jeudi 28 juin 2018

Un bon docteur n’a pas de clients


Olivier Cabanel

Ce n’est pas une provocation, ni une invention, c’est un dicton chinois, qui, si l’on creuse un peu, n’est pas si incohérent que ça...
 
En effet, et ce n’est pas une légende, en Chine ancienne, le médecin était payé par le patient lorsque celui-ci était en bonne santé, mais s’il tombait malade, le docteur n’était payé que s’il le guérissait. lien
Cette médecine était portée par une logique qui consistait à maintenir le patient en bonne santé, de prévenir plutôt que de guérir.
Cette pratique a depuis quasi disparu, et on ne la trouve plus que dans les campagnes reculées de la Chine...
Si l’on y pense à deux fois, c’est d’une logique imparable, car le but final de la médecine ne devrait-il pas être de guérir, plutôt que de soigner ?
Dans notre monde occidental, le docteur à une obligation de moyens, alors qu’en Chine, il avait une obligation de résultats.
Ceci posé, la situation a bien évolué en Chine, puisque finalement, une réforme est en cours, tendant à modifier en profondeur le système de santé, alors que jusqu’à présent le système mis en place remboursait à 100 % les soins pour les travailleurs, et 50% pour les membres de la famille. lien
Mais revenons à notre chère santé.
La logique chinoise était imparable, car si un patient revenait régulièrement voir son docteur, c’est parce que ce dernier n’avait pas réussi à le guérir, ne réussissant finalement qu’à le soigner, afin de diminuer la douleur, sans pour autant avoir trouvé l’origine de la maladie, et les moyens de l’éradiquer.
Le docteur qui avait donc beaucoup de patients était finalement un mauvais docteur.
Prenons le cas d’une maladie que nous connaissons bien, le diabète, lequel se déclare lorsque le pancréas est en panne.
En occident, le docteur prescrit de l’insuline, afin de compenser la mauvaise production du pancréas, mais le message qui est alors envoyé à ce dernier est : « on n’a plus besoin de moi...donc inutile de me fatiguer à produire de l’insuline », et le pancréas cesse de fonctionner.
En médecine chinoise, et en acupuncture en particulier, la logique est différente.
L’acupuncteur stimule l’activité du pancréas par des soins appropriés, stimulation qui peut être complétée par les plantes, décoction de feuilles de murier blanc, par exemple.
Ajoutons que ce n’est pas la seule plante qui puisse être appelée à la rescousse des déficiences du pancréas : on peut aussi compter sur les baies de myrtille, le gymnema sylvestre, la bardane, la graine de fenugrec, la feuille d’olivier... lien
Et ce n’est pas tout.
Si l’on utilise les huiles essentielles, celles de l’eucalyptus globulus, ou de girofle, sont très efficaces pour stimuler le pancréas. lien
C’est l’exemple type de l’incohérence de notre manière de gérer la maladie face à une logique asiatique bien plus pertinente.
Prenons un autre cas de figure...
Lorsqu’un patient souffre de douleurs, le docteur prescrit généralement des antidouleurs, qui vont évidemment la faire disparaitre, provisoirement...car lorsque l’effet du médicament diminue, le patient retourne chez le docteur qui va lui prescrire de nouvelles boites d’antidouleurs.
Ne serait-il pas plus judicieux de tenter de découvrir l’origine de ces douleurs plutôt que de masquer provisoirement celles-ci ?
Dans un autre domaine, celui de l’infection, il est bien connu que nos bons docteurs n’hésitent que rarement à prescrire des antibiotiques, alors que l’on sait que ces derniers suppriment en même temps les mauvaises...mais aussi les bonnes bactéries.
Lorsque l’effet des antibiotiques est terminé, si le germe de l’infection est toujours présent, les problèmes vont recommencer, et les conséquences seront plus graves, puisque le corps s’en sera trouvé affaibli.
De plus l’usage de ces antibiotiques va faire en sorte que les germes seront devenus plus résistants, et pourront s’habituer à ce type de médicament. lien
La prise de conscience sur ce problème est finalement en train de se généraliser, à l’image du Dr. Fall qui dénonce : « l’usage inapproprié et abusif des antibiotiques... ». lien
Le seul gagnant de l’usage de ce type de médicament est finalement plus le laboratoire qui le fabrique que celui qui le consomme.
En effet, pour Big Pharma, « être vivant et malade, c’est le jackpot  ».
Comme l’écrit Guillaume Chopin, de l’association Santé Naturelle : « maintenir les gens malades est plus rentable que de les guérir, car d’un strict point de vue financier, l’idéal pour Big Pharma, ce sont des traitements qui sont brevetables, qui doivent être pris tous les jours, idéalement toute la vie, et bien sûr qui ne guérissent pas la maladie. Comme par hasard, c’est le cas des médicaments chimiques, qui, soit réduisent la tension artérielle, soit régulent le diabète, soit abaissent le cholestérol, soit soulagent les douleurs articulaires...etc... ». lien
Bien sûr, la situation est en train de changer, mais ça reste marginal, car si des chercheurs de l’Université de Newcastle ont apporté la preuve qu’un régime alimentaire spécifique permet de se débarrasser du diabète, Big Pharma continue de remplir ses caisses. lien
Prenons une autre maladie, le cancer.
Alors que les thérapies mises en œuvre jusqu’à présent n’ont pas prouvé une totale efficacité, les chercheurs continuent d’imaginer d’autres solutions pour guérir cette maladie qui pourrait bientôt concerner 1 français sur 2. lien
Pourtant d’autres pistes existent, comme par exemple l’utilisation du venin de certaines guêpes.
Il serait capable de détruire les cellules cancéreuses, sans pour autant endommager les cellules saines. lien
En effet, cette guêpe, présente au Brésil, nommée Polybia Paulista, possède dans son venin une toxine qui tue spécifiquement les cellules cancéreuses sans endommager les autres. lien
Ce sont des chercheurs brésiliens et britanniques, sous la houlette du Professeur Mario Palma, de Sao Paulo State University, qui ont fait cette étonnante découverte, qui finalement confirme un dogme bien répandu : nous avons dans la nature toutes les plantes, et les produits, qui nous permettent de rester en bonne santé.
L’un des auteurs de cette découverte, Paul Beales, de l’Université de Leeds critique les thérapies contre le cancer qui attaquent la composition lipidique de la membrane cellulaire
Mais cela ne fera probablement pas les affaires de Big Pharma, et sans tomber dans une « théorie du complot », il est probable que cette découverte, datant déjà de l’année 2015, tardera à être appliquée à grande échelle.
D’autres étranges décisions sont prises.
L’armoise (artémisia vulgaris) est une plante intéressante dont les propriétés médicinales sont bien connues, notamment comme vermifuge, stimulante de l’appétit, soulageant les troubles digestifs.
Elle est aussi diurétique, soigne les douleurs articulaires (lien) mais de plus elle soigne le paludisme et la malaria.
Or l’OMS (organisation mondiale de la santé) et l’Europe viennent de l’interdire. lien
Et ce n’est pas hélas un cas isolé... et finalement ce sont deux mondes qui s’affrontent, celui ou le patient fait la richesse de Big Pharma, et celui d’une autre médecine, plus logique, qui se heurte à la défiance et à l'appétit des labos...

Comme dit mon vieil ami africain : « Un vieillard qui meurt, c’est une bibliothèque qui brûle ».

Aucun commentaire: