Pierrick Tillet
Le tollé déclenché par le projet de loi contre les “fake news” me
paraît inutile. Ce projet consacre une défaite de la propagande unique
débitée par les “grands médias”.
Le projet de loi initié par le pouvoir contre les “fausses nouvelles”
– entendez les nouvelles qui ne sont pas dans la ligne de la propagande
unique – me paraît un aveu d’impuissance, similaire à la ridicule loi
Hadopi qui ne parvint bien sûr jamais à endiguer le téléchargement
libre, ou à ces moult lois contre le terrorisme – rappelez-vous la
menace de retrait de nationalité française contre les apprentis
kamikazes ! – pondues toujours APRÈS les actes terroristes et qui
n’empêchèrent évidemment pas les suivants de se produire.
Lutter contre les “fausses nouvelles”, mais lesquelles ? Il y a belle
lurette que les médias mainstream, aux mains de quelques milliardaires,
n’ont plus souci de diffuser quelques nouvelles que ce soient, vraies
ou fausses, seulement de propager une propagande d’ailleurs de plus en
plus défensive si l’on en juge par les prestations de plus en plus
énervées des Calvi, des Saint Cricq, des Lapix, des Decodex et tutti quanti.
Une guerre de l’info qu’il faut assumer
La véritable info se trouve aujourd’hui sur le Net et les réseaux
sociaux. Et on peut même dire que celle-ci est authentiquement
pluraliste puisque toutes les tendances y sont également représentées,
des militants de la France insoumise aux ultimes rescapés du PCF, en
passant par les forcenés du FN et les activistes de LREM. Qu’elles
soient vraies ou fausses, les nouvelles s’y débattent et s’y éclairent.
Mais aucun pouvoir, aucun, n’est, malgré ses efforts, parvenu à
endiguer et à contrôler le flot anarchique – c’est une qualité et une
force – qui se déverse sur les réseaux. Il existe toujours une vieille
loi qui punit les offenses faites au chef de l’État, mais allez donc
voir le déluge d’imprécations et d’insultes qui assaillent le pauvre
Macron sur Facebook et Twitter, et vous comprendrez que ce n’est pas une
loi qui peut arrêter une guerre politique.
Car c’est bien d’une guerre dont il s’agit, une guerre de l’info,
pas seulement en France d’ailleurs, mais au niveau mondial.
Rappelez-vous les propos du philosophe Marshall McLuhan dans son ouvrage
“Nos affaires, c’est la culture” dans les années 70 :
« La Troisième Guerre mondiale [sera] une guerre-guérilla d’information sans aucune distinction entre participation militaire et civile. »
Cette guerre, il convient de l’assumer, d’en accepter les
conséquences, et de la mener pour la gagner. Parmi ces conséquences, il
est tout à fait logique que le pouvoir, retranché dans ses bases de plus
en plus menacées, tente de dresser d’ultimes barrières, comme ces lois
contre les “fake news” ou pour protéger le “secret des affaires”.
Logique mais dérisoire !
Il ne convient plus de perdre son temps à gémir
contre ces manœuvres désespérées, mais de leur rentrer dedans et de les
submerger.
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