vendredi 22 juin 2018

Macron Merkel, une rencontre pour la galerie


christophecroshouplon

À l'approche du sommet européen des 28 et 29 juin prochains, rencontre inter-ministerielle des deux têtes de pont autoproclamées de l'UE, dans un château proche de Berlin.

Puissance invitante, une chancelière sur le déclin, fortement contestée et par les urnes et par son propre ministre de l'intérieur, lequel a déclaré ne plus supporter travailler avec – je cite – cette … femme.
Invité de choc, le monarque élyséen, déjà intronisé par ses amis les Rothschild avec 4 ans d'avance futur Roi d'Europe – en un mot Gouverneur.
Fraulein Nein et Sa Majesté Jupiter ont deux conceptions fort différentes de ce projet européen, que ce soit sur les questions budgétaires, sur la suprématie des états nations et sur la question migratoire. Angela, contrairement à son jeune collègue, a des positions arrêtées et donc claires, les mêmes depuis toujours. Lui, à sa bonne habitude, oscille telle une toupie, n'hésitant jamais à dire ce que son auditoire du moment a envie d'entendre.
Au souhait macronien d'un budget conséquent, la chancelière, le doigt accusateur rivé sur les mauvais gestionnaires et ses gros actionnaires teutons dans l'oreillette, répond NEIN. Un petit budget rien de plus, pas question que nous qui sommes si favorisés par l'Euro et par les exportations nous mettions à débourser pour ces mauvais des pays du sud. Pas grave, pense le poulbot qui, sur le sujet, garde son fil conducteur, ce que tu ne veux pas avaler aujourd'hui on le fera gober à ton successeur demain. Car Macron, qui a du temps devant lui, entend passer par dessus Angela, armé de sa place garantie de nouveau Juncker pour 2022.
Cette rencontre – qui met en exergue des différents déjà connus – ne sert que pour la galerie. Afficher le prétendu couple phare de l'Union Européenne et faire accroire à la capacité de ces deux-là à s'entendre et à conjuguer leurs divergences. Le discours macronien enfile aussi les perles en parlant d'unité nécessaire entre états européens, ce que le réel dément de plus en plus. La question épineuse des vagues d'immigrés a créé une zone de fracture qu'aucun discours, fut-il pompeux ou martial , ne viendra recoudre. Il s'agit donc de prendre tout le monde de vitesse, de jouer des muscles et de tonner, bref de faire exactement le genre de laïus que celui envers Trump au G7. Faire croire aux journalistes, et donc aux opinions, que l'on tient fermement le manche et qu'on n'entend en rien le lâcher – quitte à faire exactement l'inverse faute de moyens dans la foulée.
Le job de politicien ou de chef d'état se résume de plus en plus à pondre des discours et à prendre des postures. À l'époque de Mitterrand et Kohl, les dirigeants pouvaient encore faire bouger les lignes et s'entendre, la politique servait encore un peu à quelque chose. Aujourd'hui elle se fait, comme disait De Gaulle, uniquement à la corbeille, et les pantins élus viennent chercher leur feuille de route en passant un coup de fil aux agences de notation, celles-là qui ont mis l'Allemagne sur le podium.
Rien ne peut obliger 27 partenaires à avaler le même brouet de concert, sauf que, sur un plan juridique, la Constitution de VGE a organisé les choses de manière à ce que l'impensable devienne plus que probable. Quoi qu'ils aient voté, les peuples avaleront tous la même potion, leurs dirigeants se soumettront à l'autorité des marchés, lesquels n'ont que faire des opinions, que l'on consulte pour la galerie.
Laisser les professionnels faire leur tambouille entre eux, répéter comme des cabris les mantras européistes habituels, élire des députés payés en dessous de table par des lobbyes ayant pignon sur rue à Bruxelles – voila comment ça marche.

Les rencontres des pantins à la tête de nos Etats, c'est bon pour les articles de presse, ça ne sert à rien d'autre qu'à ça.

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