Antoine Manessis
Au lendemain de l'épisode électoral que nous venons de vivre, dans ce qu'il est convenu d'appeler la gauche - oui ça ne veut rien dire "scientifiquement"...
... mais cela veut dire quelque chose pour les gens dans le monde entier, alors pas de faux débats sur le sexe des anges - la situation est celle d'un espace politique balkanisé. Mais un espace où les différentes forces politiques qui le composent prétendent à des lectures différentes, divergentes voire incompatibles.
Le PS qui, par la voix de son petit chef Olivier Faure, prétend croire que l'élection, par une poignée de septuagénaires, de présidents de région sortants socialistes signifie que la PS est redevenu la "force motrice" de la gauche. Cette absurdité ne trompe personne mais révèle la volonté de la social-démocratie néo-libérale de retrouver un rôle hégémonique. Hors toute réalité des rapports de forces.
EELV, qui se croyait en posture de remplacer la social-démocratie après les résultats en trompe l'œil des municipales, est remis à sa place de force d'appoint tant pour la gauche que pour la droite. Du moins pour certains courants comme celui de Yannick Jadot. Empêtrés dans une primaire les européistes verts sont en effet divisés et certains courants (Sandrine Rousseau ou Eric Piolle) s'inscrivent davantage dans une perspective de gauche, avec les limites évidentes de ce courant, et pourraient finir par appuyer une candidature progressiste si celle-ci s'affirmait durant la campagne des présidentielles.
Le PCF et son candidat Fabien Roussel peuvent toujours se prendre pour l'oiseau Phénix renaissant de ses cendres, les résultats du Val-de-Marne sont là pour sonner le glas des vaines espérances. Et ce n'est pas le doublement du nombre de conseillers régionaux, grâce aux listes "d’union de la gauche", qui changera la tendance mortifère de ce parti. "Douloureuse" est la perte de Val-de-Marne a dit Roussel. Que va-t-il dire après le 1er tour des présidentielles : pitoyable, affligeant, pathétique...ou "PCF is dead". Rassurons nous, le PCF n'est pas le seul à s'engager avec détermination vers un fiasco inéluctable.
Le NPA annonce la candidature de Philippe Poutou. En plein scission avec une de ses tendances ("Révolution permanente" qui a son propre candidat sous le coude), divisé sur à peu prêt tout, le NPA se retrouve pour affaiblir à son tour (Poutou avait fait 1% en 2017) la seule candidature de gauche pouvant envisager un résultat victorieux et en tous les cas significatif. Pour ajouter à la confusion le NPA souligne que "Jean-Luc Mélenchon et LFI ne seront pas ses adversaires". Donc on affaiblit le non-adversaire pourquoi ? Pour avoir 1% ? Mystère et boule de gomme. Anecdotique mais drôle, nous avons un groupuscule qui présente (sans présenter tout en présentant) un candidat (non-candidat mais un peu candidat sans l'être tout à fait voire pas du tout) d'une "alternative" dont personne n'entendra jamais parler. Il y a le théâtre de l'absurde, il y a aussi la politique du même nom.
Conclusion : à gauche un seul candidat nous est indiqué par le bon-sens et, avec quelle hargne, par l'ennemi de classe : Jean-Luc Mélenchon.
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