Pierrick Tillet
C’est ce qui fait le plus peur autour de moi. Tous pressentent le
chaos à venir, le craignent, tentent d’en nier la démoralisante réalité.
Mais n’y couperont pas.
C’est toujours le chaos qui préside à l’effondrement des
civilisations. Et dans sa longue mais inexorable chute, le capitalisme
ne nous l’épargnera pas :
- chaos économique et financier ;
- chaos industriel (infrastructures obsolètes, déraillement des trains, chute des ponts et bientôt des barrages) ;
- chaos politique (Macron, Trump…) ;
- chaos climatique (les incendies de nos forêts et de nos maisons, les ravages des éléments déchainés…)
- chaos social, moral, existentiel ;
- chaos guerrier (Syrie, Irak, terrorisme extrémiste ou d’État…).
Le chaos est dans l’ordre logique des mondes qui s’effondrent. Il est
le marqueur de ce qui échappe à notre entendement, à notre contrôle. Le
grand nombre et leurs gouvernants dépassés sont toujours incapables
d’anticiper les grands effondrements et de les enrayer. Nous ne
répondons aux catastrophes qu’une fois celles-ci survenues.
Les artistes de nos vies
Mais le chaos a aussi du bon en ceci qu’il libère les humains des
vieilles civilisations oppressantes. C’est du chaos que naissent les
révolutions.
À quoi bon craindre le chaos ? Le chaos a aussi quelque chose de
fascinant, et même parfois de si carrément jouissif que nous le
recherchons fiévreusement : le chaos amoureux. C’est du chaos que
naissent les œuvres d’art. L’artiste est celui qui laisse entrer en lui
le chaos de la réalité qui l’entoure – baoum, comme le bruit fracassant
d’une vague furieuse dans un ressac – et la restitue avec ce qu’il sait
d’élégance et de beauté.
Il ne sert à rien de lutter contre le chaos de l’effondrement
capitaliste. Dans la longue période douloureuse qui va suivre, nous
allons devoir composer avec ce chaos. Nous allons devoir être les
artistes de nos vies.
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