soutien populaire. C’est déjà une énorme
victoire pour la démocratie dans ce pays.
Ce n’est évidemment pas ce que nous assènent à longueur d’antennes
les me (r) dias à la solde de quelques milliardaires. Ces mé (r) dias ne
sont pas à un paradoxe près – plus c’est gros, plus ça marche –
lorsqu’ils s’offusquent de la tenue d’élections ! L’élection au suffrage
universel n’est-elle pas l’essence même de la démocratie ?
Plutôt que de subir ce bourrage de crâne, essayons de comprendre. Et
tout d’abord, quels sont les objectifs de cette Assemblée Nationale
Constituante (ANC) tant honnie par la droite vénézuélienne et tant
démonisée par les mé (r) dias internationaux ?
En voici les thèmes prioritaires :
- La paix. Une convocation au dialogue national pour
contenir la violence, reconnaissant la nouvelle réorganisation de
l’État, rétablissant la coordination des pouvoirs publics, et pour
garantir le plein fonctionnement de l’État démocratique.
- L’amélioration du système économique national vers
un « Venezuela puissance », qui développera un nouveau modèle
d’économie post-pétrolière, mixte, productive, diversifiée,
intégratrice. Créatrice d’outils pour dynamiser le développement des
forces productives, ainsi que d’un nouveau modèle de distribution
transparent qui puisse satisfaire aux besoins de toute la population.
- La constitution des Missions et grandes Missions Socialistes,
assurant le développement de l’État démocratique, social, de droit et
de justice, vers un État du Suprême Bonheur Social. Faire croître le
droit à la pleine jouissance et au plein exercice des droits sociaux du
peuple.
- L’élargissement des compétences du système judiciaire,
pour en finir avec les crimes et délits impunis, particulièrement ceux
commis contre les personnes, ainsi que ceux qui sont commis contre la
Patrie et la société, comme la corruption, la contrebande aggravée [contrevenant à la loi dite des « Precios Justos », Prix Justes, NdT], la spéculation, le terrorisme, le trafic de stupéfiants, la promotion de la haine sociale et l’ingérence extérieure.
- La démocratisation des nouvelles formes de la démocratie participative et protagoniste, à
partir de la reconnaissance des nouveaux acteurs du Pouvoir Populaire,
comme les Communes et les Conseils communaux, les Conseils de
Travailleurs/Travailleuses, ainsi que les espaces territoriaux et
sociaux d’organisation.
- La défense de la souveraineté nationale et la protection de la Nation contre l’intervention étrangère,
en élargissant les compétences de l’État pour préserver la sécurité des
citoyens, assurer la garantie de l’exercice intégral des droits
humains, la défense de l’indépendance, la paix, l’immunité et la
souveraineté politique, économique et territoriale du pays. La
consolidation d’un monde multipolaire et polycentrique qui garantisse le
respect du droit et de la sécurité au plan international.
- Le caractère pluriculturel de la Patrie,
développant les valeurs spirituelles et reconnaissant toutes et à tous
comme citoyens vénézuéliens, dans leur diversité ethnique et culturelle,
comme garantie de cohabitation pacifique, contre la haine sociale et
raciale d’une minorité de la société.
- Les droits de la jeunesse, l’utilisation libre et
consciente des technologies de l’information, le droit à un travail
digne qui libère leur créativité, la protection des jeunes mères,
l’accès à un premier logement, et la reconnaissance de leurs goûts et de
leur pensée.
- La préservation de la vie de la planète, en protégeant la biodiversité et le développement d’une culture écologique.
La moitié des représentants seront élus dans les circonscriptions
électorales ordinaires. L’autre moitié sera élue par et parmi huit
groupes spécifiques de « travailleurs », « agriculteurs »,
« employeurs », etc... Voilà la « terrible dictature qui menace le
pays » !
La partie la plus riche de la population, ainsi que les lobbies et les gouvernements étrangers, ont essayé d’empêcher ou
de saboter ces élections. Les États-Unis ont utilisé divers modes de
pression économique contre le gouvernement vénézuélien, y compris la
guerre économique et l’augmentation des sanctions.
L’opposition a organisé de violents rassemblements de rue, a attaqué
des institutions et les partisans du gouvernement, a appelé à des grèves
générales, a même assassiné un candidat..
La violence qui sévit au Venezuela n’est pas due à une action
spontanée de l’opposition, mais à la mise en œuvre d’un plan concocté
par les « stratèges » de la CIA et qui a vu le jour depuis, au moins,
mai 2016. Il suit le scénario des révolutions de couleur mises en œuvre par la force,
par les États-Unis, dans plusieurs pays (Ukraine, Géorgie, etc.) au
cours de la dernière décennie. L’approvisionnement en armes et le
soutien mercenaire de l’opposition arrivent par les pays voisins,
notamment Colombie et Mexique.
Mais l’opposition que les me (r) dias nous montrent n’est vivace que
dans les couches les plus riches de la population et seulement dans
quelques grandes villes. Les régions rurales pauvres ont vu leur
situation s’améliorer sous les gouvernements socialistes et elles
continuent de les soutenir Ces médias nous montrent la grande misère de
ce pays, pourtant assis sur la fortune du pétrole. Avec de gros plans
sur des queues pour avoir un bout de pain, des étals de magasins vides,
des familles ne mangeant qu’une banane par jour, des files de
« migrants » traversant la frontière colombienne, etc... Tout ça pue la
manipulation. Le but, là encore, c’est de faire table rase de toutes les
avancées sociales apportées par le régime de Chavez, dont la mort reste plus que suspecte, et de son successeur Maduro.
Au Venezuela, le but de toutes les manips, c’est de virer Maduro pour
le remplacer par un pantin à la solde de Washington et recommencer à
voler les profits du pétrole que Chavez a récupéré pour son peuple. La
baisse du prix du pétrole coupe les subsides du gouvernement
vénézuélien. Les propriétaires et les forces de droite du pays
organisent la pénurie de biens de consommation courante, attisant ainsi
la ire des populations. L’inflation devient galopante. De grandes
manifestations secouent le pays, les « étudiants » de droite excitant et
manipulant les sans-dents. Dès lors, on lance, à travers la presse
inféodée aux forces les plus conservatrices, une pétition pour demander,
comme au Brésil, la destitution du président Maduro, et on tente par
tous les moyens de laisser le peuple s'exprimer avec cette élection
Constituante.. Même objectif, mêmes éléments…
Derrière ces troubles, c’est le spectre d’un coup d’État orchestré
par Washington qui se fait jour. Les fachos de la CIA manœuvrent pour
reproduire au Venezuela leur coup du Chili. Sans effusion de sang si
possible, sinon… Des armes circulent, des mercenaires se tiennent prêts.
Ils doivent déjà avoir leur Pinochet en réserve. L’option de
l’assassinat du président successeur de Chavez, Nicolas Maduro, est
activée. La CIA et ses complices au premier rang desquels les médias,
tous inféodés à la droite extrême, voudraient profiter du niveau élevé
d’exposition du président au cours de ses contacts directs avec la
population pour s’en débarrasser radicalement. Ils trouveront bien un
« Lee Arvey Oswald »…
La CIA, la droite et l’extrême droite sud-américaine (ainsi que
certains dirigeants européens) n’ont jamais digéré le virage radical
vers leur émancipation de l’oppression étasunienne opérée par beaucoup
d’États d’Amérique du Sud. Nostalgique des périodes où elle semait la
terreur, la CIA veut prendre sa revanche sur le chavisme. Ce mouvement
n’est pas exempt de reproches et notamment le fait qu'il s'est trop
reposé sur la rente pétrolière, mais il a ouvert des horizons et redonné
espoir à des millions de personnes, malgré un climat international
particulièrement injuste et hostile à son égard.
Le camarade Chavez a tout de même de très belles choses à son actif.
D’abord il a foutu dehors les compagnies pétrolières rapaces
étasuniennes et européennes pour rendre à son peuple le profit de cette
manne pétrolière sur laquelle son pays, le Venezuela, est assis. Ensuite
il a mis ces masses énormes de pognon récupéré au service de son
peuple : éducation, santé, réduction des inégalités, élimination de la
grande pauvreté. Enfin il a suscité partout en Amérique du Sud des
mouvements de libération politique de gauche qui se débarrassent enfin
de la mainmise ultralibérale des multinationales et des officines
étasuniennes.
Le succès de Chavez, une révolution en construction, c’est son pays
décrété « territoire libre d’analphabétisme » par l’Unesco en 2005,
c’est près de 60 000 nouveaux établissements, 55 000 enseignants
incorporés chaque année, 75 000 bibliothèques, un accès gratuit à la
santé avec la coopération de Cuba, la création de dispensaires et de
médecins dans les banlieues et le secteur rural, la production nationale
de médicaments génériques gratuits, 178 000 Vénézuéliens
pauvres récupérant la vue grâce à la mission « Miracle », le traitement
du Sida gratuit, 4 millions de personnes engagées dans le sport, la
reconnaissance des peuples indigènes, la distribution de terres aux
paysans, 3 millions d’hectares distribués, des pensions de vieillesse à
plus de 20 000 agriculteurs et pêcheurs qui ont atteint l’âge de la
retraite sans avoir cotisé, la nationalisation des secteurs de
l’économie qui, adossée à la hausse des prix du pétrole, ont généré
d’importants revenus dont bénéficie la majorité de la population.
Excusez du peu !
Il va de soi que de telles réalisations au profit du peuple n’ont pu
se faire qu’au détriment des parasites. On comprend dès lors que ceux-ci
veuillent se débarrasser de Maduro, cet empêcheur de magouiller en
rond…
La « révolution bolivarienne » n’est pas allée assez loin. Elle n’a
pas su, comme la révolution cubaine, couper radicalement les ponts. Si
l’on veut changer le cours des choses, il faut agir sur les structures.
La nationalisation des secteurs clé, la protection contre la
mondialisation libérale, la restauration de l’indépendance nationale, la
consolidation d’une alliance internationale des États souverains, la
mobilisation populaire pour une meilleure répartition des richesses,
l’alphabétisation, l’éducation et la santé pour tous sont les
différentes facettes d’un même projet progressiste. Mais de telles
perspectives ne pouvaient que déchaîner la haine revancharde des nantis
et susciter l’hostilité mortifère des USA. Comme Allende au Chili,
Sukarno en Indonésie, Lumumba en Afrique, Mossadegh en Iran en
1953, etc.... Sans oublier Chavez en 2002 qui ne dut son salut et la vie
qu’à la fidélité de sa garde présidentielle et au soutien de la rue.
La tenue de ces élections est une grande victoire de la démocratie et un sacré doigt d’honneur à tous ses ennemis !
Arriba Venezuela !
Sources
https://www.washingtonpost.com/world/national-security/trump-administration-hits-13-venezuelans-with-sanctions-in-advance-of-critical-vote/2017/07/26/d80a6ac0-721e-11e7-9eac-d56bd5568db8_story.html%22%20rel=%22external
http://www.moonofalabama.org/2014/01/libya-syria-and-now-ukraine-color-revolution-by-force.html%22%20rel=%22external
http://www.agoravox.fr/actualites/international/article/venezuela-quels-sont-les-enjeux-du-195474
http://www.medelu.org/La-tentative-de-coup-d-Etat-contre
http://www.wikistrike.com/2016/03/les-indices-s-accumulent-autour-de-l-empoisonnement-d-hugo-chavez-par-la-cia.html ?
http://aspensecurityforum.org/wp-content/uploads/2017/07/The-View-from-Langley.pdf
https://venezuelainfos.wordpress.com/2017/01/05/les-10-victoires-du-president-nicolas-maduro-en-2016-par-ignacio-ramonet/
https://red58.org/la-cia-confirma-que-está-trabajando-para-derrocar-a-venezuela-c485f0754487
agoravox.fr
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