Ju Angio
Nouveau scandale chez LREM, le co-rapporteur du texte sur la réforme des
retraites est assis sur près de 13 800 actions d’AXA, grand groupe
d’assurance qui propose des plans d’épargne retraite.
Ces titres
représentent un conflit d'intérêt clair, dénoncé à l'assemblée par une
députée LFI.
Jacques Maire, co-rapporteur du très contesté texte de réforme sur
les retraites, détient près de 360 000 euros d’actions du groupe AXA,
assureur français, dont les plans d’épargne retraite bénéficieraient
grandement de l’actuelle réforme comme le souligne Mathilde Panot,
députée LFI « le célèbre assureur qui se réjouit de la réforme des
retraites de votre gouvernement ». En effet, cette réforme vise à
détruire le système de retraite par répartition, et ouvrirait la porte
aux plans de retraite privée, par capitalisation, dont AXA est l’un des
promoteurs.
Ce patrimoine n’était pas secret puisqu’il l’avait déclaré à la Haute
Autorité pour la Transparence de la Vie Publique en septembre 2018,
mais il pose aujourd’hui question dans l’hémicycle puisque Jacques Maire
est au coeur de la réforme sur les retraites et de la moindre
modification ou amendement qui peut lui être apposée. Ce porte-feuille
d’actions, le co-rapporteur l’aurait constitué lors de ses 10 ans passés
au service d’AXA jusqu’en 2012, un lien qui remonte loin et une
connaissance du milieu plus profonde que ce qu’il ne veut le laisser
paraître. Dans un premier temps l’équipe du député a déclaré à Checknews
le 21 février qu’il avait vendu ses actions, tentant de minimiser le
conflit d’intérêt. Jacques Maire les contredit lui même le 24 février en
affirmant qu’il les détient toujours.
Alors que Jean-Paul Delevoye avait menti sur sa déclaration de
patrimoine, dissimulant ses implications dans des organismes privés,
notamment des compagnies d’assurance, Jacques Maire, lui, assume cette
proximité. Il assure que ces actions ne sont pas mises à profit mais
sont simplement « un produit d’épargne classique ». Mais peu importe
l’utilisation qui est faite de ces actions : Jacques Maire est engagé
auprès d’un assureur privé, et l’a été pendant 10 ans, alors même qu’il
est en charge de mener une réforme qui profitera majoritairement à ces
organismes, le conflit d’intérêt est évident.
Pour se défendre face à ce scandale, le député a lui-même saisi la
déontologue de l’assemblée nationale. Cette saisine est une mesure de
défense d’urgence qui compte sur la complaisance de cette déontologue
vis a vis de son patrimoine afin de sortir renforcé et légitimé de cette
polémique. Quelle que soit la réponse de la déontologue, il est très
clair que ces 360 000 euros d’actions sont une preuve de qui est, et qui
défend la clique à Macron : Banquiers, assurances, fonds de pension à
la blackrock, grands industriels, etc..
Alors que le gouvernement est dans une position de faiblesse, avec la
démission de nombreux ministres, les scandales à répétition et les
difficultés à s’imposer aux municipales, la polémique autour de la
proximité entre Jacques Maire et AXA constitue un nouvel élément qui
pourrait approfondir la crise de la majorité.
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