mardi 6 juillet 2021

Casse des retraites : la question n'est pas "si" mais "quand"

Antoine Manessis

Une petite musique se fait entendre dans les médias aux ordres de la Macronie. 

La réforme de la retraite est de retour. Macron - hosanna ! - va parler, va expliquer, va tracer la perspective. Travailler plus longtemps puisqu'on vit plus longtemps. Mais on vit plus vieux justement parce qu'on travaille moins longtemps. Et sans compter les énormes gains de productivité qui rendent le discours néo-libéral absurde. Donc Macron nous offre comme avenir de crever avant la retraite. Merci. Ou bien d'avoir des retraites si faméliques que nous ne pourrons que survivre avant la fin. Merci. Sans compter que le patronat nous fout dehors en moyenne à 58 ans (âge moyen de cessation d'activité. (INSEE). Et Macron veut nous faire bosser jusqu'à 64 ans. Surtout n'oublions pas que l'espérance de vie en bonne santé s'élève à 64,5 ans pour les femmes et 63,4 ans pour les hommes. Et bosser où donc monsieur le président ? On "traverse la rue" à 55 ans et on trouve du boulot ?...Mais dans quel monde vivez-vous ? Des millions de jeunes, de femmes, d'hommes sont privés d'emploi et il veut faire travailler les vieux plus longtemps ?...Qui ne voit pas l'absurdité de cette proposition. Evidemment pas absurde pour le capital qui se frotte les mains en songeant à la manne financière que serait la retraite par capitalisation.

Gabriel Attal le porte-parole du gouvernement a dit à ce propos que la question n'est pas "si" mais "quand". Merci d'être, une fois n'est pas coutume, honnête. En effet, sa remarque est l'expression de deux courants qui se dessinent au sein de la Macronie : les uns (Richard Ferrand et compagnie) crient casse-cou. Ils savent que 7 Français-es sur 10 sont franchement hostiles à cette réforme des retraites et donc les plus réalistes demandent son report après les présidentielles. Les autres (Bruno Lemaire and co) veulent rouler des mécaniques et terrasser les syndicats, style Thatcher en 1984 face aux mineurs.

On peut penser que Macron, qui n'est même pas certain d'être présent au deuxième tour en 2022, réfléchira à deux fois avant de se lancer dans un conflit frontal avec le monde du travail. Reste que nous pouvons être certains que le projet de casse des retraites par répartition et de privatisation de celles-ci sortira des cartons dès que la bande sera en capacité de la mettre en oeuvre. Attal encore précise: "Les choses sont claires, il n'y a aucun débat sur le fait de poursuivre les réformes." À bon entendeur...

Que chacun-e d'entre nous soit prêt au combat si la Macronie tente le coup avant la présidentielle et choisisse avec clairvoyance son bulletin de vote en 2022, il y va de l'avenir de nos enfants.

"La retraite ne doit pas être l'antichambre de la mort." (Ambroise Croizat).

Antoine Manessis

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