Antoine Manessis
La montagne, ou plutôt le petit tas de l'Elysée, a accouché d'un rat : Michel Barnier.
Barnier c'est la vieille droite catholique, réactionnaire, homophobe et européiste-néolibérale. Un pilier branlant des LR eux-mêmes fracassés, arrivés 4e aux élections législatives. LR laminés par le RN (Ciotti, Mariani et leur mouvance) et la Macronie (Darmanin, Le Maire, Dati...).
Barnier c'est le cheval de Troie de von der Leyen, de la Commission européenne à Matignon. Lui qui en fut une pièce suffisamment soumise à l'ordolibéralisme pour être chargé de la négociation du Brexit avec ses amis conservateurs britanniques. Barnier c'est donc la méga-austérité, 100 milliards d'économies à faire sur le dos des travailleurs, des chômeurs, des précaires, de la jeunesse populaire, des classes populaires et moyennes. Avis aux syndicats qui devront cesser de tergiverser.
Barnier c'est l'incarnation du coup d'Etat bonapartiste de Macron. Du coup de force macroniste. Du déni démocratique du bunker de la Macronie. Toute la gauche dénonce cet incroyable et scandaleuse tartufferie. Le Premier ministre sera issu de la droite LR qui a subi une grave défaite aux dernières législatives. C'est "l'élection volée" au peuple souverain. Macron a tourné le dos aux principes républicains et à ses propres engagements, au "front républicain".
Macron s'est assuré la neutralité bienveillante des néofascistes du RN. Barnier "est nommé avec la permission et peut être sur la suggestion du Rassemblement national" comme le dit Jean-Luc Mélenchon.
Car Barnier c'est le pont avec le néofascisme. Durant sa campagne pour la primaire LR de la présidentielle 2022, il avait notamment repris une proposition venant de l'extrême droite, proposant un "référendum" et un "moratoire" sur l’immigration, plaidant même pour une réforme constitutionnelle pour "ne plus être soumis aux arrêts de la CEDH". "L'extrême droite n'a pas le monopole des débats, des idées, parfois de quelques solutions", disait-il encore l'an dernier sur France Culture. Tout est dit.
Notons que l'attitude du RN démontre qu'il est compatible avec le néolibéralisme européiste de Barnier-Macron. Pour ceux qui n'avaient pas encore compris. Marine Le Pen, la Giorgia Meloni française, raciste, néolibérale, autoritaire, Otanisé.
Le gouvernement de la France sera un gouvernement Macronie+LR+RN donc un gouvernement d'union des droites. Macron espérait une cohabitation avec Bardella. Le suffrage du peuple a mis bas cette manœuvre en mettant le NFP en tête aux législatives de cet été. Mais Macron n'est pas du genre à accepter le verdict démocratique. Il a à sa disposition une Constitution née d'un coup d'Etat et inspirée de la dérive pré-fasciste de la fin de la République de Weimar. Qui avec son article 49.3 fait l'impasse sur l'Assemblée nationale et son article 16 constitutionnalise la dictature. L'impératif d'une VIe République apparait chaque jour davantage comme une exigence démocratique.
Macron a une feuille de route qu'il suit comme un robot depuis 2017 et qui a été fixée par le grand capital. Fabriqué par les réseaux et les médias du grand capital cette nullité politique qui s'est comporté comme un casseur de bas étage, comme son ami Benalla, se comporte chaque jour davantage comme un autocrate violent. Il s'inscrit aux côtés des dictateurs et semi-dictateurs produits de la crise du capitalisme, les Trump, Poutine, Erdogan, Zelenski et autres Meloni. "L'extrême-centre" néolibéral et autoritaire souvent prodrome du néofascisme.
À l'international son incohérence et son ineptie ont également ridiculisé la France.
Le gouvernement Barnier doit être censuré au plus vite. Et la première censure sera populaire : le 7 septembre nous serons toutes et tous dans la rue pour dire un puissant NON à ce nouvel et indigne déni démocratique.
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