Stéphanie Senet
Depuis que la Chine a interdit l’importation des déchets plastiques en
janvier, la Thaïlande est devenue l’un des plus importants dépotoirs de
déchets électroniques issus des pays développés.
L’usine située au sud de Bangkok, dans la province de Samut Prakan,
est devenue le symbole des ravages causés en Thaïlande par les déchets
d’équipements électriques et électroniques (DEEE) des pays occidentaux.
Récemment fermée par les autorités nationales pour avoir enfreint la
législation sur les importations de déchets, elle a pu être visitée par
nos confrères du Guardian. Au menu : de vieilles imprimantes
Dell et HP, des téléviseurs Daewoo hors d’usage, et des montagnes de
claviers, routeurs et autres photocopieuses. Le tout en provenance de
pays étrangers, en particulier l’Europe et les États-Unis.
Située au milieu de bassins d’élevage de crevettes, cette usine a vu
le jour après la fermeture par Pékin des frontières aux déchets
étrangers, en particulier plastique. Depuis janvier, des entreprises
chinoises ont tenté d’ouvrir une centaine d’usines de recyclage de
plastiques et de DEEE en Thaïlande. Sur les cinq premiers mois de
l’année, les importations de DEEE ont déjà augmenté de 37.000 tonnes par
rapport à l’an dernier. « Nous avons déjà trop de déchets électroniques
ici. Ce n’est pas notre rôle de recevoir cette pollution mondiale et de
la transmettre aux futures générations thaï », a déclaré Wirachai
Songmetta, le chef adjoint de la police nationale. Selon le quotidien
britannique, le Royaume-Uni a multiplié par 50 ses exportations vers la
Thaïlande.
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