mercredi 4 juillet 2018

1er juillet, 10% sur les excès de vitesse, c’est les soldes !


christophecroshouplon

1er juillet, démarrage des soldes, l’Etat vous offre un rabais de 10% sur la vitesse autorisée sur les petites routes de France. Dans sa grande magnanimité, la mesure est reconductible ad vitam aecoeuram.

La dette – cette création purement fictive mais hélas bien réelle – de nos amies les banques centrales, celles qui palpent des intérêts sur le dos des moutons payeurs, se doit d’être remboursée jusqu’à plus soif. Alors feu sur l’automobiliste, ce prisonnier de sa caisse sur roues dont l’essence est surtaxée et part dans les poches de qui on sait.
Donc multiplier – facile – le montant perçu des amendes par cinq ou six, c est l’objectif et ils vont y arriver. Donc on baisse de 90 a 80, on multiplie les radars fixes, on en installe dans des véhicules, on crée des applis de dénonciation d’excès de vitesse, on sur-numérise le tout, on fait en sorte à terme de réduire à une peau de chagrin le processus couteux du recouvrement. Vous verrez, bientôt tout sera dématérialisé, le montant sera directement prélevé sur ton compte en banque, tu recevras juste un sms te prévenant que dans deux secondes … et même si tu n’as rien sur le compte et que tu as explosé ton autorisation de découvert, ils se serviront aussi facilement que pour te prélever des frais.
Nos états prétendument démocratiques ne sont rien d’autre que les exécutants des desiderata des banques, lesquelles paient ses agents et font fonctionner la planche à billets. Authentique bandit manchot nous contraignant à suivre en permanence la maxime du Pas de bras, pas de chocolat, la machine administrative s’acharne sur ce que le pékin de base possède, à savoir ses murs, loués ou achetés, et son véhicule. Le principe de sédentarité contraint tout-un-chacun à obtempérer, tout est organisé pour que la solution de sortie soit invisible. À compter du moment où tu as une adresse, tu es fiché, à peine un meuble IKEA monté que déjà la taxe tombe, pas un watt qu’Enedis t’a déjà prélevé le montant de l’abonnement mensuel. Dans ce petit jeu où augmenter est la règle mais doit suivre une apparence de décence – au-delà-de 20% ça passe difficilement – et ou le désir de nos amis banquiers est de faire des loopings comme à la Foire du Trône, le coup des amendes, c’est le jackpot.
Donc à compter de ce 1er juillet Messieurs Dames, veuillez verser une pelletée de terre sur votre pouvoir d’achat si vous avez une voiture. Songez d’ores et déjà à ce qu’il va falloir sacrifier, le nombre de places cinéma ou de repas au restaurant par an que ça va vous coûter. Râler ou manifester, à quoi bon, nous le savons, les députés hors-sol qui ont voté l’affaire lévitent au-dessus d’eux mêmes dans l’auto contentement – l’auto, eh oui !
Le principe même de l’arnaque légale c’est que ça fonctionne immédiatement au quart de tour sur le principe du consentement tacite. Regardez, sur un plan juridique, personne n’a jamais signé un contrat avec le fisc l’autorisant à prélever un impôt sur vos revenus, et pourtant même si sur un plan juridique Bercy s’arroge en parfaite connaissance de cause un droit qu’il n’a pas, tout le monde ou presque raque.
Les excès de naïveté du corps électoral de 2017 – 10% des votants du 1er tour, 1 sur 10 mais ça suffit amplement à remporter le morceau – qui a mis un bulletin Macron dans l’urne se paient dorénavant en amendes sur excès de vitesse.

Les 90% qui ne sont pas tombés dans le panneau du programme en trompe l’œil du sortant de la maison Rothschild peuvent remercier les ultra-minoritaires. Mais sans, hélas, pouvoir leur faire décaisser la note.

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