Claire Stam
Associer l’élevage de poissons à la culture de plantes fournit aux
consommateurs transparence et produits locaux. Après Berlin, plusieurs
projets d’aquaponie se développent en Europe.
« Les consommateurs veulent connaître l’origine et le mode de
production de leur nourriture ». C’est en partant de ce constat que
Nicholas Leschke, directeur de ECF, a développé sa société qui exploite
des fermes aquaponiques.
« Cela va dans le sens de la tendance du bio, c’est-à-dire produire
de la nourriture sans utiliser d’hormones, de pesticides ou
d’antibiotiques », ajoute-t-il.
« Nous sommes adeptes de la transparence, nous organisons des visites
où les gens peuvent tout voir et nous expliquons comment nous faisons
nos produits. Nous vendons aussi directement aux consommateurs et aux
supermarchés locaux, ce qui améliore encore l’exigence de transparence
», dit Leschke.
L’aquaponie est un système qui combine les poissons et les plantes
dans un bassin. Les plantes se nourrissent des excréments des poissons,
ce qui dope la production.
Selon le très renommé Permaculture Research Institute, basé en
Australie, l’aquaponie est un espoir pour l’agriculture biologique
durable et la pisciculture. Les rejets des poissons sont recyclés et
utilisés comme compost pour les plantes, au lieu d’être rejetés dans la
nature. L’eau circule dans un système fermé, ce qui permet de
l’économiser.
Leschke explique que l’agriculture classique est responsable de 70% de l’utilisation des ressources en eau et de 24% des émissions de gaz à effet de serre. 77% des ressources halieutiques mondiales gérées par l’Organisation des Nations unies pour l’alimentation et l’agriculture diminuent, sont surexploitées ou même épuisées – seul 1% de ces ressources se renouvèlent.
Comme le montre le nombre croissant de partisans dans le monde,
l’aquaponie permet de réduire de manière considérable l’impact
environnemental de la pisciculture classique.
Les opposant dénoncent les conditions d’élevage des milliers de
poissons qu’on enferme ensemble dans un environnement artificiel, avec
tous leurs déchets, dont les excréments, la nourriture non consommée et
les poissons morts, le tout rejeté dans des eaux déjà menacées du point
de vue écologique. Et ce aux dépense d’écosystèmes déjà fragiles.
Les déchets produits par le nombre excessif de poissons peut
faciliter le développement d’immenses marées de vase verte à la surface
de l’eau, qui privent d’oxygène et tuent la faune et la flore aquatique.
Des critiques qui n’empêchent pas le procédé de se développer à grande
vitesse.
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