samedi 30 juin 2018

L’aquaponie, ou comment combiner sécurité alimentaire et production locale


Claire Stam

Associer l’élevage de poissons à la culture de plantes fournit aux consommateurs transparence et produits locaux. Après Berlin, plusieurs projets d’aquaponie se développent en Europe.

« Les consommateurs veulent connaître l’origine et le mode de production de leur nourriture ». C’est en partant de ce constat que Nicholas Leschke, directeur de ECF,  a développé sa société qui exploite des fermes aquaponiques.
« Cela va dans le sens de la tendance du bio, c’est-à-dire produire de la nourriture sans utiliser d’hormones, de pesticides ou d’antibiotiques », ajoute-t-il.
« Nous sommes adeptes de la transparence, nous organisons des visites où les gens peuvent tout voir et nous expliquons comment nous faisons nos produits. Nous vendons aussi directement aux consommateurs et aux supermarchés locaux, ce qui améliore encore l’exigence de transparence », dit Leschke.
L’aquaponie est un système qui combine les poissons et les plantes dans un bassin. Les plantes se nourrissent des excréments des poissons, ce qui dope la production.
Selon le très renommé Permaculture Research Institute, basé en Australie, l’aquaponie est un espoir pour l’agriculture biologique durable et la pisciculture. Les rejets des poissons sont recyclés et utilisés comme compost pour les plantes, au lieu d’être rejetés dans la nature. L’eau circule dans un système fermé, ce qui permet de l’économiser.
Leschke explique que l’agriculture classique est responsable de 70% de l’utilisation des ressources en eau et de 24% des émissions de gaz à effet de serre. 77% des ressources halieutiques mondiales gérées par l’Organisation des Nations unies pour l’alimentation et l’agriculture diminuent, sont surexploitées ou même épuisées – seul 1% de ces ressources se renouvèlent.
Comme le montre le nombre croissant de partisans dans le monde, l’aquaponie permet de réduire de manière considérable l’impact environnemental de la pisciculture classique.
Les opposant dénoncent les conditions d’élevage des milliers de poissons qu’on enferme ensemble dans un environnement artificiel, avec tous leurs déchets, dont les excréments, la nourriture non consommée et les poissons morts, le tout rejeté dans des eaux déjà menacées du point de vue écologique. Et ce aux dépense d’écosystèmes déjà fragiles.
Les déchets produits par le nombre excessif de poissons peut faciliter le développement d’immenses marées de vase verte à la surface de l’eau, qui privent d’oxygène et tuent la faune et la flore aquatique.

Des critiques qui n’empêchent pas le procédé de se développer à grande vitesse.

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