christophecroshouplon
1er juillet, démarrage des soldes, l’Etat vous offre un
rabais de 10% sur la vitesse autorisée sur les petites routes de France.
Dans sa grande magnanimité, la mesure est reconductible ad vitam
aecoeuram.
La dette – cette création purement fictive mais hélas bien réelle –
de nos amies les banques centrales, celles qui palpent des intérêts sur
le dos des moutons payeurs, se doit d’être remboursée jusqu’à plus soif.
Alors feu sur l’automobiliste, ce prisonnier de sa caisse sur roues
dont l’essence est surtaxée et part dans les poches de qui on sait.
Donc multiplier – facile – le montant perçu des amendes par cinq ou
six, c est l’objectif et ils vont y arriver. Donc on baisse de 90 a 80,
on multiplie les radars fixes, on en installe dans des véhicules, on
crée des applis de dénonciation d’excès de vitesse, on sur-numérise le
tout, on fait en sorte à terme de réduire à une peau de chagrin le
processus couteux du recouvrement. Vous verrez, bientôt tout sera
dématérialisé, le montant sera directement prélevé sur ton compte en
banque, tu recevras juste un sms te prévenant que dans deux secondes …
et même si tu n’as rien sur le compte et que tu as explosé ton
autorisation de découvert, ils se serviront aussi facilement que pour te
prélever des frais.
Nos états prétendument démocratiques ne sont rien d’autre que les
exécutants des desiderata des banques, lesquelles paient ses agents et
font fonctionner la planche à billets. Authentique bandit manchot nous
contraignant à suivre en permanence la maxime du Pas de bras, pas de chocolat,
la machine administrative s’acharne sur ce que le pékin de base
possède, à savoir ses murs, loués ou achetés, et son véhicule. Le
principe de sédentarité contraint tout-un-chacun à obtempérer, tout est
organisé pour que la solution de sortie soit invisible. À compter du
moment où tu as une adresse, tu es fiché, à peine un meuble IKEA monté
que déjà la taxe tombe, pas un watt qu’Enedis t’a déjà prélevé le
montant de l’abonnement mensuel. Dans ce petit jeu où augmenter est la
règle mais doit suivre une apparence de décence – au-delà-de 20% ça
passe difficilement – et ou le désir de nos amis banquiers est de faire
des loopings comme à la Foire du Trône, le coup des amendes, c’est le
jackpot.
Donc à compter de ce 1er juillet Messieurs Dames, veuillez
verser une pelletée de terre sur votre pouvoir d’achat si vous avez une
voiture. Songez d’ores et déjà à ce qu’il va falloir sacrifier, le
nombre de places cinéma ou de repas au restaurant par an que ça va vous
coûter. Râler ou manifester, à quoi bon, nous le savons, les députés
hors-sol qui ont voté l’affaire lévitent au-dessus d’eux mêmes dans
l’auto contentement – l’auto, eh oui !
Le principe même de l’arnaque légale c’est que ça fonctionne
immédiatement au quart de tour sur le principe du consentement tacite.
Regardez, sur un plan juridique, personne n’a jamais signé un contrat
avec le fisc l’autorisant à prélever un impôt sur vos revenus, et
pourtant même si sur un plan juridique Bercy s’arroge en parfaite
connaissance de cause un droit qu’il n’a pas, tout le monde ou presque
raque.
Les excès de naïveté du corps électoral de 2017 – 10% des votants du 1er
tour, 1 sur 10 mais ça suffit amplement à remporter le morceau – qui a
mis un bulletin Macron dans l’urne se paient dorénavant en amendes sur
excès de vitesse.
Les 90% qui ne sont pas tombés dans le panneau du
programme en trompe l’œil du sortant de la maison Rothschild peuvent
remercier les ultra-minoritaires. Mais sans, hélas, pouvoir leur faire
décaisser la note.
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